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Reportage

Antalaha

Ar. 40 millions pour construire un bateau de 15 t

mardi 2 octobre 2007 | Herimanda R.
Le chantier en plein air sous la pluie et le soleil

Cher ou pas très cher. A Antalaha, Région de Sava, la construction d’un bateau d’une capacité de 15 tonnes coûte Ar. 40 millions. Il a pour dimension 20 mètres de long et 3,10m de large.

Cette somme représente le coût de fabrication de la coque du bateau, une coque faite entièrement à l’aide des bois. Les installations des machines et des équipements électriques, les travaux de finition, la peinture ne sont pas inclus.

« Pour nous, Ar. 40 millions ne suffisent pas. C’est nous qui cherchons les bois dans la forêt qui se trouve souvent loin de la ville. Nous assumons également l’acheminement de ces matières premières jusqu’à Antalaha. En fait, le client n’attend que la livraison de son bateau », a affirmé le fabricant qui a requis l’anonymat.

Ce dont il se plaint, c’est surtout le mode de paiement. « Les 40 millions d’Ariary sont payés en trois tranches. " Le client nous paie en fonction de l’avancement des travaux », a-t-il dit. Ils sont 4 jeunes hommes à assurer les travaux. Il leur faut 8 mois pour ce bateau d’une capacité de 15 tonnes. Selon l’un d’entre eux, les travaux sont garantis 6 mois. Après cette période, le bateau doit revenir sur terre pour le carénage.

Une fabrication artisanale

La construction navale à Antalaha ne nécessite pas des grands moyens. Pas de grosses machines industrielles ni des équipements lourds. Tout se fait à la main.

Comme outils, les travailleurs utilisent les scies, les tronçonneuses, la chignole électrique, les perceuses électriques, les marteaux, les robots et d’autres matériels. Pour faire fonctionner les équipements électriques, ils utilisent un petit groupe électrogène. Le chantier se trouve juste au bord de la mer d’Antalaha sous la pluie et le soleil. A vrai dire, la fabrication de la coque du bateau est artisanale. Mais elle doit répondre aux normes. L’embarcation doit être testée par les autorités portuaires d’Antalaha avant son immatriculation.

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Aucune formation à l’école

« Je n’ai pas fait des études supérieures en matière de construction navale. J’ai échoué mon baccalauréat. J’ai abandonné l’école et j’ai décidé d’aider mon grand frère qui a déjà son chantier. C’est ainsi que j’ai pu avoir des expériences ». Un fabricant des bateaux à Antalaha a raconté son parcours. Cela fait maintenant 10 ans qu’il exerce ce métier. Il travaille avec ses 3 compagnons.

Ces jeunes hommes travaillent pour leur propre compte. Le client vient les voir. Il peut fournir le modèle du bateau et le proposer aux fabricants. Mais il peut également le confier à ces derniers en leur indiquant juste la capacité du bateau. Il appartient aux fabricants de monter le plan et de l’exécuter. « Certes, il y a des calculs à faire dans l’exécution de ce plan. Mais nous y sommes habitués », a affirmé un fabricant.

Parfois, il leur arrive de ne pas trouver des clients. Ils chôment pendant un an ou deux ans. Il se peut aussi que clients, faute d’argent, arrêtent les travaux à mi-parcours comme c’est le cas de ce bateau d’une capacité de 200 tonnes.
En fait, le métier de constructeur de bateau n’est pas stable.

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