Facebook Twitter Google+ Les dernières actualités
mardi 17 juin 2025
Antananarivo | 22h10
 

Editorial

Tranompokonolona Vontovorona, tranompokonolona Anosy

vendredi 27 août 2010 | Patrick A. |  1794 visites  | 9 commentaires 

Le ton rassurant des Lalao Randriamampionona et autres André Rasolo après la sortie de l’Espace Les Hérons des délégations des trois mouvances reflète-t-il une authentique sérénité sur la capacité de la CNOSC à arranger les choses et à renier les fils du dialogue ? Il est vrai qu’à voir le lieu de réunion transformé en espace déclamatoire où l’on n’entendait pas grand chose mais où l’on arrivait quand même à comprendre que les gens étaient censés être très fâchés, il restait possible de se rassurer en gardant à l’esprit que ce n’est pas la première fois qu’on entendait de la part de nos politiciens des accents tragiques qui ne prêtaient pas toujours à conséquence.

La pression de part et d’autre est avant tout médiatique. Personne parmi l’assistance à Vontovorona n’a réellement intérêt à jouer trop longtemps les vierges effarouchées ; ne serait-ce que parce que la virginité est aussi crédible dans le milieu que l’acceptation complaisante des caméras de télévision pour enregistrer tous ces ébats. Privées de leur argument clé selon lequel la communauté internationale ne reconnaît que les accords de Maputo et d’Addis Abeba, les trois mouvances sont bien obligées de participer au processus de Vontovorona, fut-ce en pointillés. Et la présence de transfuges des trois mouvances est un autre élément qui oblige celles-ci à mettre de l’eau dans leur vin, sous peine de se retrouver exclues d’un jeu politique qui serait reconnu comme globalement acceptable par l’opinion publique tant nationale qu’internationale. Que ces ralliements aient été obtenus à l’issue de marchandages pas forcément honorables ne les rend pas moins réels.

De même, certains pro-HAT peuvent faire mine de s’offusquer des demandes des trois mouvances, ils savent fort bien qu’ils ont signé un accord politique qui stipule que la question des mesures d’apaisement (amnistie, libération des détenus politiques, réouverture des média censurés…) ne pourra être éternellement repoussée.

Hérons et faucons

Même tenus avec des gants de cuir, les faucons n’en représentent pas moins un danger. Et leur terrain de jeu semble être désormais Anosy, au grand déshonneur de la justice malgache. On peut aisément comprendre que les familles des victimes du 7 février 2009 soient impatientes de voir l’affaire jugée, et que les manoeuvres des avocats de la défense puissent les exaspérer. Mais que l’appareil judiciaire cède aussi facilement aux demandes des parties civiles pour un procès rapide ne peut que donner des arguments à ceux qui refusent de croire à une sortie de crise raisonnée et raisonnable. Certes, les vociférations des habitués des meetings du Magro peuvent légitimement agacer les juges et les inciter eux aussi à en finir vite, mais cela n’excuse pas tout.

Le code de procédure pénale permet par définition d’être procédurier, mais il est ce qu’il est, et il n’a pas été rédigé spécifiquement en faveur des Ralitera, Ravalomanana et consorts... Demander à la Cour de Cassation de statuer sur la compétence du Tribunal n’était pas que manoeuvre dilatoire. Et que l’on désigne d’office des avocats alors que d’autres restent régulièrement constitués contribue davantage à enlever toute crédibilité au procès. D’autant plus lorsque les avocats nommés d’office ne prennent même pas la peine d’exiger un report pour prendre davantage connaissance du dossier. Même si être avocat nommé d’office ne permet pas de prétendre à des honoraires décents, on pouvait s’attendre à un minimum vis-à-vis d’une affaire aussi importante.

On ne conduit pas de procès avec de bons sentiments, qui sont plutôt destinés à dégouliner à la tranompokonolona d’Isotry, mais à vaincre sans péril, l’on finit par triompher sans gloire.

9 commentaires

Vos commentaires

  • 27 août 2010 à 09:49 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    CNOSC ???

    QUI MANIPULE QUI ???

    En suivant,Madame Lalao RANDRIAMAMPIONONA,ça sent l’africain et Maputo-Addis.

    Ai-je tort d’avoir soupçonné qu’ une partie de la CNOSC roule en sous-marin pour des accords jetés à la poubelle et toujours avec « SADC » collée au derrière.

    Basile RAMAHEFARISOA

    b.ramahefarisoa@gmail.com

  • 27 août 2010 à 10:13 | râleur (#3702)

    Cher Patrick,

    ’’à renier les fils du dialogue’’ ? lapssu révélateur ou vous avez voulu dire ’’renouer les fils du dialogue ?

    Une chose est sûr, certains ont renié avant d’essayer de renouer

    Pour ce qui est de ce procès, un procès doit être équitable, sinon ce n’est pas un procès. Déjà, le fait que les membres dirigeants du mouvement de février 2009 ne sont même pas cités en tant que témoins, à défaut d’être aussi au banc des accusés est une anomalie judiciaire

    Une non justice est préférable à long terme à une mascarade de justice. L’histoire l’a toujours montré

  • 27 août 2010 à 10:17 | da fily (#2745)

    Nous y sommes, le madacircus continue son carnaval nombriliste pendant que le vahoaka rame, ravale sa fierté, sa soif de changement, sa légitime attente d’un véritable état qui se soucie de son peuple et de son pays.

    Mettons-nous d’accord mr Patrick, toutes ces péripéties et attermoiements furent dès que Maputo a été renié, prévisibles et attendus. La litanie de la résolution exclusivement malgache a été chanté en choeur en connaissance de cause, il fallait bien que l’on prolonge d’une manière nationale afin de faire jouer la fibre patriotique. Point n’est besoin de sortir de la cuisse de Jupiter pour savoir que ces valses-hésitations ne sont utiles qu’à une cohorte de rapaces et autres hyènes politiques. Je me heurte au chiffre du total des futurs « boursiers » qui émargeront dans des « machins étatiques » au frais de la crémière.

    Le titre est plus qu’évocateur, il est une énième déclinaison d’un titre du navet dont la hat a le secret, des épisodes à tiroirs creux, prévisibles, mais qui s’égrènent et accumulent les uns les autres un peu plus de médiocrité, un très mauvais volet de série Z serait plus digeste. D’ailleurs on devrait appeler ce que l’on vit en ce moment la « médiocratie », néologisme bien venu reflétant au plus clair le produit du bowdel, de l’incurie, de l’imposture, de la fatuité et de l’arrogance des cuistres et des bandits.

  • 27 août 2010 à 10:27 | saina (#1582)

    Voir les gesticulations, les vociférations des uns et des autres reflètent bien la maturité ou l’immaturité de nos politiciens et leurs capacités réelles à résoudre la crise.
    Je ne pense pas que cela amènerait la fin de la crise, pas du tout.

    J’ai eu vraiment honte à leur place car ils ne sont pas conscients du ridicule de leurs comportements : même des enfants arrivent à se comporter décemment....

    Tant que nos politiciens ne se comportent pas en professionnels, il ne faut s’attendre à rien de positif. Être un politicien signifie avoir les bagages qu’il faut, les compétences nécessaires et l’amour réel de sa patrie et de sa population

    • 27 août 2010 à 11:47 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à saina

      Saina

      Expliquez-nous :

       compétences nécessaires,

       amour réel de sa patrie et de sa population ;

      « Je » suis prêt à vous suivre.

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 28 août 2010 à 02:00 | saina (#1582) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Pour moi :
       un politicien doit avoir un parcours académique ou si vous voulez avoir des bagages intellectuels qui lui permettent de comprendre les problèmes, apporter les solutions politiques conventionnelles ;
       un politicien ne doit pas être un amateur, c’est un professionnel : cela doit être un métier
       un politicien doit avoir une moralité, des attitudes exemplaires, un leader
       un politicien doit être un visionnaire
       un politicien est celui qui se soucie d’abord des autres et met en premier le service envers ceux qu’il est sensé représenter. Il doit avoir l’AMOUR de sa patrie mais non pas de son ventre

    • 29 août 2010 à 12:08 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à saina

      saina

      après mon échec personnel à Madagascar,j’ai essayé d’acquérir certaines expériences (politico-politiciennes) en France.J’y ai passé les 30 années glorieuses mais je n’ai pas rencontré un seul Homme ou une Femme qui puissent répondre aux critères que vous exigez.

      Actuellement,on parle beaucoup d’un homme pour être le futur président de la République Française en 2012,personnellement ,je dis :« IL NE SERAIT JAMAIS PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE ».Qui vivra verra !!!

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

  • 27 août 2010 à 15:33 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    ce 27/08/10 à 14h11

    Information à « recouper ».

    Lalao RANDRIAMAMPIONONA,VELOMPANAHY Aristide et Serge ZAFIMAHOVA n’étaient pas présents ,à VONTOVORONA,cette matinée.

    QUI A EMPOCHE LES FONDS VENANT DE LA FRANCE,du NORVEGE et DU PNUD ???

    Basile RAMAHEFARISOA

    b.ramahefarisoa@gmail.com

  • 30 août 2010 à 11:03 | racynt (#1557)

    A partir du moment qu’un procès est politisé, on ne peut pas s’attendre à un jugement équitable.

Publicité




Newsletter

[ Flux RSS ]

Suivez-nous

Madagascar-Tribune sur FACEBOOK  Madagascar-Tribune sur TWITTER  Madagascar-Tribune sur GOOGLE +  Madagascar-Tribune RSS 
 
{#URL_PAGE{archives}}