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21 mai 2020 à 09:37 | Turping (#1235)

fin,

De même, il existe selon les personnes et les peuples diverses approches vis-à-vis des étrangers, qui sont considérés comme plus ou moins menaçants car potentiellement porteurs de germes dangereux. C’est un réflexe archaïque de protection contre les épidémies. Notre instinct peut aussi nous inciter à nous méfier des personnes qui ont des problèmes de peau ou d’autres signes extérieurs qui évoquent la présence éventuelle de maladies contagieuses. Nous pouvons même nous servir inconsciemment de notre odorat pour être attirés, ou repoussés, par des personnes selon leur flore bactérienne et donc leur système immunitaire.

Mais nous sommes aussi des créatures sociales qui avons absolument besoin d’échanges et de contacts humains pour nous sentir bien. Nous avons besoin de coopérer, d’échanger des informations, ou même de nous réconforter en nous touchant : poignée de main, main sur l’épaule, voire main sur la nuque, tape sur la joue, baiser, câlin…

Il est bon également de pratiquer l’exogamie (chercher son conjoint en dehors de son village, de sa tribu) afin de diversifier le pool génétique et éviter les problèmes de consanguinité.

Notre instinct peut donc nous jouer des tours et nous inciter à être trop méfiants, et fuir des personnes qui, en réalité, ne posent aucun danger pour nous, et ont au contraire quelque chose d’important à apporter à notre communauté.

Nous avons beaucoup de mal à calculer les statistiques, surtout pour les grands nombres. Ainsi, si l’on vous dit que vous avez un risque sur 500, sur 5000 ou sur 50 000 d’attraper un virus mortel, vous ne savez pas que faire de cette information. Faut-il s’inquiéter ? Changer ses plans, ses comportements ? A partir de quel niveau peut-on se permettre d’ignorer totalement la menace ?

Nous n’en savons rien mais notre angoisse peut nous pousser à faire de mauvais choix dans la panique.

Prenons conscience que nous sommes aujourd’hui confrontés collectivement à un tel problème. La présence du coronavirus déstabilise nos repères, et nous pousse à la méfiance, au repli, à l’isolement. C’est sans doute une nécessité, le temps de comprendre ce qui nous arrive, quel est le danger réel pour notre civilisation, quel est le risque effectif de « seconde vague » massive qui emporterait d’autres personnes.

Pour autant, n’oublions pas que notre santé dépend de bien plus de facteurs qu’un simple virus. Nous avons tout un édifice social, économique, humain, indispensable pour gérer bien d’autres problèmes que le coronavirus, dont notre système de santé qui lutte contre bien d’autres maladies. Cet édifice est fragile. Il est attaqué de toutes parts. Pour exister, il a absolument besoin que l’on puisse continuer à travailler, circuler, entreprendre, se réunir, communiquer, financer. Si, au nom de la lutte contre le coronavirus, nous détruisons tout cela, nous ne savons pas où cela s’arrêtera.

A votre santé !

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