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Culturel

A la découverte d’Eric Triton

Un instrumentiste « messager »

lundi 20 août 2007

Eric Triton a 38 ans et est originaire de l’île Maurice. Ce gaucher jouant sur une guitare de droitier est tombé dans le blues et le jazz depuis tout petit. Quittant le « séga », la musique traditionnelle mauricienne, il suit sa voie. On a eu l’occasion de le découvrir à plusieurs reprises et on ne peut se taire devant un talent hors pair.

De passage au pays dans le cadre des Jeux des îles, il est à la tête d’un groupe qui est appelé à sensibiliser la population sur la lutte contre le Sida.

Eric Triton a un jeu qui frappe par le groove qu’il donne à ses compositions avec cette manière si particulière de faire rouler les basses. Il a une voix chaude et puissante (rappelant parfois celle de Georges Benson) qu’il exploite avec une technique incroyable, de la note en voix de tête tenue très longtemps jusqu’à l’imitation de Louis Armstrong à qui il consacre une chanson.

Il est venu assister au cabaret de Fanaiky au piment café, ce vendredi et ne s’est pas fait prier pour jouer quelques morceaux. Mais ces quelques minutes ne lui ont pas suffi d’où l’idée de faire tenir une soirée le lendemain. Le rendez-vous est alors pris pour le samedi.

Eric Triton chante en créole mauricien avec du blues, du swing, un peu de funky et d’afro. Il raconte l’autre côté de la carte postale dans ses compositions au côté de jeunes musiciens qui ne sont pas enreste. « Même si le devant est très joli, il y a ce qu’on ne voit pas quand on vient en vacances comme ça. C’est cet amour pour mon île qui fait que je vois ce qui ne va pas » a-t-il réitéré.

Mais Eric Triton, c’est également du « be-bop ». Ses phrases donnent du frisson et quand il commence, il ne peut plus s’arrêter. Il évoque le problème qu’engendre ses compatriotes.
« Pour moi l’île Maurice est un volcan qui dort en ce moment. Pour que ça n’explose pas, je veux que les problèmes soient résolus par la musique, l’art en général » a-t-il souligné. Et au guitariste de raconter qu’ à l’île Maurice, il n’y a pas assez de lieux où les artistes peuvent s’exprimer. Heureusement qu’il a l’occasion de pouvoir jouer ailleurs, et il en profite pour faire connaître ces problèmes. « Les policiers disent qu’on fait du bruit quand on joue la nuit. Et c’est pareil partout. Il faut que les musiciens s’apprêtent à jouer dès 6h du matin pour ne pas avoir de problème avec la société » a-t-il continué.

Le cursus d’un autodidacte

C’est Louis Armstrong, la première personne qui l’a influencé. Sinon, il a beaucoup écouté et écoute toujours la radio. « On entend plusieurs types de musique, ça permet d’enrichir sa connaissance musicale » selon ses explications. Mais il a écouté également pas mal de grands guitaristes tels Georges Benson, Al di Méola, Paco de Lucia, John Mac Laughlin, ou de « grands du jazz » comme Erroll Gardner, Duke Ellington, Dizzy Gillespie. Quand il avait 13ans, il aimait bien apprécier les oeuvres de Santana. C’était son école favorite. Sinon, il a passé les 5 premières années de sa carrière professionnelle à jouer dans les hôtels de l’île Maurice et à faire de la variété pour les touristes. Puis un jour il a rencontré Jacques Higelin qui l’a félicité et l’a encouragé à continuer. « Je l’ai écouté et j’ai arrêté tout pour pouvoir créer », a-t-il lancé.

Selon toujours ses propos, « le jazz est ouvert à toute musique. Le jazz aujourd’hui c’est plus le jazz américain. La world music a pris plus de place. Et c’est grâce au jazz, parce que pour arriver à accepter toutes ces influences dans une seule musique, il fallait passer par tout ce que permet le jazz, comme l’improvisation, et ça c’est formidable. Aujourd’hui, le jazz est devenu world music ».

Recueillis par Daddy R.

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