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Antananarivo | 02h28
 

Editorial

Triple perspective

vendredi 18 juillet 2008 | R. C.

Un tour suffit pour voir qu’en dehors du foot, de la politique, plus précisément de l’organisation du sommet de l’Union africaine et du secteur minier et pétrolier, aucune perspective ne s’offre à ce pays. Au plan footballistique, les éliminatoires au Mondial 2010 et à la CAN de la même année de l’équipe nationale tiennent en haleine la population en général et les footeux en particulier. En dépit de la maigre chance de qualification de la Grande île. Le stade municipal de Mahamasina se remplit chaque fois que le onze national joue. La radio nationale malagasy fait exploser l’audimat pendant la retransmission des rencontres car tout le pays suit l’évolution du match minute par minute. Les résultats sont suivis de commentaires passionnés une semaine encore après chaque défaite ou match nul. Cela va durer jusqu’à élimination qui s’ensuit. De même, au plan économique, sans les investissements miniers en cours d’installation dans le Sud et dans l’Est, le pays tournerait au ralenti. Ils ont fait en effet déplacer le centre de gravité et Antananarivo risque de perdre à moyen terme son poids économique. Déjà, un déplacement de population vers ces deux pôles se fait observer même si ces migrations se font de manière anarchique, comme toujours et sans préparations, comme prévu. En réalité, les Malgaches s’y rendent pour ramasser des miettes.

Succès collectif

Au plan politique, tout est maintenant focalisé sur l’organisation du prochain sommet du syndicat des potentats africains à Antananarivo en juillet 2009. Mais malheureusement, les préparatifs vont à deux vitesses. D’un côté, le gouvernement fait tout pour que les infrastructures soient livrées à temps. Sans trop penser visiblement aux ressources humaines. De l’autre, et en ce qui concerne le climat politique, condition nécessaire pour le « succès diplomatique » du sommet, le compte est loin d’être bon. Jamais dans l’histoire du pays, pouvoir et opposition n’ont été aussi éloignés l’un de l’autre. Tout les sépare et rien ne les rapproche. Le premier dispose de tout tandis que le second est privé de tout. Le dernier ne demande plus rien, du moins c’est ce qu’ils affirment, tandis que le premier ne veut rien céder. En tout cas, il accapare tout ce qui lui passe sous la main depuis six ans. Pour résumer, si le pouvoir veut faire de ce sommet des despotes africains un succès personnel, c’est déjà gagné. C’est déjà fait. S’il veut le transformer en succès collectif, il doit descendre de son piédestal pour en faire une perspective commune à tous les Malgaches.

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