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Culturel

Téléréalité malgache

Toujours copiée, jamais égalée

mardi 19 août 2008 |  1030 visites  | Daddy R.
Un plateau qui aurait dû être, hélas, un tremplin pour les jeunes talentueux.

« Soa fianatse », comme le disent les Betsileo, et comme on le pratique si bien à Madagascar. Beaucoup a été dit concernant le manque de créativité des Malgaches, surtout depuis l’arrivée de la nouvelle technologie. Comment pourrait-on se développer sans savoir allier évolution et maîtrise ? C’est ce qu’on remarque concernant la téléréalité Malgache qui inonde les chaînes, actuellement.

On ne cesse de parler de l’évolution de la culture, et de l’art, en particulier. Tout le monde essaie de faire de son mieux, tant bien que mal, pour la promotion de la valeur de cette « culture » tant convoitée. Mais cette dernière reste toujours un secteur défaillant, vu la manière dont on la traite, faute de savoir-faire et de maîtrise de la technique.

Les divertissements et les loisirs restent les éléments majeurs traités dans la rubrique culturelle des médias. Il est évident si les jeunes se réfèrent à ce « mode de vie ». Peoples, vie de stars, histoires d’amour d’une star avec une autre….

D’autres chaînes essaient quand bien même de mettre en évidence la production « vita malagasy », mais on dirait que le côté technique est souvent négligé. La normalisation reste le dernier souci des producteurs ou réalisateurs, sans se rendre compte de l’importance des détails traduisant une meilleure qualité de ces productions, alors destinés à une large diffusion (nationale). La question de moyens est souvent évoquée avec le sempiternel « tsy mora ny manao zavatra », sans jamais relever le défi de la qualité après des années de diffusion.

De l’autre côté, il y ceux qui ont les moyens et donc, qui se croient être au dessus du lot, alors que l’admission au sein de la « fameuse villa » est devenue un calvaire pour ces jeunes qui ont besoin de s’exprimer et d’être formé selon leurs bagages. Après seulement quelques années de pratique, peut-on prétendre « être expert en la matière » ? On dirait que tout doit marcher comme sur des roulettes pour ces « stars en herbes ». Ainsi, à quelques jours seulement du début des « formations », les jeunes concurrents à ce concours sont traités comme des « vrais professionnels en résidence ». Les soi-disant « coachs » n’aident pas du tout chaque concurrent à faire sortir ce que ces jeunes ont dans leur ventre. Déjà, les « futures stars » sont victimes de l’influence de la culture internationale et donc ne se retrouvent plus face à leur identité culturelle. On ne les aide pas non plus à retrouver leur identité personnelle qui devait les démarquer les uns aux autres. Une situation qui ne les pousse pas du tout à sortir de l’esprit de « copie », et donc loin de l’originalité, que ce soit pour eux que pour l’émission finalement. Ce n’est pas seulement le fait de les faire chanter des titres malgaches qui vont les ramener à devenir des « stars malgaches », mais il faut que ces concurrents prennent conscience de la valeur de cette « formation » (s’il y en a !) et de pouvoir les pratiquer, une fois sur scène ou en dehors de la villa. Pourquoi ne pas transmettre la manière de contourner l’attention, en cas d’erreur, au lieu de forcer tout le monde à ne pas avoir droit à l’erreur ?

Sauf si on ne cherche pas à orienter les « heureux gagnants » vers la professionnalisation, car avec l’aide des matraquages, ils finiront toujours par envahir les stations et donc, deviendront bien évidemment des « stars » à la télé et à la radio.

La créativité est loin d’être « à jour » sur place, à défaut d’un bel encadrement, tout comme le savoir-faire qui est souvent limité par le fait de se croire « au dessus de tous » et de se cantonner dans le « m’as-tu vu ».

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