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Editorial

Une nouvelle donne

samedi 7 février 2009 |  3694 visites  | Valis

Au moment où une partie de l’opinion commençait à douter de l’issue du mouvement de contestation conduit par Andry Rajoelina, la communauté des bailleurs de fonds intervient. Elle apporte cet oxygène qui manquait. Il faut admettre que le mouvement en avait vraiment besoin car au fil des temps le mouvement populaire, tiraillé de partout, était en train de tergiverser pour ne pas dire qu’elle était sur la mauvaise pente. Avec ce pavé des bailleurs de fonds dans la mare du régime, c’est de nouveau l’enthousiasme et la conviction de la justesse des revendications des manifestants de la Place 13 mai.

Les Américains que l’on soupçonnait d’être de connivence avec le régime en place ont tapé sur la table. Les Européens de même. La Banque mondiale et surtout le Fonds monétaire international qui est le gendarme financier brandissent leurs armes : il faut respecter la loi des bailleurs de fonds ou la loi de la Démocratie sinon le régime sera privé de ressources.

Si cet avertissement s’adresse maintenant aux dirigeants, ce pourrait également être un avertissement à ceux qui sont tentés de brouiller les cartes, en particulier à ceux qui sont en train de se frayer un chemin sans l’aide des bailleurs de fonds traditionnels. Il s’agit des partisans de la création monétaire ou du développement sans dépendance financière à l’égard des institutions de Bretton Woods.

Il faut avouer que les fonds étrangers investis dans le pays sous le régime Ravalomanana sont assez importants. Devant cette situation, la communauté des bailleurs de fonds et leur gendarme ne peuvent rester indifférents par rapport aux diverses factions en lutte dans ce mouvement populaire. Il y a effectivement un groupe qui souhaite le retour aux sources. Il y a aussi un autre qui veut se débarrasser des bailleurs de fonds traditionnels. Le risque est grand pour que tous les accords conclus avec les pays amis ou les pays privilégiés ou les sociétés étrangères soient dénoncés et rompus.

En tout cas, pour les partisans de Otrikafo, cette intervention des bailleurs de fonds signifie que ces bailleurs de fonds veulent que leurs intérêts soient préservés et que le pays demeure leur débiteur. Andry Rajoelina en est-il conscient ? Saura-t-il naviguer dans cette eau trouble ?

Quoi qu’il en soit, les Nations unies sont là. L’Organisation des Nations unies a envoyé un émissaire spécial qui devrait rappeler au régime Ravalomanana, les recommandations de Kofi Annan de dialogue avec l’opposition pour ne pas dire réconciliation nationale.

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