Les électeurs de l’île Sainte Marie et ceux de Nosy-Be ont été privés de leur droit de vote lors des communales. Parce que leur cité est dans un tel état de pauvreté, seul un président de Délégation spéciale peut résoudre le problème rapidement. Comme si la population n’avait pas son mot à dire et que l’Etat sait tout. Ces deux îles bénéficient certainement d’un statut spécial.
Mais là où la décision de priver les électeurs de leur droit est des plus étranges, c’est dans le cas de la ville de Fort-Dauphin. Elle n’a pas de statut spécial. Mais on dira toujours que l’arrivée de gros investisseurs et les transformations de la cité en plus de la menace de prolifération des maladies sexuellement transmissibles peuvent justifier cette privation. L’Etat sait tout et fait tout.
Toutefois, quand il s’agit de partager les devoirs et responsabilités en matière de sécurité, notamment contre les dahalo et les grands bandits, l’Etat sait persuader cette population qu’il infantilise : la contribution du citoyen est recommandée. C’est le devoir de tout un chacun comme ils disent.
Aujourd’hui, l’Etat prépare une autre élection, celle des conseillers régionaux. Les électeurs de Sainte Marie, de Nosy-Be, de Fort-Dauphin sont encore dans l’expectative. Seront-ils de la partie ou non ? Jusqu’à preuve du contraire, ils devront élire les conseillers régionaux. En tout cas, ceux de Besalampy, de Mahajanga ou d’Anosibe An’Ala ou de ces zones frappées par les cyclones peuvent s’attendre à ce qu’ils aillent eux aussi aux urnes malgré « Fame » et ses ravages. Pareilles situations se sont déjà présentées auparavant.
L’observateur cependant est sensible à un comportement bizarre de l’Administration. Pourquoi continuer à organiser des élections alors que les contestations de celles qui viennent de se dérouler ne cessent d’affluer ? « C’est odieux », disait un ancien Premier ministre en revenant d’un séjour dans le Sud, après avoir entendu les plaintes des électeurs de Toliara et ses environs.
