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Editorial

« Yes, we CAN ! »

samedi 9 janvier 2010 |  2789 visites  | Patrick A.

J’ai comme l’impression qu’à partir de demain, il sera bien plus difficile de sensibiliser la gente masculine à des manifestations au Magro ou à Antsahaminatra, ou à la participation à des élections, proches ou lointaines.

Au cas où, malgré le titre de l’article qui figure un peu au dessus, ces dames n’auraient pas encore compris où je veux en venir, je leur précise que demain s’ouvre un événement qui s’appelle la CAN et dont la seule évocation fait probablement augmenter le rythme cardiaque de leur conjoint.

Au point que ce « Yes, we CAN » risque de devenir pendant un temps un slogan n’évoquant ni Barack Obama, encore moins Monja Roindefo, mais plutôt la Coupe d’Afrique des Nations de Foot-ball.

Et si Mesdames, vous relevez des discussions passionnées allant comparer Madagascar à la Côte d’Ivoire ou au Cameroun, sachant que ce ne sera pas pour ce qui est du nombre de report des élections ou du niveau de corruption, mais en matière de performances internationales en maniement du ballon rond.

Comme vous, Mesdames, les éditorialistes de ce site subiront assez passivement cet engouement. Et au moins pour deux raisons.

D’un côté, parce que l’événement est sponsorisé par un autre site dont le logo oscille entre le carton jaune et le carton rouge.

De l’autre, parce que pour des raisons qui vous paraîtront à juste titre encore plus mystérieuses que celles qui suscitent la passion des mâles que vous côtoyez, j’estime à certaines heures qu’un ballon digne de ce nom ne saurait être rond. Autrement dit, je suis plutôt rugby que football, surtout à l’heure des troisièmes mi-temps où certains breuvages mousseux à base de malt et de houblon incitent à trouver très cohérente une conception très particulière de la géométrie des rebonds.

Le rugby a été inventé parce qu’un certain William Ellis Ebb était saoulé des règles traditionnelles de la soule, et si ce sport apparait de nos jours plutôt viril, il faut avoir à l’esprit qu’il a été codifié à une époque où le jeu à la main était considéré moins violent que le jeu au pied. De là découle une différence essentielle entre le rugby et le football, la conception de l’arbitrage.

En rugby, l’arbitre s’efforce autant que possible de ne pas interrompre le jeu, et il parle constamment aux joueurs pour les sommer de respecter tel ou tel point. Ce n’est que lorsque l’incident ne se règle pas très rapidement qu’il siffle la faute, qui ne sera jamais contestée. De plus, il existe la règle de l’avantage : la faute n’est pas sifflée si l’équipe adverse peut tirer profit de la situation de jeu.

Du coup, dans ce sport, même quand un joueur tombe, il se relève immédiatement et reprend le jeu au lieu de nous jouer la comedia dell’arte (les italiens sont les plus doués). Ça nous change agréablement du foot. Et aussi de la politique. Et de certains arbitres internationaux qui ont parfois du mal à se coordonner entre juge central et juges de touche.

Mais si vous préférez quand même le foot, sachez qu’il existe une coalition de toutes les associations de football qui ne sont pas encore reconnues par la fédération internationale. La Palestine, le Kurdistan, le Tibet, la Padanie (Italie du Nord), l’Occitanie ont des envies, qui ne peuvent complètement se réaliser, d’exister sur la planète du ballon rond. Et bien, elles ont désormais à leur disposition la Viva world cup, dont ce sera cette année la quatrième édition.

Avec ce nom là, cela pourrait donner des idées à certains.

Bon week-end, et plutôt que de vous affaler devant la télévision, faites un peu de sport.

5 commentaires

Vos commentaires

  • 9 janvier 2010 à 13:09 | moicoquillage (#266)

    Hahaha, toujours aussi inspirés ces éditoriaux, je me demande bien quel est ce quotidien entre carton jaune et rouge... il y en a pas mal dans ce cas, cause, très peu de neutralité, comme les « portes de Madagascar », celui la, particulièrement horrible, mon Dieu, que de haine, que de préjugés et que de manipulations. Heureusement qu’il reste encore tribune de Mada qui surfe entre ces écueils... exercice plus difficile, autrement plus difficile que de vendre son âme au diable... bravos les amis, continuez bien, la m*** ne fait que flotter, il n’y a que les oiseaux qui volent...

    • 9 janvier 2010 à 13:39 | rakoto09 (#1735) répond à moicoquillage

      Vive le football et à bas la politique(surtout quand elle est politicienne) Suivez mon regard.

  • 9 janvier 2010 à 14:16 | hafatra (#1895)

    Ary toa efa tonga any Angola sahady ny CAPSAT, nidiran-doza ny mpilalaon’i TOGO , nandrsany tamin’ny tifitra vary raraka !
    samy manana ny yes we can tokoa !

    • 9 janvier 2010 à 15:15 | nadia_chris (#2079) répond à hafatra

      pour Hafatra,, aza taitra ianao fa tsy ho ela dia ho tonga eo ambavahady tsano nao i CAPSAT ?????????

  • 9 janvier 2010 à 15:52 | Annie Remh (#3572)

    L’Afrique (y compris Madagascar) est un continent étonnant, sinon « détonnant ».

    Le sport est l’un des moyens d’échange (s’il n’est pas corrompu par toutes sortes de « choses »). Cette CAN aurait été une des nombreuses vitrines du Mozambique, un pays qui a connu des longues années de guerre (le cessez-le-feu n’a été signé qu’en 2002), et qui en à peine une « huitaine d’années » aurait été capable de « surmonter toutes les difficultés ».

    Hélas, encore une fois, l’avidité des hommes en a décidé autrement : L’enclave de Cabinda sert de terrain de confrontation - cette fois-ci pas uniquement « politique » au sens noble de ce terme-. En effet, cette petite entité territoriale est riche, très riche en pétrole, donc génératrice de beaucoup de « pognons » !

    Définition : Une enclave est, en géographie humaine, un morceau de terre totalement entourée par un territoire étranger unique.

    Donc une enclave n’appartient pas au pays qui l’entoure (Ex : le Lesotho et l’Afrique du Sud)

    Quand j’étais à l’école, encore un petit garçon en culotte courte, dessiner une carte géante du continent africain faisait partie de ces fameuses interrogations écrites. Y disposer soigneusement au bon endroit le nom de chaque Etat était un exercice presque amusant. Il ne fallait pas surtout omettre les petites « enclaves » (Lesotho, Cabinda, Gambie, par exemple). Des petites « nations » entourées par un voisin puissant. Des voisins qui deviendront des « ogres ». Tel est le cas de l’Angola qui a incorporé l’enclave du Cabinda dans son territoire pour cause de richesse pétrolière.

    Et du coup, la CAN, qui se devait être un événement exclusivement sportif, devient maintenant une vitrine d’expression politique meurtrière. Les « rebelles » (comme on les désigne souvent) s’expriment violemment. Un acte condamné et condamnable qui démontre encore une fois la bassesse de certains « leaders » ou « responsables politiques ».

    C’est inhumain !

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