C’est un vrai miracle qu’il n’y eut pas mort d’hommes hier, à Ivato où le deuxième sous-sol de l’Hôtel International a pris feu. Pourtant, la panique s’est emparée des ouvriers aussi bien malgaches que chinois sur le chantier. De même, la population riveraine s’est accourue pour prêter main forte. Pareillement à la commune d’Ivato où le maire, bien que suspendu, a interrompu une réunion avec ses collaborateurs. Le déploiement des deux unités de sapeurs-pompiers d’Ivato et de Tsaralalàna a fait croire en tout cas que le sinistre était grave. D’aucuns ont parlé de World Trade Center. Mais finalement, au décompte des blessés à onze heures, ils sont six malheureux ouvriers chinois à être évacués et quelques dégâts matériels sans gravité à déplorer. Le gouvernement presque au complet, le Premier ministre en tête, est arrivé sur les lieux une heure après les premières alertes. La présidence de la République a dépêché sur place sa secrétaire générale, Hanitra Rajaonah. De même, l’ambassadeur de Chine qui est arrivé à vive allure. Pour ainsi dire que le pouvoir fait de la construction de cet hôtel international et par ricochet de l’organisation du Sommet de l’Union africaine en juillet 2009, une affaire d’Etat.
Fenêtre de tir
Charles Rabemananjara l’a dit : « quel que soit le ou les obstacles, il y aura bel et bien un Sommet des chefs d’Etats africains en juillet 2009. » Feux ou flammes ou ... En effet, ce sinistre révèle à posteriori la détermination des autorités malgaches dans la concrétisation de ce projet. Ce qui n’est pas le cas de ses détracteurs, qui à en croire certaines ondes devenues le relais des opposants, ne jurent plus que pour y faire échec. Pour eux, « la priorité se trouve ailleurs et non pas dans l’organisation d’un sommet international. » Et ils font tout pour qu’il échoue. Dans les heures et les jours à venir, une descente du chef de l’Etat sur le chantier est attendu. Ce qui ravivera encore le débat sur ce Sommet même s’il (le débat) n’a pas lieu d’être. Et oui, il y a des sujets comme ça sur lesquels il ne sert plus à rien de discuter. Mais ce sera un mirage de croire que l’opposition va se taire sur un thème qui lui offre une fenêtre de tir sur le pouvoir.
