La pression monte pour Madagascar dans le dossier de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act). À quelques semaines de l’expiration de ce dispositif commercial préférentiel, prévue à la fin du mois, les autorités multiplient les démarches pour convaincre les États-Unis de prolonger l’accord. Lors du dernier conseil des ministres, une décision a été prise pour ouvrir une nouvelle phase de négociations.
Une délégation malgache se rendra à Washington du 6 au 13 septembre afin de défendre la continuité de l’AGOA. L’objectif est double : préserver les acquis pour les secteurs déjà intégrés, en particulier le textile, et attirer de nouveaux investissements dans des filières stratégiques telles que les mines et la vanille. La partie malgache veut ainsi démontrer que la reconduction de l’accord bénéficierait autant aux entreprises américaines qu’à l’économie locale.
La mobilisation dépasse le seul cadre national. Le 28 août dernier, une mission de l’Union africaine aux États-Unis a organisé un atelier stratégique pour renforcer le plaidoyer diplomatique en faveur du renouvellement de l’AGOA. L’ambassadrice de Madagascar à Washington, Lantosoa Rakotomalala, qui a pris part a cet atelier, a rappelé l’ampleur des risques. « La possible expiration de l’AGOA n’est pas une préoccupation abstraite, c’est une menace immédiate pour des millions de dollars d’investissements et pour des centaines de milliers de moyens de subsistance à travers l’Afrique et aux États-Unis. », affirme-t-elle.
Les enjeux sont considérables pour Madagascar. La fin de l’AGOA pourrait fragiliser des dizaines de milliers d’emplois dans le textile, un secteur particulièrement dépendant de l’accès préférentiel au marché américain. De nombreuses zones franches, qui emploient majoritairement des jeunes femmes, risqueraient de voir leur activité fortement réduite, voire de fermer.
À mesure que l’échéance approche, l’urgence se fait pressante. Entre pressions diplomatiques et plaidoyers économiques, Madagascar tente de convaincre ses partenaires américains que le maintien de l’AGOA est non seulement une nécessité pour l’île, mais aussi une opportunité stratégique pour les États-Unis.
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