Facebook Twitter Google+ Les dernières actualités
vendredi 26 avril 2024
Antananarivo | 21h07
 

Répondre à un commentaire

22 septembre 2021 à 12:44 | tsimahafotsy (#6734)

Les dahalo, fléau national ?
Oui, un fléau national entretenu par la maffia de la politique, les héritiers de l’amiral rouge de sang.
Un bon mari est un bon voleur... Sur les plateaux du pays Bara, depuis un temps immémorial, les mérites d’un prétendant sont examinés à l’aune de son cheptel, mais surtout à son habileté à voler des boeufs. Question de virilité, affaire de « sport » national aussi. Le tout était de ne pas se faire prendre sur le fait.
De toute façon, le voleur, un jour, un an, dix ans ou vingt après, se fera voler à son tour.
Les troupeaux, alors, étaient libres de fouler sans interdit, les pâturages. On était entre voleurs respectables, unis par un rite et des traditions légués par les razana.
Et puis les dahalo, les vrais voleurs et bandits de grand chemin, n’ont plus rien respecté, troublant les règles du jeu « culturel » entre clans.
Les dahalo, certes, peuvent se prévaloir de racines aussi anciennes que les voleurs de boeufs.
Seulement, à l’époque de la présence française, l’administration coloniale effectuait une
« sélection naturelle » en exécutant purement et simplement les dahalo.
Et puis après l’assassinat, en février 1975, du colonel Richard Ratsimandrava, celui qui avait donner le pouvoir au fokonolona pour leur auto-défense, le nouveau pouvoir militaire de Ratsy hiraka prend peur : la population est systématiquement désarmée.
Plus de justice coloniale, plus d’autodéfense possible pour le fokonolona, les dahalo vont s’enhardir et se multiplier.
La période de la HAT, période où l’état de droit était une fiction ( fanjakan’ny baroha) amplifia le fléau.
Si le phénomène atteint aujourd’hui les proportions d’un véritable fléau national, il est dû :
1- à Ratsyhiraka qui a choisi de renforcer son pouvoir personnel au lieu de donner le pouvoir au fokonolona.
2- au coup d’état de 2009, qui a rompu toutes les digues, morales, civiques, citoyennes, culturelles.
3- au cynisme des dirigeants au pouvoir. Même si les bêtes volées sont souvent revendues pour fêter dignement la mort d’un chef de clan, on est loin du compte par rapport aux milliers de zébus qui disparaissent chaque année.
Un trafic existe donc, avec la complicité des autorités locales.
Une chose est sûre : les vols sont trop importants pour être écoulés sur le marché local.
Si ceux-ci prennent aujourd’hui la forme de véritables razzias, c’est parce que les dahalo ont un sentiment d’impunité car armés et protégés en haut lieu par des hauts gradés qui alimentent le marché parallèle des exportations clandestines de boeufs à destination des Comores, de Maurice, de la Réunion, des Seychelles et de l’Afrique du Sud.
La mafia au pouvoir s’est partagé le dépeçage de Madagascar.
Pour un clan c’est l’or, pour un autre c’est l’exportation de zébus, ou de bois de rose, ou des pierres précieuses.
Donc n’espérons pas voir la fin de ce fléau tant que nous aurons les héritiers de Ratsyhiraka au pouvoir. Les puces sur les zébus ? vous vous en souvenez ? quel rigolade !
Et les gesticulations de la CNIDH ne font que mourir de rire les acteurs du fléau.

Publicité




Newsletter

[ Flux RSS ]

Suivez-nous

Madagascar-Tribune sur FACEBOOK  Madagascar-Tribune sur TWITTER  Madagascar-Tribune sur GOOGLE +  Madagascar-Tribune RSS