Des informations indiquent que les escarmouches entre Chinois et ouvriers malgaches sont monnaie courante au chantier de construction des 50 villas destinées à accueillir le Sommet de l’Union Africaine de juillet 2009. Certains ouvriers dénoncent la méthode de certains de leurs supérieurs chinois qui auraient pour habitude de faire usage de la force à la moindre erreur. Ils ajoutent que « quelques chefs les frappent à coup de bois carrés, bois ronds… sans parler des gifles. » Quelques faits semblent confirmer ces accusations.
Pas plus tard qu’hier, R.J.B certifie « avoir encaissé une gifle de la part de son chef pour avoir porté une paire de bottes non-conformes au travail à quoi il s’adonnait ». Le paroxysme de ces discordes fut atteint la fin du mois passé. Une bagarre opposant un Chinois et un ouvrier malgache a éclaté pour la première fois sur le chantier. La rixe est survenue vers midi au moment du repas, selon des témoins oculaires. L’ouvrier était en train de laver une bétonneuse lorsque l’eau a éclaboussé son homologue chinois, ce qui aurait mis le feu aux poudres. Vindicatif, ce dernier s’est jeté sur lui mais il s’est défendu. Ils se sont livrés à un corps à corps. Un préposé à l’ordre a momentanément arrêté le duel qui malheureusement a repris au bout de quelques minutes.
Non-paiement ?
Des employés ayant assisté à ce spectacle désolant affirment que « le Malgache en question pratique le judo si bien qu’il n’a eu aucun mal à corriger son adversaire ». Ils ajoutent qu’« un autre Chinois était venu à la rescousse lors des échanges de coups ». Au final, ils auraient été sérieusement touchés et l’un d’entre eux a dû même être transporté chez un médecin. Dans l’autre camp, l’ouvrier s’en était sorti avec quelques morsures sur diverses parties de son corps. Actuellement, il a quitté le chantier pour travailler pour le compte d’une autre entreprise à Ivato. Des informations circulent qu’il n’a pas été payé à son départ. En face, des sources auprès des forces de l’ordre confirment qu’une affaire similaire est en passe d’être déféré au parquet d’Anosy.
