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Economie

Vie d’entreprise

Compression de personnel et restructuration, déguisées

mardi 1er avril 2008 |  1837 visites  | RAW
Constant Raveloson : Des explications nécessaires pour éclairer l’opinion.

Réagissant par rapport au chômage technique qui frappe une grande entreprise textile en zone franche, des syndicalistes et des citoyens plus proches des milieux ouvriers dénoncent une manœuvre douteuse pour mettre l’économie et la vie sociale dans la capitale sous coupe réglée. « Depuis des mois, voire des années, la main-d’œuvre malgache a été vantée comme étant la plus agile, la plus experte dans le textile et la confection. Pourquoi tout d’un coup, elle serait la cause de la perte de marché et de mauvaises performances de cette entreprise franche », s’indignent-ils.

  • Discriminatoires

Partageant leur mauvaise surprise, des ouvriers mis en chômage technique insistent sur le flou qui règne dans ce « licenciement sans nom ». « Lorsque nous avons perçu ce qui nous était dû, on nous a expliqué que la concurrence est très rude. Le Bangladesh a raflé le marché car les coûts de production et celui de la main d’œuvre sont très attrayants et de moins en moins chers ». Ces mêmes ouvriers évoquent des problèmes de qualité des articles qui seraient aux origines des pertes de marché, motivant alors la mise en chômage technique des quelque 700 travailleurs. Toutefois, nous font-ils comprendre, il y a parmi eux des nouvellement recrutés, qui n’ont même pas un an d’expérience qui n’ont pas été mis au chômage technique mais qui ont été retenus. Or, relèvent-ils, les années d’expériences font la maîtrise et l’expertise de la main-d’œuvre. Ceux qui ont été retenus, sont-ils plus experts ou plus expérimentés ? Et puis s’indignent-ils, si les produits ne répondent pas aux qualités exigées, n’y a-t-il pas des responsables qualités, des directeurs qualités qui veillent à tout cela ? Tout cela pour dire qu’ils ne comprennent pas cette soudaine décision à laquelle ils ne s’attendaient pas et qu’ils ignoraient complètement les causes faute de « comité d’entreprise ».

  • Chômage technique de 6 mois

Interrogé, Constant Raveloson, responsable syndical avoue que « les dossiers dont il dispose pour l’instant ne permettent pas de dire qu’il y a infraction à la loi. Les employés de cette zone franche sont légalement mis au chômage technique et ce pour six mois.

C’est le plus long délai autorisé. Après quoi, les deux parties se séparent ou se « réconcilient » en quelque sorte ».

Mais notre homme souligne que l’aspect légal et réglementaire lui apparaît comme une manière de contourner la législation et/ou la réglementation relatives à la restructuration ou à un redéploiement qui relèvent plutôt d’une mesure économique que technique. Constant Raveloson décortique. « Un chômage technique signifie suspension de contrat ». Ce qui n’oblige pas l’employeur à donner un certificat ou une attestation de travail à l’employé en chômage technique, fait-il remarquer mais considère toujours ce dernier comme étant attaché à son emploi ou à l’employeur.

L’employé en chômage technique ne peut donc espérer une embauche normale temporaire ailleurs.

Les raisons qui justifient cette suspension de contrat, précise Constant Raveloson, ne peuvent et ne doivent être autre que techniques : soit une panne technique, soit un retard des approvisionnements et intrants, soit une coupure de routes qui desservent l’unité industrielle… ou un accident grave subi par l’unité de production. Chômage technique signifie qu’après le délai consigné dans la déclaration, les ouvriers réintègrent leur ancien lieu de travail et retrouvent leur boulot. D’habitude, déclare-t-il, un chômage technique dure au plus trois ou quatre mois quoique la loi l’autorise jusqu’à six mois.

  • Des dispositions qui donnent la puce à l’oreille

Autres dispositions prises par cette entreprise franche et communiquées aux travailleurs mis en chômage technique, indique notre interlocuteur : informations relatives apparemment à une possibilité de départ volontaire avec éventuellement considération des préavis ; informations également sur les postes à pourvoir au moment de la reprise dans six mois. En d’autres termes, les employés ne seraient fixés sur leur sort qu’à l’échéance de la durée du chômage technique. Entre temps, ils sont réduits à quémander dans la rue. Tout ceci, commente-t-il, sous le couvert d’un chômage technique. En fait, il s’agit à son avis d’une restructuration et d’un redéploiement dans l’entreprise et qui n’a rien de technique. Pour être plus simple et jusqu’à ce que d’autres éléments viennent compléter ses dossiers, Constant Raveloson laisse croire que c’est une compression de personnel déguisée et un redéploiement qui ne dit pas son nom.

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