Sur les tableaux des médailles aux J.O. de Pékin, la grande île ne figure nulle part. Un pays inexistant. Zéro médaille. Aucune performance. Aucun exploit. Ce n’est pas un plaisir de le dire. C’est une douleur que d’en parler. Mais il faut revenir sur cette débâcle chinoise pour en dégager des leçons pouvant servir à l’avenir, si tant est que le souvenir de ce passé peu glorieux ne s’évanouit trop vite dans les bagages pleins de « made in China » des représentants malgaches à ces Jeux. Des voix s’élèvent déjà pour clamer qu’avec zéro médaille, les athlètes malgaches réalisent la même performance que les Belges, pourtant issus du continent européen, donc dotés de toutes les infrastructures adéquates. Un nivellement par le bas pour expliquer, selon un raisonnement par récurrence, qu’à moyens inégaux, résultats égaux. Que tout ne dépend pas uniquement des moyens mis en œuvre mais plutôt de motivation personnelle de chaque compétiteur.
Andriba
Voilà en tout cas une échappatoire visant à dégager le comité olympique malgache et les fédérations nationales de toutes leurs responsabilités dans cette campagne de Chine qui s’est soldée, au plan sportif par un ‘Andriba’. Autrement dit, par une débandade en règle. En réalité, cette Berezina a été prévisible. Rien n’a été fait pour que le pays figure au top : aucun regroupement, aucune motivation, aucune promesse de primes (car en haut lieu, ils savaient déjà que tout finira mal), aucune prise en charge sérieuse. Les athlètes ont été jetés en pâture comme des bêtes à l’abattoir. En sports comme en d’autres secteurs, les succès s’offrent à ceux qui s’y sont préparés. Plus encore, dans un pays inexistant, les miracles restent inconnus.
