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Economie

« Le Quartz »

Carrières fermées à Mananjary

jeudi 19 juin 2008 |  6717 visites  | Léa Ratsiazo
Jeannot « Le Quartz » et sa fille Patricia Andrianjafy, entre colère, frustration et chagrin.

« On veut faire main basse sur tous nos biens », déclare Jeannot Andrianjafy, Pdg de la société « Le Quartz » dont toutes les activités sont suspendues, atelier et société : magasins scellés, carrières fermées et pire, épouse emprisonnée. La famille et les opérateurs s’insurgent contre l’arbitraire.

« Notre mère n’a jamais procédé à une quelconque fausse déclaration, pourtant on l’a jeté en prison », avance en sanglots Patricia Andrianjafy, la fille aînée du couple Andrianjafy Le Quartz. Colère et frustration se sont mêlées au chagrin de la famille qui a donné hier une conférence de presse pour livrer de plus d’amples explications sur l’affaire de « l’émeraude de 536 kg ». Familles, amis et collègues ont fait bloc autour de Jeannot Andrianjafy à cette occasion. Documents officiels et preuves à l’appui, la famille Andrianjafy s’estime « victime de mesure arbitraire de la part des dirigeants. » Aujourd’hui, l’atelier et le magasin du Quartz sont scellés, 25 militaires ont fermé ses carrières à Mananjary, la gérante est jetée en prison. « Pourtant, tous les documents officiels en notre possession prouvent que nous avons respecté rigoureusement la réglementation en vigueur », assure la fille aînée.

Propriétaire légal

Dans une interview télévisée du 24 janvier 2008, sur la télévision nationale, le directeur général des douanes malgache Vola Razafindramiandra confirme également de son côté que « tous les documents afférents à cette affaire sont tout à fait en règle, aussi bien l’autorisation, la déclaration que la facture. On ne peut rien leur reprocher en ce qui concerne l’exportation », selon le Dg des douanes. « En second lieu, poursuit ce haut responsable, l’expertise diligentée par la Cour d’Appel française suite à la demande des autorités malgaches a confirmé qu’il s’agit d’un échantillon minéralogique d’émeraude sur bloc de mica ». « Les 536 kg de pierres ne sont pas de l’émeraude », d’après le Dg des douanes.

Le 3 juin dernier, la Cour d’Appel de Saint Denis de La Réunion, suite aux rapports d’expertises d’Ambrosetti François, un expert inscrit sur la liste de cette juridiction ordonne la restitution du bloc minéral de 536 kg à son propriétaire légal, la société Orgaco qui est le client de la société Le Quartz.

Enquête au fond

Les scellés ont été apposés sur les ateliers de la société.

Quelles sont alors les raisons de l’arrestation de Madeleine Rasoanirina Andrianjafy, gérante du Quartz ? « Nous l’ignorons », répond Le Quartz. L’Etat Malagasy dans sa plainte contre la société se base sur le rapport d’expertise d’Ambrosetti François. Or, ce rapport prouve la bonne foi du Quartz. « Pourtant la gérante, une mère de famille de 66 ans, a été arrêtée à l’aéroport le samedi 14 juin, sans mandat d’arrêt, sans convocation, sans documents officiels mais tout de suite emmenée en prison », déplore la famille. Cardiaque et hypertendue, elle n’avait que ses médicaments sur elle. Ce n’est que quelques jours après qu’on lui a révélé l’objet de son arrestation.

L’enquête au fond aura lieu la semaine prochaine.

Nadine Ramaroson, secrétaire général du Conecs (conseil national économique et social), organisation du secteur privé malgache, s’insurge contre les exactions et abus du pouvoir. Pionnier de l’exploitation et de l’exportation de l’émeraude à Madagascar, Le Quartz fait valoir qu’il a formé des milliers de paysans et de petits exploitants miniers depuis plus de 40 ans.

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- Selon le rapport d’expertise d’Ambrosetti François, expert inscrit sur la lite de la Cour d’Appel de Saint Denis de la Réunion à la demande de la Direction des Douanes de Saint Denis de la Réunion :

« il s’agit d’un bloc compact de mica biotite noir associé à quelques micas phlogistique clair représentant environ 95% de la masse totale. Ce bloc a une forme grossièrement ovoïde. Dans sa partie médiane on remarque un filon de quartz translucide transversal de plusieurs centimètres de large dans lequel a cristallisé de l’émeraude. L’émeraude est représentée par des prismes hexagonaux, d’un vert soutenu, ces prismes dont la taille varie de 50 cm à 60 cm. Qualité de l’émeraude : ce sont des cristaux opaques pierreux parfois cabochon valeur estimée : 100 000 euros.

Il n’est pas du reste sans intérêt de relever que l’émeraude est une variété de béryl ».

Le conflit se situe surtout au niveau de la terminologie selon les intervenants. L’émeraude fait partie de la famille des béryls. L’émeraude est du béryl vert qui doit sa couleur au chrome et parfois au vanadium. Le bloc envoyé à la Réunion est une pierre d’ornement, une collection minéralogique et ne peut pas être taillé ni en cabochon ni en joaillerie. Si on enlève le mica qui l’entoure, l’émeraude ne dépassera pas les 13 kg à 15 kg, ce qui explique sa valeur estimée à 100,000 euros. Si tout le bloc était du vrai émeraude, il vaudra quelques millions d’euros, vu que le carat de l ‘émeraude varie entre 40,000 euros et 60,000 euros actuellement.

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