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Editorial

Bâillon et dialogue

vendredi 14 novembre 2008 |  910 visites  | RAW

Le prochain dialogue présidentiel fait couler beaucoup d’encre au sein de l’opposition et de la classe politique en général. Les gouvernants laissent croire que le dialogue 2e édition est ouvert à tous qu’il soit de l’opposition ou non. Tout le monde y est invité en quelque sorte. Soit.
Toutefois la question se pose si des invités bâillonnés peuvent dialoguer. L’opposition est en effet dans l’expectative car elle n’a aucun espace d’expression. Tous les médias publics lui sont fermés. Presque toutes les demandes d’autorisation de réunion dans les lieux publics, qu’il soit en plein air ou en salle lui sont refusées, aussi bien dans la capitale que dans les autres Régions.
En tout cas, une partie de l’opposition se rappelle de ce qui est arrivé lors de la première édition. Les invités sont là, par contre la personne qui invite s’est offusquée ; le maître des lieux n’était pas présent pour honorer ses invités. Celui qui a organisé la réception et qui a souhaité dialoguer a plutôt déserté la maison. Et c’est justement la raison du départ des opposants conduits par Herizo Razafimahaleo à l’époque.
Cette fois, la classe politique qui se réclame de l’opposition va-t-elle tenter sa chance ? Manassé Esoavelomandroso, président du Leader Fanilo, semble ne pas y croire.
En attendant de voir, il faut admettre que les ménages ayant des enfants à scolariser sont dans une situation des plus difficiles. Il est vrai que l’Etat a mis le paquet dans l’Éducation. De nouveaux maîtres sont recrutés, Les cantines vont reprendre. Le portefeuille de l’Éducation a été étoffé. Les écoles qui auront adopté la réforme bénéficieront d’une aide plus importante tandis que les établissements scolaires catholiques seront traités autrement.
Des questions demeurent sans réponse. Quid du sort des élèves qui fréquentent les établissements hors des Circonscriptions scolaires pilotes. Une fois en classe de Troisième, ces élèves devront-ils passer les mêmes examens de BEPC ? Ou bien y aura-t-il des sujets différents pour les élèves qui ont été éduqués dans le système éducatif réformé et des sujets pour ceux qui n’en ont pas bénéficié ? Et les élèves des établissements catholiques qui ont attendu les résultats des réformes, devront-ils s’attendre à un autre traitement ? A un autre sujet ? Dès lors, y aura-t-il deux diplômes ? Un diplôme dans le système réformé et un autre dans l’ancien système ? L’histoire plus ou moins récente à notre échelle nous apprend qu’il y a eu le BEPC ou le Brevet d’Etudes du Premier Cycle et le CEFPCES ou Certificat d’Études du Premier Cycle de l’Enseignement Secondaire. Où est la différence ?

Enfin et non des moindres, sur le plan économique, on ne peut fermer les yeux sur les problèmes soulevés par la société civile à propos des grosses entreprises minières et de l’exploitation de l’ilménite et du cobalt. À la rigueur, elle souhaite une révision des contrats conclus avec ces sociétés minières car le pays y perd plus qu’il ne gagne.

Ceci étant, le pays ne cesse de faire appel aux investisseurs étrangers alors que les nationaux ont du mal à s’épanouir pour des raisons que tout le monde économique et financier sait mais n’ose pas dire à haute voix. Ce monde économique et financier est-il lui aussi bâillonné ?

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