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Société

Nations Unies

Transferts sociaux monétaires : une nouvelle forme d’aide aux familles vulnérables

jeudi 22 février 2018 | Fano Deraniaina

Si les agences des Nations Unies ont l’habitude d’importer des vivres, riz ou autres produits de première nécessité, lorsqu’elles sont au chevet des populations dans une situation d’urgence ou dans une extrême précarité, depuis quelques années, le transfert monétaire devient à la mode. Selon Elke Wisch, représentante de l’UNICEF Madagascar, les transferts monétaires ou « Cash Transfer » sont actuellement une nouvelle forme d’intervention à la fois rapide et efficace pour les bénéficiaires. Mais le Cash Transfer connait aussi des limites qu’il ne faut pas perdre de vue.

Le transfert monétaire consiste à octroyer directement de l’argent aux bénéficiaires afin que ces derniers puissent acheter ce dont ils ont réellement besoin. Les ménages bénéficiaires disposeraient alors d’une certaine marge de manœuvre sur façon dont il en fait usage. « Ce sont les familles victimes qui savent très bien ce dont elles ont besoin. Cela permet de répondre très rapidement aux urgences car nous avons un large choix sur le mode de transfert. Il y a des agences d’exécution des Nations Unies qui peuvent intervenir rapidement. On constate également ces dernières années la multiplication fulgurante des institutions de microcrédit. Elles continuent constamment de se rapprocher de leurs clients issus des contrées lointaines. Enfin les « mobile banking » qui se déferlent partout à Madagascar sont très pratiques et facilitent les opérations d’octroi de l’argent », souligne Mme Elke Wisch hier lors de la présentation des réalisations 2017 de l’UNICEF.

Pour Madagascar, les programmes de transfert sociaux monétaires s’alignent avec la Politique Nationale de Protection Sociale. Ils visent deux objectifs distincts : d’une part, soutenir les familles devant les besoins fondamentaux et promouvoir le développement humain. C’est le cas par exemple du programme « Ndao Hianatra » qui est mis en oeuvre par le gouvernement sur un crédit de la Banque Mondiale. L’UNICEF délivre un transfert monétaire conditionnel complémentaire aux familles qui ont des enfants entre 10 et 18 ans en transition post-primaire et des enfants en classe de CM2. Il y a également le programme « Vatsin’Ankohonanna », 45 000 ménages réparties dans plusieurs districts de l’île reçoivent entre 60 000 Ariary et 30 000 Ar par mois ainsi qu’un fonds de redressement de 180 000 Ariary à répartir en deux ou trois paiements durant la durée du programme.

Lorsque les familles reçoivent ces aides financières, elles bénéficient également de formation sur la gestion du budget familial ou encore la citoyenneté afin que l’argent soit utilisé à bon escient. Parfois ces aides sont soumises à condition, par exemple l’envoi d’enfants à l’école. Un système qui marche bien même s’il y a encore beaucoup de préjugés.

La représentante de l’UNICEF s’est appuyée sur l’exemple du Malawi et de la Zambie pour soutenir ce programme. Les résultats d’enquête dans ces deux pays, faisaient ressortir des effets positifs. Au Malawi, les transferts d’argent ont entrainé « une diminution du travail occasionnel, et un déplacement vers les exploitations et les activités productives  ». En Zambie, les subventions financières au profit des enfants n’augmentent pas forcément la fécondité chez les femmes et a permis et la possession d’actifs productifs des bénéficiaires.

Mais le transfert monétaire n’est qu’un outil supplémentaire pour répondre aux crises. Pour Madagascar, il y a encore la nécessité d’un investissement significatif dans la fourniture de services de base, eau, éducation, logement, santé, transport pour que cette aide soit mieux efficace.

5 commentaires

Vos commentaires

  • 22 février 2018 à 11:41 | plus qu’hier et moins que demain (#6149)

    Assalaamo alaikoum

    Le transfert monétaire est plus efficace certes mais il a également ses limites avec l’insécurité, le manque d’éducation des bénéficiaires sans oublier leurs dépendances éventuelles à l’alcool et aux stupéfiants, etc...
    Il est bénéfique dans le sens où il profite directement au bénéficiaire sans engraisser les différents intermédiaires.
    Il faut faire attention aux politiciens, en mal de réalisation, qui peuvent surfer là-dessus pour se faire élire en les considérants comme leurs ZAVA-BITA.

    • 22 février 2018 à 21:15 | reviv (#9830) répond à plus qu'hier et moins que demain

      En effet,
      pqmd a bien résumé les failles et les limites que peut engendrer ce dispositif.
      L’éducation et la formation des heureux bénéficiaires sont les principaux éléments constitutifs à considérer pour la réussite de ce dispositif.

  • 22 février 2018 à 12:33 | isoarha (#8297)

    Bonjour,
    Depuis que ce régime est là, je pense que c’est la plus significative des « réalisations » de son quinquennat.Il y a beaucoup de l’extérieur dans ce fait, meme que de l’extérieur, mais pour une fois, le résultat des aides extérieurs est vérifiable et palpable.Comme quoi, il n’y a pas que du mauvais dans les nouvelles inventions dans les réseaux , appli et téléphonie.Je pense que c ’est une vraie avancée.

  • 22 février 2018 à 15:11 | SNUTILE (#1543)

    Si la méthode a réussi, c’est aussi possible à Madagascar. Le contexte social et environnemental peut-il s’identifier à celui du Malawi comme exemple précité ?
    Il est aussi important de leur donner les outils standards de gestion financière, à travers des formations courtes et périodiques.
    Comment je dois dépenser ce revenu financier ? Je le divise sur quel projet EN PRIORITE avant mon autre projet ? Je ne dois pas le dépenser sans avoir la certitude de l’utilité pérenne ? etc.

    • 22 février 2018 à 18:58 | Gérard (#7761) répond à SNUTILE

      D’ou vient l’argent ?

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