La Compagnie Orange Madagascar a réussi hier mardi 9 juin 2009 l’atterrissage du câble fibre optique Lion à Tamatave qui rejoindra Madagascar à l’international par les îles sœurs de la Réunion et de Maurice. Notons que Madagascar a un autre projet de fibre optique pour nous connecter à l’international par un autre réseau Africain. Si le projet du gouvernement malgache réussit nous aurons donc deux arrivées numériques ultrarapides et abondantes à l’international.
Si techniquement cette arrivée abondante est un bien c’est la distribution chez l’usager qui pose problème et dont Orange revendique la « libéralisation ». Sur son site nous voyons qu’ « Orange s’est engagé à tout mettre en œuvre pour que la câble sous marin Lion soit à Madagascar dès mi 2009, et donc offrir le haut débit à Madagascar, Orange l’a fait. L’Etat malgache s’est engagé à concrétiser sa volonté de libéraliser le secteur des Télécommunications, le gouvernement ne l’a pas encore fait. Madagascar est toujours en attente du cadre juridique qui permettra la pleine exploitation du câble, la libéralisation du secteur attendu depuis le 1er juillet 2008 ».
Qu’en est-il d’une telle libéralisation envisagée ?
Il nous faut voir comment s’opère la libéralisation chez les pays européens. Grosso modo les câbles cuivres qui arrivent chez le téléphone fixe du particulier actuel peuvent transporter à la fois et le signal analogique du téléphone fixe actuel et le signal numérique par la technologie dite ADSL.
Ce qui change les données des télécommunications c’est qu’on peut faire à la fois et de l’internet et de la téléphonie numérique avec le signal numérique. On peut ainsi opérer au dégroupage soit partiel soit total.
C’est par le dégroupage que peut se faire la libéralisation des télécommunications. En Europe, l’offre technique permet à d’autres opérateurs d’être aussi opérateur téléphonique et internet tout en utilisant le même réseau de câble téléphonique qui arrive chez le particulier. C’est ce câble qu’exploite actuellement exclusivement l’opérateur TELMA. C’est pourtant par ce câble que le haut débit envisagé des donnés numériques pourra entrer chez le particulier à moindre frais si l’État malgache le permet.
Par un dégroupage partiel, celui qui dispose d’une liaison TELMA actuel , peut profiter aussi d’une connexion numérique. Le particulier peut disposer chez lui d’une ligne analogique Telma mais aussi d’une ligne numérique d’un autre opérateur que ce soit Orange ou autre.
Techniquement, le particulier pourra disposer de deux lignes téléphoniques : une analogique TELMA et une autre ligne numérique Orange ou d’un autre opérateur. Dans cette option, TELMA devra allouer une partie de ses locaux où se répartissent les câbles cuivres vers le particulier à d’autres opérateurs. Le particulier pourra donc choisir de communiquer avec l’opérateur qu’il voudra comme pour le réseau GSM actuel.
Par un dégroupage total toute la téléphonie du particulier est sur le numérique et il se dispense du téléphone analogique TELMA et peut ne plus avoir qu’un seul abonnement. Notons que le particulier peut exploiter son infrastructure téléphonique interne actuelle par des adaptateurs FXO.
Conclusion
Le système GSM a permis une révolution, la démocratisation de la téléphonie mobile, mais il faudra aussi la libéralisation de la téléphonie fixe par un système régulé. L’enjeu est de pouvoir faire profiter d’internet à haut débit tout au long du backbone national. Seul le câble cuivre permet le vrai haut débit. Je rêverai que tout au long de cette ligne, on pourra soit téléphoner, soit se cultiver sur Internet soit regarder sa télévision numérique. Que d’économie sur les manuels scolaires, et on peut rêver d’une administration numérisée efficace.
François
Vos commentaires
Je pense aussi qu’il faudrait vérifier l’accessibilité de la part des particuliers et surtout des citoyens malgaches sans distinction aux prix proposés par les opérateurs étant donné qu’actuellement les citoyens, non nécessairement à cause de la crise 2009, mais à base des revenues de tous, se contentent du vieux système analogique qui ne correspond plus à la révolution de la technologie actuelle. Par exemple à cause du prix exorbitant de l’Adsl actuel dont la vitesse est déjà déplorable, notre société (siège général en Italie) ne peut engager que peu de personnels à Tana, et on pourra encore créer d’autres activités, augmenter le nombre de personnels si le prix diminuera et rendu accessible à tous les malgaches.
Le gouvernement devra empêcher toute forme de spéculation sur cette technologie.