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Société

Conjoncture sociale

Trois maux rongent la ville d’Antananarivo

mercredi 14 janvier 2009 |  2128 visites  | RAW

Dans une lettre adressée à la rédaction, Belanto définit trois maux qui rongent les électeurs et contribuables de la capitale et qui sont susceptibles de provoquer l’explosion urbaine, pour ne pas dire l’explosion sociale. Il s’agit de la chasse aux marchands des rues et trottoirs, du chômage ou de l’instabilité de l’emploi, et de la crise des logements sociaux.

« Aucun maire n’a réussi… »

Tous les maires qui se sont succédé à la tête de la capitale ont promis aux marchands des rues de tous les horizons, des marchés et des étals dans les normes, voire des marchés à plusieurs étages. Mais jusqu’à maintenant, aucune construction du genre n’est destinée à ces gargotiers, à ces marchands de journaux, à ces marchands de friperies ou à ces marchands de rebuts des zones franches textiles, ou à ces « mpanera » (revendeurs ou rabatteurs) de toutes sortes, allant des terrains jusqu’aux maisons en passant par les brocantes et autres commerçants de gadgets électroniques. Car ce sont ces personnes là qui occupent constamment les trottoirs, obligeant les piétons à descendre sur la chaussée et créant des embouteillages et souvent des conflits entre les usagers de la route. Belanto souligne qu’aucun maire n’a réussi à résoudre les problèmes de ces petites gens qui envahissent les trottoirs et qui sont l’objet de chasse quotidienne, du matin au soir, des agents de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA). Leur permanence est l’expression de la pauvreté en raison du chômage persistant qui frappe la jeunesse et les femmes, indique Belanto qui se réfère au sociologue brésilien Paolo Freire.

L’Etat n’est pas exempt de reproche

En tout cas, la stabilité de l’emploi et la création de multiples zones franches dans les régions, comme promis par Marc Ravalomanana en 2002 sur la Place 13 Mai, sont restées lettres mortes pour ces jeunes et ces femmes réduits à ce petit commerce interdit et pourchassés par la CUA. L’échec de la politique de création d’emploi et de sécurisation de l’emploi est flagrant au vu de l’affluence quotidienne de ces marchands de l’informel dans les rues de la capitale.

Enfin et non des moindres problèmes identifiés par Belanto, la politique du logement et de salubrité publique dans la capitale. Seul le président Philibert Tsiranana a conduit à terme une politique de logement sociaux accessible à la classe moyenne et pour certaines habitations, aux pauvres. L’ensemble des citadins de la capitale ne comprend pas l’inertie de l’Etat face à la crise du logement alors que le Père Pedro arrive à offrir constamment des logements dans les normes et d’un coût abordable à ses pensionnaires.

Des journalistes tirent la sonnette d’alarme

Le cours des événements du mois de décembre dernier à ce jour réveillent les démons critiques des observateurs. Les chroniqueurs politiques et anciens journalistes sont sortis de leur mutisme pour fustiger le régime Ravalomanana. Après Gilbert Raharizatovo, ancien journaliste de la RNM et ancien directeur de la Télévision malagasy, ancien député élu à Ambohimanarina, converti en opérateur économique et aujourd’hui apprenti politicien, c’est au tour de Belanto de dépeindre le paysage de développement de la cité sous ce régime. Belanto formule les attentes des habitants d’Antananarivo, électeurs qui ont porté Marc Ravalomanana à la Mairie mais surtout à la présidence de la République. Sortant du Lycée technique d’Alarobia, Belanto a étoffé sa culture au sein du Département d’Histoire à l’Université d’Antananarivo tout en continuant à exercer sa fonction de journaliste à l’hebdomadaire « Lakroa n’i Madagasikara ». Employé de la société d’Assurance ARO, il est aujourd’hui à la retraite. Belanto anime aujourd’hui une ONG en faveur du développement rural. Lecteur assidu de Madagascar Tribune, Belanto ne manque pas de réagir de manière virulente par rapport aux maux qui gangrènent la société malgache dont la corruption, l’insécurité, et la pauvreté qui étouffe de plus en plus de citadins et la ville.

Pendant ce temps, le club des journalistes des radios privées continue de plus belle à attirer l’attention de l’opinion et des dirigeants sur les risques d’explosion car la misère n’est plus seulement matérielle mais également morale et intellectuelle.

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