La récolte de riz pendant la campagne 2006-2007 a été bonne. Telle fut la déclaration du ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Marius Ratolojanahary, en marge de l’atelier, organisé par la Plateforme de Concertation et de Pilotage de la filière riz, hier, à Ivato. Et ce, malgré le passage des cyclones, « Clovis », « Gamède » et « Indlala » qui a causé une perte de 6% de production, car le rendement s’est amélioré, soit de 2,5 à 3 tonnes à l’hectare. Notamment pour la riziculture pluviale. Par conséquent, la quantité de riz importée est quasiment restée la même que celle des années précédentes, à raison de 150 000 à 200 000 tonnes environ. De janvier à mai, le besoin s’affichait à 100 000 tonnes de riz importés. Cependant, la quantité importée par le secteur privé dépassait largement ce chiffre. Selon le ministre, il faudrait encore importer 71 000 tonnes de riz pour approvisionner le marché jusqu’en avril 2008 ; et éviter la montée vertigineuse des prix pendant la période de soudure. Mais toujours est-il que les prix du riz sur le marché ont déjà enregistré une hausse ces derniers temps. Certains vendent le kilo à 1100 ariary. Ce fait s’explique par la réticence des producteurs à vendre leur production après la grande moisson aux mois d’avril, de mai et de juin ; et la hausse du prix du riz sur le marché international. En effet, le prix de la tonne est passé de 315 dollars au mois de mars à 380 dollars actuellement. Le deuxième facteur est dû à la baisse d’approvisionnement du marché par l’Asie, frappée aussi par des cataclysmes naturels. Le riz importé est vendu essentiellement sur les littoraux et les zones déficitaires comme l’Androy, mais pendant la période de soudure, il est également vendu sur les hautes terres. Ces riz importés s‘adressent plutôt aux populations des grandes villes et des petites îles dont Sainte-Marie et Nosy-be. A savoir que la consommation des acheteurs en milieu rural constitue les 60% des riz commercialisés.
Contribution à la révolution verte
La production rizicole a connu une hausse depuis 2004, à plus de 3 millions de tonnes par an. Cependant, elle n’arrive pas à suivre la croissance démographique, avec un taux annuel de 2,8%, d’où la dépendance envers les importations. Des efforts sont alors à entreprendre dans ce secteur pour atteindre une autosuffisance. D’une part, il y a aussi l’ouverture de nouveaux marchés comme la SADC, de véritables opportunités à saisir pour les exportations. La Révolution verte constitue un moyen d’y accéder. En effet, il s’agit de tripler la production rizicole notamment par l’amélioration de la distribution et de l’utilisation d’engrais, la mise en place des infrastructures d’irrigation, la multiplication des institutions de microfinance en milieu rural.Présent à la réunion internationale sur la Révolution verte en Afrique, à Oslo en Norvège la semaine dernière, le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Marius Ratolojanahary a conclu que Madagascar est sur la bonne voie.
Election des nouveaux membres du PCP Riz
Pour sa part, le président de la Plateforme de Concertation et de pilotage de la filière riz (PCP Riz), Andry Rakotovao a déclaré que des actions sont à mener dans un bref délai car certains pays africains, obtenant des appuis des bailleurs dont la Banque mondiale, l’Union Européenne, le Japon pourront améliorer eux aussi leur production et nous surpasser. Si son premier objectif est d’organiser la concertation entre les différentes parties prenantes, pour améliorer l’organisation de la filière et son pilotage, en veillant notamment à l’approvisionnement normal des marchés, et à la préservation de l’équilibre entre prix incitatifs pour les producteurs et supportables pour les consommateurs, la PCP Riz va mettre à jour sa politique et apportera aussi sa contribution à cette révolution verte, pour la période 2007-2009. Il est à souligner que la PCP Riz élira ce jour les nouveaux membres du bureau.En tant que membre du comité de pilotage du projet Bassins versants et périmètres irrigués financé par la Banque mondiale, et de la Révolution verte, elle fournira une assistance technique et des conseils aux producteurs.
Par ailleurs, un autre collège, celui des enseignants-chercheurs, viendra étoffer les huit qui sont intégrés au sein de la plateforme entre autres les collèges des producteurs, des institutions financières, des importateurs et exportateurs ainsi que des consommateurs.
