La communauté internationale prête main forte à la FFKM dans la médiation pour le retour au calme politique. L’ONU, la Commission de l’Océan Indien, dont la France, l’Union Africaine, la communauté des ambassadeurs qui travaillent dans le pays se sentent concernées et encouragent les protagonistes dans la poursuite du dialogue. Le respect de la légalité est leur maître mot.
Plus clairement, cette communauté internationale souhaite que le dialogue se déroule entre le président élu démocratiquement, Marc Ravalomanana et le maire de la Commune urbaine d’Antananarivo, Andry Rajoelina. Telle est la base sur laquelle doivent commencer les dialogues. Sachant que ces dialogues sont primordiaux, il est important que les expressions et manifestations qui peuvent provoquer des réactions néfastes ou bloquer le processus soient évitées de part et d’autre.
Lors des premiers pas dans ce dialogue il y avait, dans le camp de l’Etat légal, une délégation composée de Noël Rakotondramboa, ancien secrétaire général de la Présidence de la République, aujourd’hui sénateur, Jacques Sylla, ancien Premier ministre et actuel président de l’Assemblée nationale et Harrison Randriarimanana, ministre du Tourisme et de l’Environnement. Cette délégation est conduite par Ivohasina Razafimahefa, secrétaire général du TIM et ministre de l’Economie et du Commerce.
Apparemment, cette délégation du pouvoir en place est censée défendre la légalité constitutionnelle et le programme poursuivi par l’Etat. Est-elle sensible aux revendications de transparence et de liberté de cette population qui est dans la rue ?
Le camp d’en face est conduit par Monja Roindefo, Premier ministre désigné par Andry Rajoelina. Il est composé de Ny Hasina Andriamanjato, qui vient d’être présenté hier sur la Place du 13 MAI comme ministre des Affaires étrangères, de Benja Razafimahaleo, ministre des Finances, et du général en retraite Désiré Philippe Ramakavelo.
La délégation doit faire valoir les points de vue du « président de la Haute Autorité pour la Transition », Andry Rajoelina. Or ce dernier a imposé des préalables : il faut que les médiateurs admettent que les responsables du carnage du 7 février dernier soient remis à la justice, d’une part, d’autre part que le président Marc Ravalomanana ne reste plus en place et enfin, que ces dialogues aboutissent à la consolidation de la Transition qui conduira vers la IVe République.
Bref, dans la situation actuelle et les positions respectives des deux camps en présence, il est difficile de voir clair et surtout d’espérer une issue rapide pour le dialogue. Le camp Andry Rajoelina est déjà fixé sur l’aboutissement qu’il doit donner au processus de dialogue. Le camp Ravalomanana est-il en mesure de convaincre de l’impérieuse nécessité de demeurer dans la légalité ?