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Reportage

Bonne gestion financière

Un « Business School » à Mahasolo

jeudi 16 octobre 2008 | Herimanda R.
Les volontaires américaines et les membres des Fédérations des femmes à Mahasolo.

Son nom paraît étranger surtout dans les milieux ruraux. Il s’agit de « Business School ». Il se trouve dans la Commune rurale de Mahasolo, Région de Bongolava. L’initiative revient au Corps de la Paix. Au Business School, les habitants apprennent à mieux gérer leurs revenus et bénéfices commerciaux, à faire des économies, à s’organiser pour pouvoir prêter de l’argent sans recourir aux systèmes de micro-finances.

« Dans la Commune rurale de Mahasolo, nombreux sont les agriculteurs et les éleveurs qui ne savent pas gérer leurs revenus. Au mois de juin, c’est la période de récolte, ils dépensent très vite leur argent sans arriver à faire des économies ». C’est bien le constat de Sasha Elliott, une volontaire américaine dans le Corps de la Paix. Elle est arrivée à Mahasolo, à 175 km à l’ouest de la capitale en mai 2008.

Formation pour tous

Sa mission principale consiste à sensibiliser les habitants sur la gestion financière. Il ne s’agit pas seulement de la gestion du budget au niveau du ménage, mais également au niveau des micro-entreprises.
Sasha Elliott organise des formations pour tous ceux qui sont intéressés. La Fédération des femmes regroupant de nombreuses associations des femmes à Mahasolo est parmi les bénéficiaires.

30 élèves orphelins dans l’Association Mitsinjo suivent aussi la formation. « Ils n’ont que 12 à 16 ans. Dès maintenant, il est important de les éduquer en la matière. Car tôt ou tard, ils seront adultes et auront leurs ressources financières » a dit Rafarasoa Jeannine, une enseignante au CEG de Mahasolo.
La formation se déroule en salle publique ou dans les salles de classe.

- « Un emploi du temps très chargé »

Sasha (à dr), la volontaire américaine à Mahasolo.

L’adjoint au maire de la Commune, lui n’a pas caché son inquiétude. « Plus tard, Sasha aura un emploi du temps très chargé. Les habitants commencent à s’intéresser à cette formation. Moi, je pense qu’elle recevra beaucoup de demandes ».

On a appris que 50 élèves du CEG de Mahasolo désirent acquérir des notions sur la bonne gestion financière. La formation sera programmée ultérieurement.

Sasha Elliott ne reste pas à Mahasolo, chef-lieu de Commune. Avec son vélo, elle se déplace jusqu’aux fokontany que compose la Commune. La solution qui lui convient est de visiter les foyers. « Je sais que la mère de famille est souvent retenue par leurs tâches à la maison. Elle n’a pas le temps d’aller à la formation commune. Je préfère aller directement chez elle. Elle peut faire son ménage. Moi, je lui explique comment gérer le budget ».

Outre ces formations, cette volontaire américaine s’occupe également des cours d’anglais pour les instituteurs des écoles primaires publiques.

- Habitants de Mahasolo : Manque de capacité de gérer les revenus

« Nous avons besoin l’appui du Corps de la paix dans plusieurs domaines. La population locale a surtout besoin une formation en matière de gestion financière. Les enquêtes effectuées ont révélé que le manque de capacité dans la gestion des revenus est une des raisons qui empêchent les habitants de la Commune à ne pas améliorer leur niveau de vie ». Andriamiarantsoa, l’adjoint au maire de la Commune nous l’a dit dans une interview.

Il a cité même un exemple concret pour appuyer ses propos. « En octobre, un zébu se vend à Ar 300 000. En juin, le prix est à Ar 400 000. Le paysan est obligé d’acheter à ce prix élevé. C’est à ce moment-là qu’il a de l’argent. S’il savait gérer son revenu, il pourrait acheter ce zébu au mois d’octobre pour un prix moins élevé ».

Des femmes ont aussi réagi. Juliette Charline Raharisoa, présidente de la Fédération des femmes confirme. « La pauvreté de la population peut être expliquée par ce manque de capacité dans la gestion des ressources financières. Les familles ne savent pas comment dépenser l’argent. D’où l’importance du Business scholl ».

- Corps de la Paix : Un programme pour les micro-entreprises

Steven Wisecarver, entouré par deux volontaires américaines à Bongolava.

Un nouveau programme. La micro-entreprise et la bonne gestion financière sont introduites dans les activités du Corps de la paix à Madagascar.

Selon Steven Wisecarver, directeur du Corps de la paix, la mise en place en place de ce nouveau programme est suite à la demande du président de la République. « Celui-ci souhaite que les activités entreprises par les volontaires américains se conforment aux objectifs fixés dans le Map (Madagascar Action Plan) ».

Depuis, ces jeunes américains oeuvrent dans 3 domaines, à savoir, la santé, l’environnement et l’agriculture, l’éducation. Depuis cette année,
la micro-entreprise s’ajoute à la liste.

145 volontaires américains travaillent actuellement à Madagascar. Ils sont répartis dans différentes villes. Depuis l’implantation du Corps de la Paix,en 1993, ils sont 640 à servir notre pays.

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