Il semble donc que le nouveau concept de défense et de sécurité est entré en vigueur vendredi dernier à Ivato. Là où le chef de l’Etat a annoncé la fusion de la gendarmerie, de la police ainsi que de la coast-guard ou de la marine nationale. Laissant ainsi sur le carreau l’armée de terre et l’aviation. Dans le fond comme dans la forme, il y a à boire et à manger dans cette déclaration. Jusqu’à preuve du contraire, le texte définitif du concept n’est pas sorti public même s’il est vrai que le haut commandement militaire, avec à sa tête le ministre de la Défense, ait remis des « rapports » sur la réunion du conseil supérieur de la défense au président de la République. Ces « rapports » valent-ils une loi, une ordonnance ou un décret ? Les investigations menées n’ont rien révélé de tel. Par ailleurs, le discours présidentiel fait-il office de Journal officiel ? En effet, aucune loi, ordonnance ou décret ne peut entrer en vigueur sans passer par le Journal officiel. Ou tout autre palliatif comme la télévision ou la radio, en cas d’urgence.
Mystère
Pour autant, cet imbroglio juridique n’enlève en rien à la question sur l’avenir de l’armée de terre et de l’Aviation, ou ce qu’il en reste. Si le nouveau concept de défense était rendu public, une partie du mystère entourant la réforme en cours serait levée. Comme ce n’est pas le cas, les bruits les plus divers courent à ce propos. Le plus tenace reste celui ayant trait à la réduction de moitié de l’effectif qui passerait ainsi de vingt mille à dix mille hommes en trois ans. Comme le concept demeure invisible, nul ne sait ce que va devenir l’autre moitié. Des plans de réinsertion sont- ils prévus ? Mais quoi qu’il en soit, des voix s’élèvent dans les rangs pour dégager la responsabilité des militaires dans les actes de banditisme et l’insécurité ambiante actuelle : « les armes et les munitions utilisées pendant ces forfaits ne viennent pas de l’armée. » Une armée de fainéants est d’ailleurs incapable de telles opérations.
