Vendredi, 14 personnes, dont des fournisseurs du BNGRC (Bureau national de gestion des risques et des catastrophes), et des responsables de ce BNGRC, dont Louis De Gonzague Rakotonirainy, secrétaire exécutif, comparaissaient devant la justice. Les accusations portent sur des faits d’enrichissement illicite, de favoritisme dans l’attribution de marché publics, de faux et usage de faux.
Ce procès fait suite à une dénonciation anonyme auprès du Bianco (Bureau indépendant anti-corruption). Selon l’enquête qui a été diligentée, de nombreux éléments à charge existeraient sur des détournements qui s’élèveraient à environ 104 millions d’ariary.
Les accusés reconnaissent, eux, de simples erreurs comptables ou administratives. C’est aussi l’hypothèse que semble favoriser le ministère de tutelle, celui de l’Intérieur. Suite à certaines circonstances rendant impossible pour le BNGRC la mise en oeuvre des procédures classiques d’engagement de dépenses de l’État, certaines dépenses de 2010, 2011 et 2012 auraient été oubliées. Les accusés se sont en tout cas efforcé de lever ce qu’ils qualifient de grave malentendu des enquêteurs sur les procédures du BNGRC et sur le contexte dans lequel il se trouve parfois amené à travailler : les vies humaines doivent parfois primer sur les procédures.
Il reviendra donc aux juges de décider s’il s’agit de simples erreurs ou d’abus délibéré. Le verdict est attendu pour le 13 novembre. Outre les amendes, dommages et intérêts, les accusés risquent de 6 mois à 3 ans de prison. Quoi qu’il en soit, ce procès intervient alors que la saison des cyclones se rapproche. Le secrétaire exécutif du BNGRC espère cependant que ce procès ne perturbera pas les capacités d’intervention de l’organisme face à ces calamités. L’atelier de préparation à la saison cyclonique a ainsi pu avoir lieu il y a quelques jours.
C’est le BNGRC qui, au titre de l’État malgache, est chargé d’intervenir et de coordonner l’action des organismes étatiques, des ONGs et des bailleurs traditionnels lors des catastrophes naturelles. Pour cela, des subsides publiques ainsi que des aides internationales lui sont octroyées. L’année dernière, son budget a été d’environ 5 millions d’euros.
Recueilli par Yann