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Société

Droits de l’homme

Traite de personnes : un garçon vierge est « loué » à Ar. 40.000

jeudi 26 juillet 2007 | Volana R.

L’esclavage n’existe peut-être plus, mais l’esprit y est encore asservi ! Une étude sur terrain, organisée par l’ambassade des Etats-Unis, dans le cadre du « Cercle des Droits de l’Homme », a démontré que le concept de traite de personnes est mal connu ou peu compris par les habitants. Pour ne parler que de la prostitution des mineurs(es) ou de la pratique de la main-d’œuvre illégale, ces problèmes ont toujours existé, bien avant l’arrivée des investisseurs étrangers.

Une migration importante

Le dernier « Rapport sur la Population mondiale de l’UNFPA » l’avait déjà mentionné. La migration de la population est devenue très importante, dans le monde. La recherche de conditions de vie, meilleures que sur place, en est sûrement la première cause.

Le QMM (Qit Fer Minerals de Madagascar) représente la première grande société d’envergure implantée dans la région. Il y a à peu près 18 ans, elle a commencé ses explorations du terrain. Après enquêtes, le processus de construction a débuté en janvier 2006, pour une durée de trois ans, et l’extraction de l’ilménite est programmée pour l’année 2009. Pour donner une image de la société, la construction du port de Fort-Dauphin est évaluée à quelque 200 millions de dollars.

Et les seuls chiffres d’évaluation de la migration : le nombre de travailleurs de sexe est passé de 600 à 1.300 actuellement. D’Antsiranana, d’Antananarivo ou des autres régions alentours.

L’implantation de QMM a provoqué sans conteste une accélération économique dans tous les secteurs. Comme la demande en hausse d’infrastructures d’hébergement. Ou de banques primaires et/ou de banque centrale. Sans parler du besoin en routes, port ou transports.

Avec le jumelage de la migration et de QMM, la création d’emplois est devenue la première conséquence visible. Rien que pour la société d’exploitation de l’ilménite, durant la construction des installations, il a été créé 2.800 emplois. Au cours de l’extraction, elle aura besoin de 600 emplois permanents.
Seulement, la forte migration ne présente pas forcément les compétences requises. De plus, le flux de personnes a provoqué la hausse du prix des produits de première nécessité. Les habitants résidents ont été chassés par l’inflation, ou à la rigueur, ils ont cherché des emplois alternatifs.
La prostitution des jeunes en est une image flagrante.

Transaction inhérente

Le genre de trafic de personnes se résume, à Fort-Dauphin, par le travail sexuel et le travail manuel. En réalité, les habitants ne sont conscients que de la prostitution des mineurs(es). Pour eux, tant que les travailleurs de sexe sont des locaux, alors ils sont dans le formels, car en fait, les clients Malgaches ne nécessitent pas d’intermédiaire. Par contre, les clients étrangers font l’objet d’une transaction (nature ou liquide), par le biais des « petits amis » ou « jombilo ».

L’âge moyen du début des relations sexuelles est de 14 ans pour les filles et de 16 ans pour les garçons.

Les coutumes régionales rendent encore la détection de la filière difficile. La culture veut que les parents construisent une cabane individuelle pour que les jeunes filles, à un certain âge (encore moins de 18 ans), soient libres de leurs « besoins ». Une porte d’entrée du trafic de personnes. Qu’elle fassent entrer quelqu’un, à toute heure de la journée (ou de la nuit), ou qu’elles sortent, elles sont libres de leurs mouvements.

Aujourd’hui, certains parents encouragent leurs enfants à contracter une union avec des étrangers pour qu’ils subviennent aux besoins familiaux.

Un autre fait marquant : un garçon vierge est « loué » à Ar. 40.000 par les étrangers (homosexuels ou hétéros).

QMM n’est pas en cause

La présentation au centre Culturel Américain a insisté sur le fait que les arrestations en la matière n’ont pas encore lieu, à Fort-Dauphin. Toutefois, la création de la Police des Mœurs et des Mineurs a permis à faire des descentes hebdomadaires au niveau des boîtes de nuit.

En conclusion, le rapport signifie que la présence de QMM n’est nullement la cause, tout au moins pas le responsable d’un tel boom d’activité de trafic de personnes. Seuls 5% de ses employés ont été recrutés à l’étranger, le reste sur place. « Fort-Dauphin est sur le bon chemin pour l’avenir économique de la région ».

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