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Editorial

Coup d’Etat

vendredi 16 mai 2008 | R. C.

Peut- on être officier général de la Marine nationale et se jouer avec la sûreté de l’Etat ? Peut- on confondre à ce point politique et comédie ? La réponse est hélas oui. Doublement oui, si l’on en juge par les légers propos du général Andrianafidisoa hier et avant- hier à son procès à Anosy. S’agissant de l’affaire de coup d’Etat, la démarche de l’officier mutin devant les juges décrédibilise totalement sa stratégie de défense. On ne peut en effet jouer les extrêmes dans une affaire de cette ampleur. En accablant les « autres », puis en « jouant de la comédie » et faisant le « pitre », « Fidy » ne donne aucun crédit à ses propres élucubrations. Personne n’y croit d’ailleurs car on ne peut pas admettre une telle désinvolture dans une affaire de cette gravité. Au contraire, il renforce l’idée qu’il y avait eu préparation de coup d’Etat, ce jour du 17 novembre 2006. Mais d’où qu’elle vienne, cette idée était, dès le départ, vouée à l’échec dès lors qu’elle a été confiée à ce « général ». Elle ne pouvait pas réussir en raison principalement de ce choix. De toutes manières, le tribunal tranchera les aspects juridiques de cette « affaire » même si les chefs d’inculpations n’évoquent à aucun moment le terme coup d’Etat.

Main légère

Le procès politique, lui, a également commencé. D’aucuns pensent effectivement que ces « séries » de coups d’Etat n’ont aucun fondement. Personne ne peut légitimement renverser le pouvoir par la seule force des armes. Et quelles armes ? L’armée malgache étant ce qu’elle est aujourd’hui, ce genre de coup ne peut provenir uniquement d’elle sans apports extérieurs. De même, la formation des militaires dans les écoles et académie en fait quand même des « légalistes » et des « républicains » qui n’ont rien à voir avec des putschistes et autres insurgés. Le cas du général Fidy reste donc marginal. « Saonjo iray lohasaha tsy ilaozan’izay hamarara ». Jeter l’anathème sur l’institution militaire et sur les soldats à partir d’un tel cas isolé relève de l’injustice. C’est tout aussi injuste et malhonnête de la part du ou des commanditaires de ce « coup fumeux » d’avoir associé d’autres noms et d’autres personnalités qui pour une raison ou une autre ont une dent contre le pouvoir. Car si un coup d’Etat est à prohiber, il n’en est rien d’un coup de cœur pour ou contre le gouvernement. Profiter des sentiments passagers des uns et des autres pour en faire des renégats et puis les condamner est tout bonnement injuste et incorrecte. Mais qui se soucie encore de justice et de droiture dans un combat de boxe entre nègres dans un tunnel ? Bref, pour les prévenus en dehors de l’acteur principal du coup, la justice est appelée à avoir la « main légère ».

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