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Divers

Salazamay-Toamasina

Scandale foncier

vendredi 19 septembre 2008 | Hassy

Une société gérée par une personne qui a pignon sur rue à Toamasina est parvenue à s’accaparer d’une propriété bâtie et titrée sise à Salazamay, par des moyens qui laissent rêveurs. Faux papiers conjugués à des démarches proches de magouilles incriminant des agents et des responsables des services publics aussi importants que les Domaines, la Commune, voire plus, notamment, un service administratif. Pour preuve, des personnes qui se sont salies les mains dans l’affaire sont actuellement placées sous mandat de dépôt par le Juge d’Instruction du Tribunal de Toamasina. Par contre, le cerveau de l’affaire qui les a corrompus, a bénéficié d’une liberté provisoire et s’est permis d’organiser des réceptions auxquelles était invité tout le gotha tamatavien.

Grogne à Toamasina

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Tandis que l’avocat des requérants s’est opposé à la décision du juge d’instruction d’avoir inculpé le cerveau tout en lui faisant bénéficier d’une liberté provisoire, la grogne monte au sein des employés du Service des Domaines de Toamasina et la grève menace cet organisme sur lequel pèsent de lourds soupçons de corruption dans cette affaire. Des informations indiquent en effet que le cerveau de cette manoeuvre est réputé pour l’acquisition de propriétés d’autrui par des paperasses falsifiées. Une quinzaine de plaintes portant sur des conflits fonciers ont été déposées à son encontre au Parquet du Tribunal de Toamasina, rien que pour l’année 2007, mais elles auraient été toutes étouffées. « Voilà l’élément dissuasif qui empêche tant d’autres victimes à ester leurs cas en justice », s’exclame un avocat.

En tout cas, l’action conduite pour défendre cette propriété de Salazamay est la première à connaître des signes d’aboutissement, sans doute parce que les plaignants sont tenaces et tiennent à rétablir la justice coûte que coûte. Le Bianco devrait d’ailleurs être sensible à cette affaire car, à en croire les propos des justiciables, les services publics n’inspirent pas confiance à Toamasina.

Immatriculation intimidante

Un vent de changement souffle à Toamasina depuis l’arrivée de grands investisseurs comme le Dynatec. Mis à part le coût de la vie, la valeur des terrains a grimpé considérablement, d’où la recrudescence des manigances en la matière. Le supposé cerveau et consorts sont pointés du doigt pour de telles combines. Ils seraient connus pour arroser les autorités à l’instar des employés de la mairie, du service des Domaines, voire des Magistrats par leurs milliards pour parvenir à leur fin. Un autre fait taquine les esprits : les numéros d’immatriculation de ses véhicules donnent l’illusion d’être ceux des proches ou très proches du président de la République ou les confondant à ceux du groupe Tiko. De quoi intimider ceux qui voudraient s’interposer sur leur chemin…

Faux jugement

Leur méthode est simple. Ils engagent un quelconque individu pour acheter un terrain sous un faux acte. Ce papier porte la signature usurpée du propriétaire légitime et une légalisation falsifiée de la Commune. C’est avec ce document qu’ils fabriquent « un faux jugement de délivrance de titre, des références fictives et un faux certificat de non recours ». Une fois nantis de ces dossiers, ils arrivent à faire la mutation en l’espace d’une journée, si cela devrait durer en principe des mois, voire des années.

Cavale

Dès que les actes de propriétés sont fabriqués, le premier acquéreur revend le terrain au cerveau de l’affaire. La mutation est une fois encore effectuée en une journée. Après quoi, il se volatilise sans laisser la moindre adresse. Force est pour les victimes de trouver l’usurpateur pour que l’affaire soit recevable au Tribunal. En revenant à la propriété bâtie à Salazamay, la personne qui a conclu l’acte de vente frauduleux a pu être retrouvé dans les brousses d’Ambato Boeny après 8 mois de cavale. Nous en reparlerons.

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