La situation est notoirement opaque dans le pays. Même le comportement du président laisse pantois. Au lieu de consolider l’intégration industrielle régionale au Sommet de Capetown, il a préféré croiser les fers avec les plus hauts responsables du programme de lutte contre le SIDA. Pendant ce temps pourtant, on évoque des tentatives de vols d’armes dans une caserne de la capitale et des suspects sont déjà sous les verrous pour audition. Aussitôt ou entre temps, la tournée présidentielle auprès des militaires s’intensifie. Les stratégies de défense et de concept dans cette mondialisation inéluctable, mais surtout la restauration (ou l’instauration ?) d’une nouvelle discipline dans l’Armée sont développés tout au long de son itinéraire. On comprendra qu’il faille présenter Mme. Cécile Manorohanta, nouveau ministre de la Défense, mais cela n’empêche que la souveraineté nationale de nos jours est pendante de sa puissance économique et de sa diplomatie envers les grands et les groupements régionaux et sous régionaux.
Quand on sait l’intérêt que le président accorde aux questions économiques, au développement des industries, au business, on s’étonne qu’il ait également laissé la foire mauricienne orpheline. Or de belles perspectives de consolidation de partenariat économique s’y sont présentées. Les produits pétroliers par exemple ou encore et surtout la cimenterie, voire le lait et ses dérivés dont les prix font ces temps-ci souffrir les Mauriciens. L’ombre de l’initiateur du « mirage Bahamas » plane-t-elle encore ? L’image d’antan tel que le docker ou le négociant au port de Tamatave dans les années 60-70, du « mauricien menteur, blagueur et voleur » avec un ton créole, domine-t-elle encore ? Ou bien la question des bois précieux ne rassure-t-elle pas ?
Évidemment, tout cela n’est qu’élucubration, dira-t-on, mais l’essentiel se résume aux élections municipales et communales. La campagne sans le nom a déjà commencé. Les candidats autres que ceux du TIM le savent et ne veulent pas être pris au dépourvu. Dans la capitale et ailleurs, on procède à des inaugurations des « zava-bita », à des dons de riz et autres pour le compte de qui l’on sait. Des candidatures sont en tout cas suspects dans nombre de circonscriptions comme c’est le cas dans la capitale. Juste pour brouiller les cartes !
