« O tempora ! ô mores » (O temps ! ô mœurs !) s’exclamait Cicéron contre la perversité des hommes de son temps... A Madagascar, comment ne pas s’indigner comme lui ni s’inquiéter quand ce sont les « faits divers » qui défraient les chroniques au quotidien ? Pour un pays, berceau d’un peuple réputé pour sa sagesse culturelle basée sur la tolérance et le « Fihavanana », force est de constater qu’il part à la dérive et tend à devenir une nation mafieuse.
En effet, les faits tant en milieu urbain que rural sont là ! De « divers », ils occupent les « une » des médias : profanation de sépultures avec vol d’ossements humains... Recrudescence de la pornographie avec rapt et viol de mineur(e)s, tourisme sexuel... Braquages et hold- up à main armée suivis d’assassinats et de meurtres sadiques en tout genre sans oublier les vendettas sanglantes entre les forces de l’ordre et les malfrats de tout acabit(...) La liste n’est pas exhaustive et l’on en passe. Et la question se pose : où est passé le respect des morts et de la vie si cher à nos ancêtres ?
Certes, certaines sectes et religions peuvent toujours prêcher l’approche de l’Apocalypse pour expliquer cette dépravation de l’humanité en général... Toujours est-il qu’à Madagascar en particulier, malgré l’« hibernation » de la politique politicienne, tout est en principe ramené ou relié à cette dernière, même la dégradation de nos mœurs ! Aussi, pour certains politiciens « éveillés », ce serait ce libéralisme mal compris par le peuple, adopté par l’Etat, aggravé par l’ effet néfaste de la mondialisation en cours qui en serait sa principale cause... Les autres, surtout les opposants évoquent et serinent l’appauvrissement des Malagasy, comme si en leur temps, la pauvreté était inconnue et que la majorité était riche (!) Alors que pour les observateurs, la continuité de l’Etat auparavant n’a signifié que léguer des dettes au successeur.
Quoi qu’il en soit, face à tous ces problèmes, le Pouvoir actuel essaie de changer les choses, à commencer par la mentalité et à défaut de miracle, il a trouvé un ersatz : le MAP. Un plan quinquennal approuvé par la communauté internationale et dont on attend impatiemment l’impact direct promis au niveau de tout un chacun. D’autant plus que la lettre « A » de ce sigle signifie que le temps est à... l’action !
Alors, après la pluie, le beau temps ?
