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Antananarivo | 06h17
 

Editorial

Santé !

mercredi 28 octobre 2009 |  2186 visites  | Patrick A.

L’année 2009 ne nous aura pas apporté de nouvelles très encourageantes sur le front de l’assainissement des relations entre la France et l’Afrique. En fait, l’expression Françafrique aura rarement été autant évoquée que lors de la multitude de crises qui ont éclos sur le continent et plus particulièrement sur sa partie francophone.

La situation politique au plus haut niveau de l’État français ne pouvait d’ailleurs que susciter des craintes. La présence d’un ministre des Affaires Étrangères non issu des rangs de la majorité politique, Bernard Kouchner, ne pouvait que renforcer l’ambition de tous ceux qui, au sein de l’Élysée ou dans ses environs, tentent de déployer une diplomatie parallèle.

En abordant son mandat, Nicolas Sarkozy avait affiché l’intention de rompre avec la Françafrique chiraquienne. En mai 2006, pendant sa pré-campagne pour l’élection présidentielle, il avait prononcé un discours à Cotonou insistant sur la démocratie et l’état de droit en Afrique et affirmant : « La relation entre la France et l’Afrique doit être plus transparente. Il nous faut la débarrasser des réseaux d’un autre temps, des émissaires officieux qui n’ont d’autre mandat que celui qu’ils s’inventent. Le fonctionnement normal des institutions politiques et diplomatiques doit prévaloir sur les circuits officieux qui ont fait tant de mal par le passé. »

En mai 2007, malgré son insistance, Omar Bongo n’était pas le premier chef d’État africain reçu à l’Élysée. Cet honneur revenait à la Libérienne Helen Johnson Sirleaf. Mais le vieil homme favori des réseaux fut cependant reçu vingt-quatre heures plus tard.

Et en septembre 2007, Nicolas Sarkozy déclarait lors de la remise de la Légion d’Honneur à l’avocat Robert Bourgi, héritier des réseaux gaullistes, et lobbyiste actif en faveur de son client Ali Bongo : « Je sais, cher Robert, pouvoir continuer à compter sur ta participation à la politique étrangère de la France, avec efficacité et discrétion. Je sais que sur ce terrain de l’efficacité et de la discrétion, tu as eu le meilleur des professeurs et que tu n’es pas homme à oublier les conseils de celui qui te conseillait jadis, de “rester à l’ombre, pour ne pas attraper de coup de soleil”. Sous le chaud soleil africain, ce n’est pas une vaine précaution. Jacques Foccart avait bien raison. »

Même sous le chaud soleil africain, une précaution est aussi de maintenir deux fers au feu. Nicolas Sarkozy allait un certain temps tenter de maintenir un équilibre entre les partisans de la rénovation du vieux tête-à-tête entre Paris et ses anciennes colonies et ceux du statu-quo. La nomination, en août 2009, pour le poste d’ambassadeur au Maroc de Bruno Joubert, précédemment conseiller de Nicolas Sarkozy chargé de l’Afrique et figure de proue des « rénovateurs » de la présidence, symbolise la rupture de cet équilibre.

Alain Joyandet, secrétaire d’État à la coopération, et Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée, ont semble-t-il assuré leur prééminence sur tous les dossiers sensibles politiquement. Et comme du temps de Jacques Foccart, secrétaire général de l’Élysée sous Charles de Gaulle, le secrétaire général de la présidence a désormais la haute main à la fois sur les questions africaines et sur celles de renseignement.

On aura vu en tout cas cette année une France plus orientée vers la realpolitik que vers la défense des grands principes. Que ce soit à Nouakchott, à Libreville avec le « sacre » du fils Bongo, ou à Antananarivo, la politique diplomatique de la France aura été au minimum celle du laisser faire, à partir du moment où les hommes qui avaient le vent en poupe ont donné l’assurance de ne pas mettre en danger les intérêts économiques français. Et les confidences des diplomates d’autres pays sur les efforts de persuasion de leurs homologues français sont significatives du regard bienveillant de la France sur les personnalités qu’elle estime proches d’elle.

Mais les réseaux de la Françafrique existent d’abord pour des raisons d’argent. Et ils peuvent tomber pour des raisons d’argent. Le verdict du jugement en première instance sur l’affaire Angolagate a été prononcé hier par le tribunal correctionnel de Paris. Les faits, dans leur matérialité, sont scabreux : au milieu des années 90, des surplus militaires de l’URSS ont été recyclés en Angola, alors en pleine guerre civile et sous embargo de l’ONU pour les ventes d’armes. Le matériel a été revendu deux fois son prix d’achat, la différence ayant servi à enrichir bon nombre d’intermédiaires angolais mais aussi français. Car si l’arsenal militaire est passé des pays de l’Est à l’Angola sans transiter sur le sol français, toutes les négociations commerciales et les mouvements financiers ont eu lieu à Paris.

Ce procès aurait pu ne jamais avoir lieu. C’est le fisc français qui a commencé à s’intéresser aux fortunes encaissées. Et c’est Alain Richard, ministre de la Défense sous le gouvernement de cohabitation Jospin, qui a choisi à l’approche de l’élection présidentielle d’accabler Charles Pasqua, en portant plainte en février 2001, évoquant un vieux décret de 1939 soumettant les commerçants de l’armement à autorisation ministérielle.

Il aura quand même fallu une quinzaine d’années depuis l’origine des faits pour qu’un procès ait lieu. Mais c’est finalement tout un carnet mondain qui a dû se présenter devant le tribunal et le rôle d’hommes de toutes sensibilités politiques a été révélé.

L’aspect le plus spectaculaire de ce procès fut le mandat de dépôt prononcé lors de l’audience vis-à-vis de l’homme d’affaires Pierre Falcone, qui malgré son passeport diplomatique angolais [1] et son intention de faire appel, a donc passé la nuit en prison. Ce qui n’est pas le cas de Charles Pasqua, qui a cependant pour la première fois de son existence été condamné à de la prison ferme.

On peut être sûr que l’ancien homme fort des Hauts de Seine [2] continuera de se défendre. Il a d’ailleurs commencé à le faire dans les médias, en demandant à ce que l’on révèle ce qui se passe dans toutes les ventes d’arme, et non pas seulement sur le cas angolais, et notamment qu’on enquête sur des éventuelles rétro-commissions... On ne peut que le croire lorsqu’il déclare « J’en ai vu d’autres et je ne me laisserai pas abattre ».

Ce qui ne nous empêchera pas de trouver espoir dans le verdict d’hier pour un assainissement des relations entre certains intérêts français et l’Afrique. Car même pour un ancien ministre de l’intérieur, la sagesse commence par la peur du gendarme. Et l’on boira donc à la santé de la prison du même nom.

Notes

[1Il est devenu ambassadeur de ce pays auprès de l’Unesco.

[2Vous savez, le département où l’on a beaucoup parlé récemment d’un certain Jean Sarkozy. Charles Pasqua était le témoin de mariage de ses parents.

16 commentaires

Vos commentaires

  • 28 octobre 2009 à 08:26 | georges Rabehevitra (#3099)

    Cher Patrick,
    L’allusion à la prison de La Santé est idoine.

    Que la France, via son Président soit plus relapolitik que grands principes, c’est plutôt pour bon signe. Depuis la nuit des temps, la diplomatie ne relève pas des grands pricipes mais de la réalité des choses et des événements

    Le problème n’est pas l’existence de réseau français pour ’’regarder de près’’ les intérêts français dans ce continent (appelez cela françafrique ou autre). Il est plutôt du côté des parasites en tous genres (côté africain et français), qui gravitent autour et dont le seul but est d’accaparer l’argent.

    C’’est comme dans tous réseaux dont l’existence n’est pas officiel, les parasites viennent toujours s’y infiltrer pour leur propre compte.

    C’est comme la mafia qui est aussi un réseau. Je vous rappelle qu’Al Capone est ’’tombé’’ sur des affaires fiscales.

    Dans la balieue parisienne, les réseaux de jeunes trafiquants de drogue sont maintenant très surveillés par le fisc, par rapport à leur train de vie. Et les résultats sont probants

    Dans notre pays, si il y avait une vraie admnistrations fiscales qui fonctionnaient correctement, une justice (administrative ou pénale)indépendante, en bref une vraie démocratie (avec une presse libre), il ne serait pas difficile de faire tomber tous les profiteurs qui s’en donnent à coeur joie, surtout pendant ces périodes de flottement.

    Il n’y a qu’à regarder le plus récent à l’époque de Ravalomanana, la Direction fiscale de l’époque fermait les eyux sur toutes les affaires qui concernaient les hommes au pouvoir. Pourtant, chaque ariary non dû est un ariary perdu pour le pays

    J’ai posé à un moment des questions sur ’’les fortunes’’ supposées ou non de beau nombre de nos anciens ou actuels politiques. Je serais curieux de connaître les réponses.

    Bien à vous

    • 28 octobre 2009 à 09:01 | Noue (#2427) répond à georges Rabehevitra

      - « La relation entre la France et l’Afrique doit être plus transparente."

      Foutaise ! Et le fait que la France est derrière ce coup d’état n’est-ce pas très transparente aussi ?

      Rien qu’à voir le lendemain de ce coup d’état , qui est venu saluer Rajoelina en premier ?

      Qui a pu avoir 60% de Bemolanga ?

      Qui a pu avoir très peu de temps après ce coup d’état , oh ! combien d’hectare de terrain pour planter quoi ?

      La France réussira t-elle à vivre sans la françafrique ?

    • 28 octobre 2009 à 09:11 | ragasy (#416) répond à georges Rabehevitra

      Dans notre pays, si il y avait une vraie administrations fiscales qui fonctionnaient correctement, une justice (administrative ou pénale)indépendante, en bref une vraie démocratie (avec une presse libre), il ne serait pas difficile de faire tomber tous les profiteurs qui s’en donnent à coeur joie

      D’accord avec vous.

      Mais la tournure que prend le rendez-vous d’Addis Abeba, où M. Ouédraogo annonce la couleur en voulant à tout prix mettre un individu à la fois incompétent et instable à la tête de la Transition qui est censée mettre en place une nouvelle République, me laisse perplexe.

    • 28 octobre 2009 à 09:40 | Bena (#2721) répond à ragasy

      tsy hitako izay fomba ilazako ny hatezerako aminy, dia aleoko atao eto. TSY HORS SUJET AKORY.

      omaly izy nanao sary mampiseho and-r8 ho mpangalatra bois de rose, androany izy mampiseho sary milaza fa izay manohitra ny hat dia ALIKA. alika ve ny manohitra coup d’Etat ? sa ny mpanao coup d’Eta no tena alika razana ?

      fantatra fa gazetin’i edgar pds de fait ny express, ka edgar ve no manome baiko sa elysé no miseho milay ?

      tezitra aminao aho ka lazaiko, zoko izany. misaotra.

    • 28 octobre 2009 à 10:21 | doris24 (#2499) répond à Bena

      la bas ceux que vous critiquer sont soignées , eduqué, y a de vrais hopiteaux de vrais medecins , des routes la liberté dexoression , des millions de magrébins africains est gaches en vivent bien de ces avantages cadeaux ! allor que chez nous 4 pelées blancs sont critiqué de france afrique est tout le reste ? sincérement vous ne croyez pas que un peut de pudeur vis a vis de ceux qui nous font vivre ? depuit longtemp est un poil de respect aussi aux contribuables francais qui eux donnent pour que les gaches puissent mieux vivre hélas souvent largent se pert avant ? sincérement ou est lintérét d un pays d étre a madagascar ou la depensse est 10 fois superieure a ce que cela rapporte ? non sincérement quaned chez nous un mois smig sera égale a un an est demie de salaire d un malgache ? la oui ont pourra les critiquer éventuellement ? veloma

    • 28 octobre 2009 à 10:40 | Rasoa (#1122) répond à Bena

      Mino aho fa voarain’i Elysé caricaturiste tsara ny hafatrao !!

      Tsy malaza intsony ary very hasina ny gazety L’Express rehefa tsy an’i Feu Herizo intsony ! Fomba fiadin’ny « kaondrana » izany haton-drizareo izany rehefa tsy dia mampidi-bola loatra ny gazety fa efa « bordel » !!! Ka raha milaza izy fa nangalatra i Ravalomanana dia tokony hahatsapa-tena ingahy pds de fait fa izy no tena mpangalatra ary nahavanon-doza mihitsy tamin’ny dadatoany tamin’ny afera KOBAMA. Toy izany koa tamin’ny Reboza Julien ministry Ravalomanana : Nahazo tany amin’na hektara maromaro tany Anjeva - Ambohimalaza - Talata voloondry tamin’ny alàlan’i reboza, ingahy pds de fait (halatra daholo izany) ary izany no nanapitihin-dRavalomanana io Reboza io ka nahalasa azy ho mpanohitra toa an-dry Ranjivason ireny e !! Ka IZA moa izany no tena ALIKA TOETRA ???? Aleo hatao malefadefaka hoe : AMBOAMBOA TOETRA ry edgard sy ry elysé ary mivovo toy ny alika gasy isaky ny mandalo ny sarety !!!! Mitetika ny hirotsaka « Filoha » koa angamba i pds de fait saingy asa na efa manam-bola satria IZY mihitsy no toa lehiben’ny « mpandroba » ny lafarinin-dRavalomanana tany Toamasina !!!! Talentany mihitsy io ary mieritreritra aho eto hoe sao dia « cinéma » re no nahatonga azy nitantana ny fananan’i Feu Herizo ary tsy maintsy efa voaodiny amin’ny anarany toy ny nataony tamin’ny Kobama koa !!!!

      Saingy misy farany ny zava-drehetra r’ingahy pds de fait ary tsy maintsy hisy « AMPAMOAKA » sahaza anao atsy ho atsy !!!!! Ingahy elysé koa tokony hatoky ny « lazany » ka tsy hanarakefa ny baikon’ny « tena mpandroba » mba tsy hiraraka ny ilo mby an-dohany ka hanenenany ny hanarina izany ao aoriana ao !! Mino aho fa fantatry elysé tsara ny tantaran’io stedic io raha mba manana « estime » kely amin’ny Feu Herizo izy !!!!

    • 28 octobre 2009 à 22:25 | zananas (#1911) répond à Noue

      Les ressources de Madagascar ne sont qu’accessoires pour la France c’est la situation sratégique militaire dans le canal de Mozambique qui est plus intéressante. Lors du conflit des pays du golfes, les avions français décollaient de la Reunion et les bateaux se ravitaillaient à Madagascar car c’est le pays le plus proche des pays en guerres, et les appareils militaires américains de Diégo Garcia. Ce n’est pas en premier les 60% du pétrole (qui est encore au stade de boue bitumineuse et non encore exploitable du moins pas avant 50 ans qui intéresse la France et les amerloques), mais d’ici là les avancées sur les énergies renouvelables seront bien avancées et d’ailleurs Total n’est pas une entreprise d’Etat et elle peût bien d’localiser si la pression fiscale est forte en FRANCE pour installer son siège social ailleurs et pourquoi pas Madagascar, alors ne tirez pas sur le pianiste. Quand un pays riche corrompt un dirigeant d’un autre pays c’est pour l’empêcher ce dernier de développer son pays. Aucun pays n’aide un autre sans contre partie, ce ne sont pas des mécènes ce sont des dirigeants visionnaires et économiques, car quand, par exemple la Chine finance une infrastructure à Madagascar, ce sont ses hommes et ses entreprises qui viennent pour les gros marchés, car l’argent retournera indirectement en Chine et cette dernière fait du donnant donnant, je te donne ceci et encontre partie nos sujets investissent chez vous. Et autant Madagascar récoltera les impôts mais aussi la Chine, car cela va faire travailler les Chinois pour la production qui sera expédiée à Madagascar.C’est une chaîne.

  • 28 octobre 2009 à 11:23 | vuze (#918)

    Bonjour,

    La France n’est pas un enfant de coeur... S’il n’y avait pas de ressources attirantes à Madagascar, l’état Français se désintéresserait complètement de Madagascar...

    C’est peut-être plus facile à dire qu’à faire mais c’est à nous d’en tirer le meilleur profit et d’arriver à effectuer le maximum de transfert de technologies et de savoir en un minimum de temps. Est-ce utopique ? A-t-on les moyens de le faire ? C’est un autre débat très compliqué...

    Quand j’entends le conseiller spécial (Guéant) s’exprimer, je me dis qu’il doit en avoir sur la conscience. Il n’hésitera pas à écraser pour gagner... Il faut bien sûr bien différencier le peuple Français et l’état Français et ainsi faire attention aux amalgames... Ce qui se passe dans les coulisses de la république des droits de l’homme peut être effrayant et innacceptable..

    Cordialement.

    • 28 octobre 2009 à 12:05 | lalatiana (#1016) répond à vuze

      « ... On aura vu en tout cas cette année une France plus orientée vers la realpolitik que vers la défense des grands principes... »

      Ce qui est particulièrement rageant, A MON AVIS, est qu’on DOIVE faire avec, quand bien même on constate que cette « RealPolitik » a 50 ans de retard et en décalage avec les réalités et les besoins du monde d’aujourd’hui, de l’après 11 Septembre et des enjeux POUR L’EUROPE et POUR LA FRANCE d’un développement sain et équilibré de l’Afrique subsaharienne...

      La difficulté à évoluer de la diplomatie française s’est exprimée avec l’éviction « sauvage » de Jean Marie Bockel pour sa position « inopportune » sur la françafrique. Cette difficulté à évoluer est peut être aussi le reflet de luttes internes entre administrations, en l’occurrence entre l’Elysée et le Quai d’Orsay, et de fait de luttes féroces de politique intérieure entre les tenants d’une modernisation de ces relations france-afrique (parce qu’ils existent !!! ) et ceux qui, héritant des réseaux Foccart (de ses moyens et ... de ses ressources ?) en sont restés à des schémas d’il y a 50 ans.

      L’évolution de la politique étrangère française passe ainsi, A MON AVIS, par l’évolution des rapports de force au sein des administrations françaises elles même.

      Nous sommes obligés de le prendre en compte et nous serons quoi qu’il en soit obligés de négocier avec Reny Malala. Ra8 a peut être fait la très grande erreur de ne pas savoir/vouloir établir cette négociation.

      Mais il reste essentiel de ne pas tomber dans l’amalgame entre français et une certaine politique française. Ce serait comme si, de la même manière, on m’assimilait à un hatif putschiste :-)

    • 28 octobre 2009 à 15:41 | georges Rabehevitra (#3099) répond à lalatiana

      Chèr Lalatiana,
      Je pense que nous n’avons pas faire à changer ou inflechir la politique étrangère de la France, c’est son affaire. De toute façon nous n’avons pas les mêmes moyens et forces que la Chine ou le Vietnam.

      A nous malgache d’utiliser avec intelligence notre postion de faiblesse. Et oui, pour moi, on peut être faible et intelligent.

      Le problème c’est que nous avons un complexe d’infériorité, d’où ces réactions de fafaronnade (refus de llÁmbassadeur de France,...), fiérté mal placée et autres bévues dont Ravalomanana a fait la spécialité.

      C’est comme dans les arts martiaux, il faut utiliser les forces de l’adversaire à son profit. Il suffit d’être intelligent et être ráliste par rapport à la situation.

      J’avoue, cela demande des moyens intellectuels que les tenant successifs du pouvoir n’avaient pas et n’ont pas.

    • 28 octobre 2009 à 16:00 | lalatiana (#1016) répond à georges Rabehevitra

      Bonjour Georges,

      Pas nécessairement d’accord sur le « nous n’avons pas à faire changer ou infléchir la P. E de la F. »

      En termes de diplomatie, la prise en compte des enjeux et des rapports de force en arrière plan des desseins des interlocuteurs est essentielle, parce qu’elle permet d’identifier les nécessaires stratégies de lobbying et de négociation.

      « ton adversaire me donnera les moyens de pression pour une négociation dans laquelle tu ne me prendras plus (autant) en otage ... »

      Il est clair qu’il est absurde de s’opposer à la France... Nous avons plus à tirer d’une coopération réussie que d’un affrontement qui ne satisfera qu’un temps notre ego et notre nationalisme ... au détriment de nos enjeux de développement, parce que la France reste encore et toujours notre premier partenaire économique ...

      Quant à la remplacer ... Se rappelle t on à quel prix on a payé l’idéologie de rupture des années ratsiraka ????

    • 28 octobre 2009 à 21:51 | zananas (#1911) répond à vuze

      Les ressources naturelles de Madagascar, ne sont qu’accessoires pour la France, le plus important c’est la situation stratégique militaire dans le canal de Mozambique et de l’Océan Indien ! Imaginez un conflit militaire avec la Lybie ou autres pays arabes toute proche, bien sur il y a la Réunion, mais Madagascar est plus proche pour un décollage de rafales et ce n’est certainement pas le pétrole qui est encore au stade de boue bitumineuse non encore raffinée et pas encore rentable pour être exploitée qui attire la France en priorité, car ce gisement ne sera rentable pas avant une cinquantaine d’année, mais d’ici là il y aura des avancées sur l’exploitation des énergies renouvelables. Total qui a eu, on le dit, 60% de l’exploitation ,n’est pas une entreprise de l’Etat Français,son siège social est en France et c’est une entreprise, qui, demain si elle voit que la fiscalité est trop dure pour elle, se délocalisera peut être ailleurs ou à Madagascar, alors ne tirez pas sur le pianiste.

  • 28 octobre 2009 à 12:24 | observatrice (#2065)

    plusieurs dossiers chauds en France actuellement montrent qu’il y a un grand écart manifeste entre le discours de N Sarkozy et les réalités, les grandes déclarations et la réalisation

    mais l’histoire ne se fait pas en un jour et avec le temps, les alternances politiques successives, l’indépendance de la justice (quoique mise à mal parfois même en France) permettent à certains dossiers d’aboutir .

    on sait que la politique se fait beaucoup dans les coulisses, mais du moment que sur le devant de la scène, les apparences sont sauves, et que le gros de la population ne souffre pas trop, que demande le peuple ?

  • 28 octobre 2009 à 14:43 | da fily (#2745)

    Santé à ceux qui toussent !

    Drôle d’édito diront certains, lorgner sur les déboires des autres quand les notres ne sont mêmes pas consommées, quel toupet ! Mais bon, on ne rira pas sous cape quand l’actualité fraîchement débarquée nous confime la mise au frigo de quelques ténors de la politique françafrique et de son stentor gaulliste : C. Pasqua en personne ! On peut avoir l’oeil critique et le verbe acerbe envers ces gros bras des affaires externes. Quand on entend les noms de Mitterand, Falcone, Gedamak et autres Pasqua minés jusqu’à l’ommoplate dans de nauséabonds négoces de mort ( y a d’autres mots ?), je ne peux que sourire, oui juste sourire. Le prix payé pour de vulgaires transactions tronquées ne me fera jamais bondir de joie en regard des dommages déja causés par la marchandise mise entre des mains criminelles ! Et ne vous y fiez pas, la liste pourrait être longue, quand le grand Charles dit qu’il va falloir déployer les parapluies en prévision de ce qu’il va faire tomber, on peut croire en lui, le corse ne menace pas , il promet. On aura droit aux éternels dessous des vedettes taiwanaises, le cataclysmique attentat contre des techniciens français au Pakistan relatif à un marché de sous-marins ou autres révélations sur certains hommes politiques bien de chez eux ! Nicolas Cage a bien éclairé notre lanterne dans le film « Lords of war » !

    Alors oui la France ne saura jamais se dépatir de son « pré-carré », oui elle est mouillée dans de libidineuses affaires trébuchantes, oui elle joue avec le feu, mais elle sait aussi bien donner la carotte que du bâton. Si de misérables récipiendaires de pays corrompus et avilis lui tendent les bras, c’est pour espérer un échange aussi misérable que leur esprit ! Elle l’a bien assimilé celà : Bongo, SassouNguessou, Eyadéma et maintenant Gbagbo ou Camara sont de piètres patriotes, ou alors ils prolongent leur appartenance à la mère patrie.

    Mais oui il faut différencier les français de leurs politiques, celui qui n’a pas compris ça, n’y comprendra pas plus en lisant mon post, mais il fallait le préciser : j’ai vu doris24 ruer dans les brancards en vitupérant contre toutes ces gueules qui mordent la main qui les nourriraient. Pas grave, y en a des comme ça aussi qui diront :« ben ils ne manquent pas de culot ces Malagasys ! à voir comment est dirigé leur pays, et la ramener sur les affaires de la France ! » A ceusses, je répondrai qu’il soit quelque part heureux qu’on nous serve sur un plateaux des exploits aussi rares que l’embastillement d’une huile comme Pasqua ! et je finirai par dire que Mada et la France, même si je devais en froisser quelques uns, ne jouent pas dans la même division ! Si nous avions le même taux d’endettement des gaulois, il faudrait attendre 2060 pour qu’on puisse se dorer la pillule, alors oui, de temps en temps, les pendules se remettent à l’heure. Mais celà ne dure jamais longtemps, le rythme est souvent donné par des échéances électorales !! Ah bon, vous feignez de ne point le savoir ?

    Alors santé à qui au juste ? A ceux qui toussent, ou à ceux qui rotent ?

    PS : à ceux qui ne me lisaient plus depuis quelques temps, le jardinage est prenant, les limaces sont tenaces et c’est pas faciles de tapoter sur le clavier avec les doigts pleins de glaise ! N’est-ce pas Lalatiana ?

    • 28 octobre 2009 à 16:05 | lalatiana (#1016) répond à da fily

      Pô du genre « il faut cultiver son jardin », moi ...

      LOLL

      Ravi de vous revoir da fily ...

  • 28 octobre 2009 à 23:30 | PSBEZ (#3413)

    les élites malgaches et africaines francophones, cherchent des boucs émissaires pour cacher leurs insuffisances en matière de politique et de bonne gestion de leurs pays. Ce mot de France-Afrique, inventé par Pierre Péan, est devenu la grande explication qui permet de justifier l’état lamentable dans lequel se trouvent vos pays : c’est la faute à la France. C’est très pratique. Pourtant cela fait 60 ans que les indépendances ont été acquises. Tous les financements qui ont été donnés par l’Europe ( et la France ) sont oubliés. Pourtant, ils ont été et sont toujours considérables. On peut poser à ces « élites » la question : qu’avez-vous fait de cet argent ? Bien sûr, il y a eu des trafics entre les hommes d’affaires et les hommes politiques français et africains, mais ça ne représente rien à côté des dégats de la mauvaise gouvernance. C’est un signe de manque de maturité que de chercher toujours des boucs émissaires pour cacher ses propres insuffisances : d’ailleurs cela ne trompe plus personne.

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