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Société

Les tracas en rentrant du travail

Une loi de la jungle probante

mardi 15 juillet 2008 | Hassy |  644 visites 

Tout un scénario de tracas est inéluctable en rentrant du travail pour l’anonyme contraint de prendre le transport en commun. Le prix d’un ticket de taxi be équivaut à mille peines. Les habitants de la périphérie ouest de la capitale sont les plus grandes victimes.

Au-delà de 17h30, il faut poireauter plus d’une demi-heure voire une heure entière pour prendre le bus qui a été retenu par les embouteillages. Là encore, il n’arrive plus à destination ; c’est littéralement la loi de la jungle. Si pour la ligne 114, le terminus devait être à Ambatolampy et Ambohijanahary depuis quelques temps. Des chauffeurs et receveurs cupides font demi-tour à mi-chemin pour essayer de profiter de l’avalanche de passagers à Analakely. Devant cette marée humaine, les équipages des bus ne respectent plus leurs engagements et ils abandonnent les passagers où bon leur semble tant que ce n’est pas loin d’Analakely. Le plus souvent, ils font demi-tour une fois encore à Antanimena où l’arrêt est bondé de passagers.

Aucun policier

Face à ce non-respect du cahier de charges, aucun policier n’est posté dans les arrêts de taxi-be pour remettre de l’ordre. À entendre l’un d’entre eux, leur horaire se termine au plus tard à 18 heures. En outre, il affirme que les policiers sont aussi pressés de rentrer chez eux tant qu’il y a encore des bus. Toutefois, il ne nie pas que les transporteurs veulent imposer leur propre loi dans la soirée quand les policiers ne sont plus sur place. Il rétorque qu’il serait judicieux qu’une patrouille de police surveille les manigances des taxi-be pendant les heures de pointe pour remettre l’ordre. Il laisse entendre que les policiers sont informés de la situation mais aucune mesure sévère n’a encore été prise faute d’effectif suffisant.

Anarchie

Tous les moyens sont bons pour entrer à tout prix à la maison. Si les femmes, les enfants et les personnes âgés interceptent le bus au milieu des embouteillages pour ne pas être bousculés, en cas de force majeure, il leur arrive même de payer le ticket double pour pouvoir monter dans le bus. En effet, beaucoup d’entre eux descendent jusqu’à Antanimena pour prendre le bus où il y a encore des places mais il sera chargé à bloc en arrivant à Analakely. Dans cette situation, ils paient d’abord Ar 200 pour aller jusqu’à Analakely pour encore payer Ar 300 jusqu’Ambohibao, Ambatolampy ou Ambohijanahary. En simultané, chaque stop dans les embouteillages devient un arrêt où des gens prennent d’assaut le bus. Pendant le trajet, l’anarchie totale s’est à nouveau produite. Sachant que les forces de l’ordre ne sont plus postées dans les points stratégiques pour les réprimer, les bus s’adonnent à la surcharge. Les chaises du milieu sont dégagées pour accueillir des passagers débout et la lumière est ensuite éteinte pour duper les éventuels policiers susceptibles de découvrir le pot aux roses.

Receveur roué de coups

Dans le terminus de Shalimar et d’Ambodifilaho, c’est le cafouillage total. Les arrêts sont submergés essentiellement de jeunes qui s’emparent des bus presque par la force. N’arrivant même pas à l’arrêt, une bonne dizaine de gaillards s’accrochant sur la marche à pied se sont d’ores et déjà emparés de toute l’arrière du bus. Dans un tel cas, le receveur s’efforce de retenir la portière, mais elle est ouverte de force. Si le receveur s’obstine à ne pas respecter le terminus d’Ambatolampy ou d’Ambohibao pour pouvoir revenir à mi-trajet, les assaillants du bus n’hésitent pas à le maltraiter. Bref c’est la loi du plus fort. D’ailleurs, un receveur de la coopérative Scotat témoigne avoir été roué de coups par des passagers furieux.

Pickpocket

Une fois dans le bus, rien de va plus. Souvent, des personnes constatent qu’ils ont perdu leur téléphone portable ou leur portefeuille dans la bousculade. En effet, des pickpockets se mêlent aux passagers pendant le méli-mélo dans le but de les détrousser dès que l’occasion se présente. Les femmes et les personnes âgées sont leur proie préférée. Néanmoins, les personnes en état d’ébriété sont bien souvent leurs principales victimes.
Il est aussi fréquent que des personnes perdent leurs biens dans le bus. Quelques minutes d’inattentions voire quelques secondes suffisent aux larrons pour réaliser leurs actes. Bien souvent, ils entrent d’un arrêt pour sortir du prochain après coup, à moins d’être déjà dans le bus. La plupart du temps, ils opèrent en duo.

Des affaires dans l’ombre

Dans les environs d’Analakely, un autre scénario se tient. Après les dures représailles des éléments de la police communale pendant le jour, les marchands ambulants et informels refont surface dès le soleil se couche. Par ailleurs, des petits brocanteurs, des vendeurs de téléphones, des bricoleurs déferlent leur commerce notamment aux abords de la petite vitesse. Certes, ces marchandises peuvent être dépourvues de vices cachés ; quoique la prudence serait de mise avant de les payer car des marchands sournois profitent de l’obscurité pour vendre du toc aux ignorants. D’après des enquêtes effectuées dans le cadre de ce reportage, bon nombre d’acheteurs furent déjà arnaqués. Dans une autre perspective, les cambrioleurs de téléphone High Tech sont bel et bien présents. Ils repèrent leur cible en demandant l’heure. Les passants ne sachant pas le guétapan leur répondent après consultation de l’heure via leurs téléphones haut de gamme sans se douter que des malfaiteurs les ont déjà dans leur collimateur s’ils correspondent au profil. Rentrer de son travail est devenu un réel fardeau à cause de l’anarchie des transporteurs et l’insécurité. Une chose est sûre, les forces de l’ordre peuvent mettre fin à ce dilemme.

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