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Editorial

« Tany maizina »

jeudi 9 octobre 2008 | R. C.

Jusqu’où ira la baisse des prix des carburants ? Hier encore, la compagnie Galana Petroleum a dévissé ses tarifs. Pour afficher ainsi l’un des plus bas prix sur le marché. Certains disent qu’il s’agit d’une bonne nouvelle pour les propriétaires de voitures. En partie seulement peut- être. En fait, il n’en est rien. Avec vingt mille ariary de carburant, le consommateur ne fait que près de sept litres d’essence super 91. Quelques années plutôt pourtant, avec cet argent, un automobiliste peut se rendre à Antsirabe. Ce temps-là est révolu. Bien révolu. Derrière nous. Et il n’est pas prêt de revenir puisque tout indique que la cherté des prix des hydrocarbures ira crescendo. Les matières premières se faisant de plus en plus rares. Ailleurs, les gouvernements mettent en place des stratégies de contournement : biodiésel, biocarburant, retour au nucléaire, énergie éolienne, énergie solaire. Ici ? …

Désintéressement

Ce qui n’est pas pour rassurer. Plus particulièrement le milieu d’affaires. La situation de la compagnie des eaux et d’électricité illustre ce désintéressement. Cela fait maintenant cinq ans que le pays vit dans le noir et connaît le délestage. Et jusqu’à présent, la lumière n’est toujours pas à l’ordre du jour dans beaucoup d’endroits de l’île. Madagascar reste et demeure un « Tany maizina » comme au siècle passé puisque l’électricité, et au passage la lumière, ne touche que moins de 10% de la population. La nuit tombée, tous les Malgaches ou presque rentrent chez eux, pour coucher en même temps que les vaches et les poules. Un cadre de vie moyenâgeux qui n’est pourtant pas près de changer puisqu’il leur manque précisément de l’énergie pour s’en sortir.

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