
Adolfo Brizzi, Country Manager de la Banque mondiale et Jean-Luc Bohé, Directeur général d’Orange Madagascar, ont procédé ce jour mardi 1er juin 2010, à la signature d’un protocole d’accord, fondant un partenariat en vue d’initier 150 enseignants au potentiel d’Internet. Ce projet-pilote vise à initier et développer une culture d’utilisation de cet outil par les bénéficiaires, afin de les aider à enrichir le contenu de leurs cours et la méthode pédagogique. Les ressources internet utilisées sont principalement celles mises en place par la Banque Mondiale au sujet du développement à l’intention des enseignants et de la jeunesse. D’autres sites développés dans le même sens par les Nations unies, des sites de données statistiques, l’utilisation de moteurs de recherche et l’exploration de Wikipedia complètent le protocole de formation de chaque session.
Le projet cible 150 enseignants dans quatre villes : Antananarivo, Mahajanga, Toamasina et Antsirabe. Il leur donnera l’occasion de découvrir l’utilité d’Internet en tant que ressource, particulièrement pour aborder des thèmes liés au développement durable (santé, éducation, environnement, population, économie etc.). Après une première phase de formation qui a débuté le 11 mai à Antananarivo, le projet mettra à la disposition des enseignants formés des facilités pour une connexion gratuite pendant le mois de Juin, afin de leur permettre de s’exercer. Par la suite, un jeu-concours doté d’un ordinateur portable sera organisé pour évaluer le niveau acquis. Enfin, un blog d’enseignants sera lancé dans le cadre de la dernière phase du projet. L’ambition pour ce blog est de le voir devenir un outil important de communication, d’échange et de formation pour les enseignants, d’abord à Madagascar, et ensuite dans l’Océan Indien. Notons qu’un volet du projet s’adressera également aux enseignants responsables de programmes parascolaires à Maurice.
Les activités de lancement du projet s’exécuteront jusqu’à la fin du mois de juin 2010. Cependant, sur la base d’une estimation d’élèves par enseignant formé, au moins 3.000 étudiants profiteront de ce projet sur Madagascar pendant la première année d’exécution, et 10.000 visites sont attendues sur le blog à la fin de l’année scolaire 2010-2011.
Au niveau de la Banque Mondiale, le projet est financé par la Vice Présidence pour les Relations extérieures, qui a lancé cette année l’Innovation Fund. Ce fonds est destiné à financer sur une base compétitive des idées innovantes qui contribuent à la mission du Réseau de communication de cette institution, et qui peuvent devenir des projets-pilote réplicables ultérieurement. Le projet pour Madagascar figure parmi les sept qui ont vu leur financement approuvé de par le monde.
Dans la mise en place de ce projet, le bureau de la Banque Mondiale à Madagascar s’est appuyé sur un partenariat avec Orange Madagascar. Opérateur global de télécommunications, Orange Madagascar est une entreprise citoyenne qui affiche sa volonté de contribuer au développement du pays en offrant de nombreuses possibilités, notamment dans le domaine de l’e-éducation.
« L’objectif d’Orange Madagascar est aujourd’hui de démocratiser internet en permettant à la population de bénéficier des différentes opportunités offertes par ce formidable outil. Aussi, nous sommes toujours ravis de participer à des projets qui contribuent au développement de Madagascar. Tel est encore le cas aujourd’hui, avec ce projet de la Banque Mondiale qui vise essentiellement à renforcer la capacité des enseignants du secondaire à comprendre les problématiques liées au développement durable, et tirer profit des sites internet mis en place par la Banque mondiale comme ressources d’information à l’intention de la jeunesse » a expliqué Jean-Luc Bohé, directeur général d’Orange Madagascar.
À la fin 2008, le taux de pénétration d’internet au pays ne dépassait pas les 1,5%. Un pourcentage minime, sachant que la moyenne en Afrique est de 8%, et la moyenne mondiale 23%. En raison d’un ensemble de raisons liées à la difficulté de l’accessibilité économique ou technique, l’utilisation d’Internet comme outil pour actualiser la connaissance ou échanger des informations est encore réservée à des citadins privilégiés, y compris pour les enseignants. « C’est la raison pour laquelle ce petit projet pilote a du sens dans le contexte malgache... Pour le moment, ce n’est pas la taille de ce projet, le montant utilisé ou le nombre de bénéficiaires qui est important, mais le potentiel que cette petite expérience peut apporter dans la réflexion sur l’importance de faciliter l’utilisation de nouvelles technologies de l’information et de la communication par les enseignants et sa capacité de réplication à d’autres villes de Madagascar ou dans d’autres pays » a expliqué Adolfo Brizzi, Country Manager de la Banque Mondiale à Madagascar.
Recueilli par Valis