Le jeune Davida Rajaon a choisi un angle d’attaque original pour se défendre dans « son » procès qui s’est ouvert hier à Anosy. Très offensif, il n’a pas hésité à accabler l’ancien chief of staff de la présidence dans sa défense. Il a particulièrement dénoncé « l’immixtion de Ranaivoson Henri Roger dans les investigations de l’inspection générale de l’Etat ». De fil en aiguille, il critique sévèrement le rapport de l’IGE (inspection générale de l’Etat). S’agissant de l’affaire de détournement de 31 milliards, pour le prévenu : « il y a eu des erreurs mais pas de détournement ». Ce à quoi, le juge lui fait part « de la mention d’un double paiement entraînant la poursuite pour détournement de fonds ». L’ancien DG du FID réplique aussitôt qu’ « il n’y a pas de preuve sur un quelconque double paiement ».
- Motif politique
Très en verve, Davida Rajaon présente sa 2ème ligne de défense en ces termes : « compte tenu de l’environnement de l’instruction de l’affaire, il n’y a pas eu respect du droit de la défense madame la présidente ». « Plusieurs questions ne m’ont pas été posées », s’étonne ce jeune technicien qui s’est fourvoyé en politique aux côtés du régime issu des événements de 2002. Une dizaine de charges pèsent sur sa tête en dehors du détournement de 31 milliards. Par contre, l’ex-ministre, l’ancien chief of staff et ancien directeur général du FID n’a évoqué aucun motif politique dans ce dossier. Il s’est plutôt orienté vers le côté technique de son poste. Il a expliqué les différentes procédures de fonctionnement au sein du FID. A l’heure du bouclage, l’audition des 15 prévenus n’a pas encore pris fin.