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Société

Crise sanitaire

TI-IM appelle à la prudence contre les risques de malversations et de corruption

samedi 28 mars 2020 | Mandimbisoa R.

Transparency International-Initiative Madagascar a lancé un appel à prudence quant à la crise sanitaire actuelle. Dans un communiqué diffusé hier, elle a clairement indiqué que « pandémie ne rime pas avec gabegie ». En effet, « La gestion de l’état d’urgence sanitaire requiert de la réactivité, pour protéger la population, l’économie et le pays en général contre les conséquences négatives de la pandémie. Mais cette situation ne doit pas faire abstraction des règles de bonne gouvernance, ni faire fi de la transparence, de la redevabilité et de l’intégrité ».

TI-IM rappelle qu’à travers ses actions dans le monde entier, Transparency International se pose en sentinelle pour traquer les risques de malversations, de corruption, de collusions et de mauvaises pratiques pouvant émerger de cette situation exceptionnelle. « En ces temps d’incertitude, le risque de capture des décisions publiques par des intérêts privés motivés par leur propre profit est omniprésent. Ces risques vont du détournement de financements destinés à la santé, à la conception de plans de sauvetage qui favorisent les industries et les entreprises proches du pouvoir. C’est pourquoi, la prise de décision politique doit être aussi ouverte, informée et transparente que possible. »

Pour la branche de Transparency International à Madagascar, « l’état d’urgence – pendant lequel l’exécutif jouit de pouvoirs étendus assortis d’une surveillance réduite – ne doit pas être considéré comme une opportunité pour contourner la redevabilité ou pour faire l’impasse sur la transparence. En effet, les détenteurs de pouvoir doivent se rappeler que des comptes leur seront demandés une fois la crise passée. Ils peuvent anticiper et prévenir les écueils en adoptant une gestion de crise saine ».

Pour ce faire, TI-IM propose quatre principes simples :

1) Une transparence continue dans la prise de décisions publiques

L’analyse de l’indice de perception de la corruption (IPC) 2019 avait souligné la nécessité d’une plus grande intégrité politique dans de nombreux pays. Les gouvernants doivent renforcer les moyens de contrôle et contrepouvoirs, limiter l’influence de l’argent en politique, et assurer une participation inclusive et large à la prise de décisions politiques. Ces exigences demeurent une réalité en temps de crise. Des mesures urgentes doivent être prises pour s’attaquer aux canaux par lesquels les intérêts privés peuvent avoir un effet de levier indu sur la prise de décisions publiques. Le parlement et le gouvernement doivent suspendre toute démarche non urgente en cours et nécessitant une consultation publique, jusqu’à ce que le retour à la normale permette la reprise de ces consultation. Le processus de révision du Code minier doit par exemple être suspendu tant que les mesures de confinement ne permettent pas à la société civile et aux autres parties prenantes d’exprimer clairement leur position et de présenter correctement leurs apports, tel qu’il était prévu à travers le comité de pilotage mis en place. En outre, pour éviter les abus de pouvoir, l’état d’urgence déclaré par le gouvernement doit toujours être limité dans le temps et les pouvoirs d’urgence ne devraient être exercés qu’aux fins pour lesquelles ils ont été accordés.

2) Des marchés publics transparents en tout temps

La corruption dans les marchés publics engendre des coûts importants pour le gouvernement, les entreprises et les citoyens. Plus que jamais, des mesures de transparence doivent être mises en place pour garantir que l’argent aille là où il doit être investi pour surmonter la crise et que les co-contractants de l’administration soient redevables. Des processus de passation de marchés transparents et ouverts sont essentiels car ils permettent de repérer plus facilement les signaux d’alerte relatifs à la corruption. Les acteurs corrompus auront ainsi moins d’espace pour se cacher et le gouvernement bénéficiera de prix justes et raisonnables. S’il est compréhensible que pour faire face à une situation exceptionnelle, le gouvernement puisse recourir à des mesures d’urgence, telles que des négociations directes sans appels d’offres ouverts, ces mesures doivent rester exceptionnelles, être limitées dans le temps et dans leur portée, et se conformer au Code des marchés publics. Le gouvernement doit à la fois être transparent, respecter la législation et communiquer clairement sur ses actions.

3) Une lutte active contre les risques de corruption dans le domaine de la santé

Dans les situations d’urgence sanitaire telles que celle-ci, la pression considérable exercée sur le système de santé – déjà défaillant dans le cas malgache – exacerbe les risques de corruption. Risques qui ont été exposés exhaustivement dans les travaux récents de TI-MG sur la santé, réalisés avec l’appui de l’Union européenne. Les perturbations du quotidien, les imprévus, les incertitudes et la baisse de vigilance des organes de contrôle contribuent à la création d’un environnement propice à l’action des corrompus qui veulent tirer parti de la crise pour leur propre bénéfice. En plus des recommandations déjà émises dans le cadre de notre projet Tsaboy ny gasy, des mesures spécifiques de lutte contre la corruption liée au contexte du covid-19 doivent être prises, notamment en ce qui concerne les essais de vaccins et de traitements, les chaînes d’approvisionnement en médicaments, les modalités de tests, et la capacité réelle de prise en charge des infrastructures publiques de santé. Les autorités doivent impérativement assurer un accès égal aux traitements vitaux, et accorder une attention particulière aux populations vulnérables : femmes, enfants, personnes âgées et personnes en situation de handicap. Les mesures anti-corruption doivent évidemment s’étendre à l’ensemble des secteurs stratégiques touchés par la crise, et à leurs acteurs respectifs[ . Les messages et les actions doivent être cohérents et les corrupteurs doivent être sanctionnés, quelles que soient leurs fonctions ou les corps auxquels ils appartiennent.

4) Une protection de l’espace civique, de la liberté d’expression et de la liberté d’information

La protection de l’espace civique, du droit à la participation et de la liberté des médias est essentielle en temps de crise. La lutte contre la désinformation doit être une priorité pour tous, mais elle ne doit pas se faire à tort et à travers. Il est primordial que les médias soient en mesure de rendre compte librement de la crise, de présenter au public des faits – même si ceux-ci mettent parfois les détenteurs du pouvoir mal à l’aise. La crise sanitaire et les mesures de confinement ne doivent pas servir de prétexte au harcèlement des lanceurs d’alerte, à l’embargo civique, à l’altération de la liberté d’expression et à la propagation des menaces de censure. Les autorités doivent s’abstenir de décourager les citoyens de leur poser des questions quant à l’origine des fonds utilisés pour soutenir les mesures d’urgence. Elles doivent au contraire favoriser la transparence et le dialogue, de bonnes pratiques à même de rassurer la population et de rendre plus tolérables les mesures exceptionnelles de restriction de certaines libertés individuelles.

TI-MG exhorte les responsables à tous les niveaux à respecter ces principes de gestion de crise responsable pour que pandémie ne rime pas avec gabegie. La transparence est essentielle pour répondre efficacement aux besoins des citoyens. Que personne ne profite de cette crise et de la détresse de la population pour s’enrichir indûment !

10 commentaires

Vos commentaires

  • 28 mars 2020 à 10:41 | ANTICASTE (#10704)

    Dans les cas exposés par TI-IM il y a cette phrase !
    « Ces risques vont du détournement de financements destinés à la santé, à la conception de plans de sauvetage qui favorisent les industries et les entreprises proches du pouvoir. »

    Dans le cas du « médicament » de L’ IMRA nous sommes dans ce cas précis !
    Que fait la présidence dans la promotion d’un médicament non testé et non homologué !
    Quel sont les liens de la Famille Rajoel avec cette institution dite d’intérêt publique
    Bien sur l’état doit défendre les intérêts économiques de ce pays, mais pas au risque d’empoisonner ou de tromper les gens !
    Il me semble que ce « produit » ne serait qu’une copie de la chloroquine qui fait déjà débat en France !
    Le coup est joué par la présidence et en toute opacité !
    Publiez la formule chimique de ce médicament et les certifications et homologations afférentes
    La déclaration de Transparancy international ne tombe pas par hasard ,il y a anguille sous roche !

    • 28 mars 2020 à 11:22 | betoko (#413) répond à ANTICASTE

      Ce Ti-IM que j’avais beaucoup estimé n’est plus crédible depuis la déclaration sans preuve de Ketakandriana sur TV 5 Monde et sur cet article cet ONG fait du procès d’intention
      2- Ce TI-IM prend la défense de Mme Ihanta Randriamandranto et d’un journaliste qui se cache et qui ont affirmé qu’il a deja 200 personnes infectées par le corona virus à Madagascar
      Je veux bien les croire mais pourquoi ils n’apportent aucune preuve Il est très facile de savoir si l’institut pasteur avait procédé au test de 200 personnes car seul l’Institut pasteur a le moyen de faire ces tests

  • 28 mars 2020 à 11:16 | olivier2 (#9829)

    La gamme proposée par l’IMRA ( même si j’avoue que le packaging s’est quand même bien amélioré en 30 ans !) est assez impressionnante, et a de quoi subjuguer les laboratoires pharmaceutiques Chinois, Indiens, US, Européens...
    C’est un FAIT..LOL
    Bah oui, c’est Rakoto qui le dit !..Donc c’est Vrai..CQFD.
    Une info qui ne va pas plaire à Jipo, Turping et la cohorte de GENIES : Suzanne R, femme du Prince, était Française de religion juive...
    A mon avis le Mari d’Agnes Buzin a quelque chose à voir dans le shmilblik D’itaosy !!
    MDR

    Mais revenons à la gamme ou plutôt « dream » Gamme :

    1- le médicament qui va sauver le monde du coronavirus, et qui fait la fierté des GENIES SHADOKS TROPICALISES, y compris ceux qui vivent en EHPAD Place du Colonel Fabien ( toujours abonné à la « Pravda » et à « l’Humanité »..avec ces très vilains défauts chevillés au corps : la vanité, l’arrogance et le manque total d’humilité...Apres tout, le ridicule ne tuant pas, il a encore de beaux jours devant lui le Baobab marxiste...LOL)

    2- le savon amincissant ( n’a pas fonctionné sur Claudine apparemment..) : et oui, ce qui ne marche pas en Europe fonctionne très bien en zone tropicale humide ! Puisqu’on vous le dit !

    3- le savon « repousse des cheveux » : je déconseille à Nicolas Dupuis de devenir représentant de la marque..
    Ou alors il faudra un slogan du genre : « repousse des cheveux, mais que sur les côtés »..

    Je crois qu’on tient une perle là !

    MDR

    PS : je vais éviter de lister le nombre de plantes « magiques » NON ENDEMIQUES utilisées, afin de prendre soin des petits coeurs fragiles de nos Forumistes qui se masturbent dans leur fierté mal placée..éducation TROPICALE oblige..

    COURAGE, comme ils disent.. LOL

    https://soamadina.imra-ratsimamanga.mg/produit/savon-soa/

    • 28 mars 2020 à 13:05 | Turping (#1235) répond à olivier2

      Olivier 2,
      Je pense que vous allez dans tous les sens masturbatoires justement pour dénigrer les effets des plantes endémiques dans un pays tropical notamment à Madagascar pourtant les pays occidentaux y viennent pour trouver même les jouvences de L’Abbé Soury ,.La grande entreprise de l’Oréal de Liliane Bettencourt avait planté des plantes ayant de vertu contre le vieillissement prématuré de la peau dans le but de fabriquer massivement de crème .
      - L’IRMA fondé par le prince Albert Ratsimamanga dans les années 50 en utilisant les plantes médicinales avait pour but de soigner les malgaches ,les indigènes même pendant la période coloniale .Ses recherches sont reconnues mondialement ainsi que ses oeuvres .C’est vrai que le prince était marié à Suzanne,française d’origine juive .Ne rentrons dans cette discussion polémique sur le fait que l’antisémitisme ne devrait prendre le dessus autour de ce débat mythologique concernant le coronavirus .
      - D’abord ,il faut que tout le monde sache qu’il n’existe pas de médicament miraculeux ni antibiotique pour soigner une épidémie virale notamment contre le Covid-19.
      - Par contre ,il existe des plantes permettant de booster les anticorps ,l’immunité naturelle pour stopper la virulence du virus ,diminuer les réplications des charges virales .
      - Sachez que le prince savant Albert Rakoto Ratsimamanga était un imminent savant reconnu mondialement comme Solofo Jonis dans le domaine de Biochime -Chimie organique et minérale (même si ses oeuvres n’ont pas été publiés publiquement ) ,.Il y a aussi Stephan Narson ,directeur Emérite au laboratoire Univers et particules du CNRS de Montpellier .
      - La différence sur les autres : le feu savant Albert Rakoto Ratsimamanga avait utilisé ses propres fonds ,et moyens pour monter son laboratoire ,....
      - Le cynisme oliverien n’a pas lieu d’y être pour dénigrer l’endémisme tropical car tout le monde en a besoin pour se ressourcer .Sans les plantes endémiques et les diversités , le monde souffre .....quant au choix de son mode de vie ,avec qui on veut se marier ,etc...c’est une autre histoire .
      Biographie du prince Albert Rakoto Ratsimamanga .

      D’abord médecin de l’Assistance médicale indigène, il prend conscience de l’immense précarité sanitaire des populations rurales de Madagascar. Accompagnant la délégation malgache pour l’Exposition coloniale de 1930, il continue ses études à Paris et devient docteur en médecine, docteur ès sciences, diplômé de l’Institut de médecine exotique et de l’Institut Pasteur.

      Albert Rakoto Ratsimamanga a surtout été un éminent scientifique, de la communauté de pensée des Joliot-Curie, Langevin, Leblond, Nicolle, Minz et bien d’autres.D’abord assistant à la faculté de médecine de Paris, il est l’un des quatre directeurs scientifiques refondateurs du C.N.R.S. d’après guerre et devient directeur de recherche de classe exceptionnelle.

      Ses travaux concernent la biochimie, la physiologie des hormones, notamment corticosurrénaliennes.

      Conclusion : le monde des finances est derrière toute histoire même si on parle d’une crise sanitaire mondiale ,la mondialisation.

  • 28 mars 2020 à 11:32 | betoko (#413)

    Tout le monde sait maintenant que Mme Ihanta Randrianandrato et Fleury Rakotomalala font partis d’une même association qu’est Monde Justice
    Aucune crédibilité

    • 28 mars 2020 à 11:51 | Isandra (#7070) répond à betoko

      Betoko,

      Monde justice ? C’est une appellation mipoapoaka pour réaliser leur vengeance., Ces gens là ne souhaitent que dés malheur pour notre pays.

      Je pense que ce type de gens haineux qui serait capable de répandre des virus mortels pour tuer la population, pour se venger.

      - Ihanta R, son mari a été arrêté en 2009 pour détention des armes de guerre.
      - Fleury R, c’est suite à sa condamnation, sa jalousie contre Mamy Ravatomanga,

    • 28 mars 2020 à 15:35 | lé kopé (#10607) répond à betoko

      Est ce que votre opinion a une valeur universelle ? Jusqu’à preuve du contraire ,vous êtes connu pour vos soit-disant relations avec les sommités de ce Monde , et vos affirmations gratuites . Peut être votre collusion avec l’Amazone de service vous ouvrira les portes d’entrée dans les hautes sphères actuelles .Mais ce n’est qu’une supposition et entre le rêve et la vision , il y a loin de la coupe aux lèvres .

  • 28 mars 2020 à 12:12 | lé kopé (#10607)

    Un certain Sénateur a été happé par la justice, et jeté en prison pour une affaire de détournement de financements ,destinés à la santé (rougeole) .Une fois de plus , l’opacité dans l’octroi des marchés publics ,et la corruption qui « pourrait » s’ensuivre ,suscitent un lot de méfiances auprès des observateurs avisés . Cette pratique , qui est sanctionnée par la loi , car définie comme un délit de favoritisme et d’octroi d’avantages injustifiés , nuit à la liberté et l« égalité des chances de tous les postulants lambda .Malheureusement tous les régimes successifs ,sans aucune distinction ,ont profité de cette manne .Le code pénal a classé ce délit dans la rubrique »manquement au devoir de probité« et a pour but de sensibiliser les dirigeants à la moralisation de la gestion des finances publiques .Le grand dilemme dans notre Pays est le passage de la théorie à la pratique .Des textes de lois existent , mais les applications laissent à désirer .Il en est de même pour les projets faramineux ,bien ficelés , mais qui n’aboutissent jamais, sous le nom » d’Éléphants blancs" .Pour en revenir à notre sujet , les recommandations du TI-IM ,Transparency International initiative ne sont pas fortuites .Ces déclarations mettent en garde toute tentative de déviation des aides pour maîtriser le Coronavirus, à des fins personnelles .L’arsenal juridique est opérationnel et les profiteurs amoraux n’ont qu’à faire appel à leurs consciences ...s’ils en ont .

  • 28 mars 2020 à 12:52 | betoko (#413)

    La député du parti TIM Hanitra Razafimanantsoa refuse de distribuer des vivres pour les démunis suivant les directives du président de la république car pour elle il manque de la transparence sur l’origine de ces aides
    Vive les TIM Tiatanin’drazana

  • 28 mars 2020 à 14:06 | betoko (#413)

    Autre chose
    Les grandes puissances possèdent des bombes atomiques , des chars , des avions de combats , des millions de soldats , mais tous ceux là ne servent à rien si on n’arrive pas à vaincre les virus
    Imaginer que des terroristes en possèdent ......?

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