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Economie

Matières premières

Total se maintient dans la course en Afrique

mercredi 6 mai 2009 | MFI

(MFI) Le groupe Total est le premier fournisseur de carburants en Afrique. Sa bonne forme financière fait des envieux : les salariés du Burkina Faso réclament la redistribution des profits obtenus en 2008.

Au Burkina Faso, une grève illimitée dans les stations-essence du groupe Total provoque des pénuries de carburant dans tout le pays. Un mauvais coup pour l’image de la compagnie qui se targue d’être le premier fournisseur du continent. Total détient en effet la plus grosse part du marché africain des carburants. Une position atypique par rapport aux concurrentes. Alors que les principales majors occidentales se débarrassent de leurs stations africaines, la compagnie française, au contraire, se renforce. A la fin de l’année dernière, Chevron lui a cédé son réseau en Ouganda et au Kenya. Total est présent dans une quarantaine de pays tandis que l’américain Exxon Mobil n’a plus que deux pays à son actif, contre plus d’une trentaine début 2004.

Pour la plus grosse société pétrolière au monde, comme pour Shell ou Chevron, conserver une présence dans la distribution en Afrique est une danseuse devenue trop coûteuse, voire trop risquée. Trop coûteuse d’abord parce qu’avec la dérégulation, elles ont perdu leurs positions dominantes. En Ethiopie par exemple, un oligopole légal constitué d’une poignée de majors a contrôlé la distribution d’essence pendant plusieurs décennies. Quand il a éclaté, des dizaines de sociétés de distribution, souvent plus compétitives, ont émergé. Les majors cotées en bourse, et donc tenues de respecter des normes environnementales et sanitaires inscrites dans leur cahier des charges, ont vu leur rentabilité s’éroder face à ces nouveaux joueurs, explique Stanislas Drochon, consultant chez PFC Energy. Sans parler de leurs coûts incompressibles liés aux salaires du personnel expatrié, ajoute-t-il.

Des milliards à redistribuer

Les nouveaux venus d’origine africaine évitent ce genre de surcharge. C’est le cas de la société libyenne Oilibya et de la sud-africaine Engen. Ou encore de la kényane Kenol. Les compagnies occidentales craignent par-dessus tout l’incident écologique, ruineux en termes d’image. Exxon a limité sa présence aux deux pays où elle est aussi active en amont, dans l’extraction et la production des hydrocarbures, l’activité qui génère le plus de bénéfices. Total, grâce à sa présence historique sur le continent, mais aussi sa maîtrise des infrastructures, notamment des capacités de stockages dans les ports où sont importés les carburants, se maintient dans la course. Sa part de marché a cru grâce à l’acquisition de certains actifs des majors anglo-saxonnes. A 11 %, elle est stable depuis trois ans. Il lui reste à soigner son profil sur le plan social. Aujourd’hui au Burkina, comme hier en France, la multinationale est sommée de redistribuer les milliards de profits engrangés en 2008.

Dominique Baillard

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