Action !

Le président de la République, Marc Ravalomanana est au four et au moulin afin de concrétiser le Madagascar Action Plan (MAP), un programme qu’il a défendu et continue à promouvoir tant au plan national qu’international. A preuve cette reconnaissance internationale de ce plan de développement à la malgache. Aussi, pas plus tard que lors de son récent séjour en Allemagne, des présidents africains dont celui du Bénin, ont été séduits par le MAP. Pourtant quand on parle de financements du programme, on sent une certaine réticence de la part des bailleurs. Certes, après diverses « campagnes » à l’extérieur, le chef de l’Etat a pu collecter quelques fonds de la part de certains bailleurs, assez consistants mais toujours insuffisants, sinon qui arrivent goutte-à-goutte. Et la question se pose : Qui a/ou/ ont intérêt à ce que ce programme tombe à l’eau ? Dernièrement, lors du « Dialogue présidentiel » tenu à Iavoloha, l’allocution du représentant de l’Union européenne devrait faire réfléchir tout un chacun. « ny teny na toky fitaka fa ny atao no hita » (Littéralement : ... seuls les actes comptent) , a-t-il déclaré. En empruntant ce proverbe bien malgache, s’adresserait-il au régime ou à l’ensemble du « microcosme politique » ? Ou se serait-il rendu compte que les Malgaches sont devenus des « saint-Thomas » qui ne croient qu’en ce qu’ils touchent et voient ? En effet, Madagascar est connu pour ces sages palabres et « kabary » politiques pleins de promesses frisant la démagogie, pour ces dialogues et autres discussions, instructifs certes mais souvent stériles. Alors à qui la faute si on les écoute sans les entendre ? Si l’on fait semblant d’y croire par respect et non par conviction ? « Paroles et paroles... Encore des mots , toujours des mots », chantonnait feue Dalida. Autant l’échec de l’opposition que le succès du régime semblent reposer sur ces refrains. En effet, quand l’opposition appelle à l’unité ou l’union, à la solidarité ou au boycott des élections, ce n’est plus ou moins que des paroles... en l’air ! Pour former un bloc, il faudrait une discipline dont fait montre le parti présidentiel jusqu’à présent en excluant tout réfractaire. Quant à la communauté internationale, on le sait bien, toute sa diplomatie reste conjoncturelle. Alors au lieu de se gargariser de ses paroles, contentons-nous de ses actes concrets - (financiers évidemment) - !