Quelques nuances méritent peut-être l’attention.

Qu’une société (manifestement) écran aux activités principales complètement alien à l’industrie de l’aviation commerciale “improvise” des demandes de certificats d’immatriculation de gros porteurs long courriers à l’ACM sans que sourcil ne soit froncé de la part de celle-ci sur le moment - ni même de la part du Ministère for that matter - questionne sans équivoque le sérieux, la probité et la compétence de ces entités régaliennes supposées non corruptibles par définition.
Remonter (et clarifier jusqu’au bout) le fil des responsabilités de cette mécanique manifestement jonchée d’irrégularités - de ce seul point de vue - est en effet une question de salubrité publique qui concerne les institutions malgaches.
Mais bon, nous le savons tous, on peut rêver, et l’article indique pourquoi. Si les conjectures y sont globalement braquées dans la bonne direction, le fin mot de l’histoire sera-t-il un jour révélé, on peut avoir des doutes.

Maintenant, le sujet de la légitimité du Département du Trésor outre atlantique dans ses jugements unilatéraux qu’il prétend imposer au monde entier à coups d’embargos et autres “sanctions” au nom d’on ne sait quelle supériorité morale est une autre question distincte de la précédente. Chacun appréciera à la lumière des événements géopolitiques actuels s’il est approprié ou non de considérer celui-ci comme référence indiscutable du droit international, et s’il convient de positionner une allégeance dénuée de toute réserve en sa faveur quant au mérite (ou non) du pays déclaré paria, de pouvoir utiliser tout moyen économique d’exister sur la planète. En l’occurrence ici les avions en question.

En tant que nation qui n’arrive toujours pas à se défaire des séquelles d’une longue colonisation, on peut se poser la question de savoir si une autre forme de colonisation de la part d’une autre entité nous est souhaitable.

Quelle est notre place dans le concert des nations ?

L’obéissance perpétuelle au plus fort qui s’affranchit allègrement des décisions de justice internationale quand cela l’arrange ? Et qui se substitue à celle-ci à coup de sanctions, embargo, et autres guerres et agressions ?

Ou la Défense de la Justice impartialement instruite en tant que principe ?

On se doute bien que les cerveaux (style petites frappes bling bling) de nos “élites” championnes de Madagascar naviguent bien loin de ce genre de considérations…

Un vrai sujet mis en lumière par cet épisode pour la n ieme fois est pour nous celui de notre impotence sur la scène internationale à peser sur des questions de principe car on a le ventre vide… 65 ans que ça dure et la faute à personne