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Editorial

Voix citoyenne sans échos

vendredi 13 juillet 2007 | RAW

La première composante des indicateurs de gouvernance définis par le dernier rapport de la Banque mondiale intitulé « Les problèmes de gouvernance, 2007 », est la voix citoyenne et responsabilité. C’est la mesure de la liberté d’expression, d’association et de presse. Mais c’est aussi et en premier lieu, la mesure de la manière dont les citoyens d’un pays participent à la sélection de leurs gouvernants.

Quand on a élu au suffrage universel direct des membres du bureau exécutif de fokontany et que le chef de district fait fi de la hiérarchie des choix des citoyens, on voit mal la volonté d’impliquer les citoyens dans le processus de développement. Le chef de district dispose des pouvoirs discrétionnaires et de grilles de sélection, dont le niveau de scolarité des élus, pour désigner les chefs et autres membres de bureau de fokontany. D’autres critères devaient toutefois être retenu car il s’agit au niveau des fokontany, non seulement de faire appliquer les lois et directives du gouvernement mais surtout d’être des leaders, avoir bonne réputation et une certaine ascendance ou « mamy hoditra » pour obtenir l’adhésion des contribuables et des agents économiques.

On se rappelle que les chefs de fokontany sortant viennent de bénéficier de formation en leadership mais aujourd’hui une partie d’entre eux n’exerce plus les fonctions de président de fokontany. Peine perdue et investissement à fonds perdu diront les détracteurs. Toujours est-il qu’une séance de formation est déjà prévue à l’intention des maires le mois d’août prochain. Mais une formation professionnele aussi pointue et efficace soit-elle ne peut mobiliser les agents économiques et les paysans en particulier. Les acteurs des campagnes de vulgarisation des repiquages en ligne sous la première République en savent quelque chose. Le savoir et les techniques ne sauront seuls persuader les paysans sans un minimum de considérations ou de compréhensions mutuelles entre les donneurs d’ordre et les subordonnés.

En tout cas, le cas des fokontany d’une commune rurale dans le sud-ouest de la Région Analamanga évoque quelque part les textes d’une chanson intitulée « Ministera » du groupe Mahaleo dans ce sens que les derniers de la classe sont maintenant désignés comme les premiers devant alors diriger les fokontany. Les proportions de voix qui séparent les têtes de liste aux derniers sont énormes si bien que même les personnes désignées par le chef de district comme président de fokontany nourrissent déjà des craintes d’insubordination ou de résistance passive. Un fokontany d’un peu moins de trois cents électeurs a classé les candidats dans une proportion de cent à dix et c’est celui qui a le moins mérité qui a été choisi. Un autre cas est plus flagrant car la personne désignée n’a eu que quatre voix lors du scrutin ; mais il doit diriger maintenant le fokontany qui l’a sanctionné d’un piètre score électoral.

Si la Banque mondiale estime que Madagascar se trouve au dessus de la moyenne des pays du continent africain en Afrique subsaharienne pour l’ensemble des indicateurs de bonne gouvernance, et que les efforts doivent être poursuivis, le pays doit donc se pencher davantage sur cette copie de la voix citoyenne.

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