Les milliers d’ouvriers des entreprises franches de la Zone Futura Andranomena ne payent qu’à Ar200 le ticket de taxi-be, nonobstant le coût très onéreux du gasole à Ar2480/l. Avec ce tarif préférentiel, les transporteurs leur font voyager debout pendant le trajet. Tous les strapontins du milieu sont libérés pour qu’ils puissent s’y tenir débout. Provoquant ainsi des surcharges. En totalité, pas moins d’une dizaine d’individus sont collés les uns aux autres le long du couloir. La condition requise pour cette faveur est le fait de payer en petites coupures correspondantes exactement aux montants des frais. Autrement, les receveurs seraient tentés de réclamer les frais habituels à Ar300. Chaque soir vers 18 et 20h, lesdits ouvriers et employés d’entreprises franches se rassemblent en masse sur un arrêt si bien que les transporteurs de la ligne 112 et 114 préfèrent les amener plutôt que de partir vide.
Policier dupé
Une fois le véhicule gonflé à bloc, les receveurs ramassent les frais en deux temps trois mouvements. Le plafonnier est éteint par le conducteur pour dissimuler l’infraction aux yeux de la police de circulation. Avant-hier vers 18h15, un taxi-be de la coopérative Scotat travaillant sur la ligne 114 s’est prêté à ce petit jeu. L’obscurité qui régnait dans la voiture a éveillé l’attention de deux agents de police du sixième arrondissement effectuant des contrôles aux abords de la commune d’Anosisoa. Anticipant les réactions de ces derniers, le chauffeur dit aux passagers de faire semblant d’être assis. Le véhicule étant bondé, seuls quelques-uns y sont parvenus. L’agent l’arrête et dit au conducteur de se ranger sur le côté. Il lui intime l’ordre d’allumer le plafonnier mais craignant que le pot aux roses ne soit découvert, celui-ci le dupe en répondant qu’un fusible vient de sauter.
Alibis
Le policier n’avait pas de torche en sa possession, dans le noir, il ne pouvait voir la gravité de l’infraction. Ne voulant pas pousser le bouchon trop loin, ou copinage, ou encore duplicité manifeste, il rappelle que « l’absence d’éclairage dans un véhicule de transport en commun peut faire l’objet d’une amende » puis laisse repartir ce délinquant de la route. Du coup, les voyageurs las de s’asseoir sur des chaises imaginaires expirent un ouf de soulagement.
