L’ancien Premier ministre de la Transition, Roindefo Monja est revenu hier soir, dans une émission télévisée sur les événements du 7 février 2009. « J’étais là, sur le front, lorsque les balles ont été tirées », a-t-il rappelé. Et s’il est encore en vie, sans aucune égratignure, c’est parce qu’il y eu des corps froids, sans vie, qui m’ont couvert dès que les coups de feu ont éclaté. Et il s’est particulièrement étonné de la disparition soudaine de ceux qui étaient avec lui dans la voiture et de ceux qui ont procédé aux pourparlers avec les gardes présidentielles.
Sur la question de culpabilité d’Andry Rajoelina qui a initié le mouvement populaire de 2009 ou de Marc Ravalomanana, président de la République à l’époque, il a hésité. « Aujourd’hui, je ne peux pas vous dire lesquelles des mains d’Andry Rajoelina ou de Marc Ravalomanana doivent attribuer ce crime », regrette-t-il. Il affirme toutefois que les tirs provenaient à sa connaissance des gardes présidentielles. Pour ce qui est de l’existence des autres tireurs, derrière la foule, il indique que dans la panique « personne n’a pas eu le temps de vérifier ».
Concernant ses responsabilités dans le cadre de ce mouvement, Roindefo Monja a affirmé qu’il était le premier responsable qui a conduit les manifestants à Ambohitsirohotra. Après qu’il a été nommé par Andry Rajoelina, le leader du mouvement, Premier ministre, du mouvement populaire sur la place du 13 mai, ce leader politique de Monima, a demandé aux manifestants s’ils sont prêts à prendre le palais d’Ambohitsirohotra ou non. Il les a alors dirigés vers le palais. « Je reconnais mes responsabilités et je les assume », a-t-il déclaré. Il a même ajouté que si Andry Rajoelina était le précurseur du mouvement, il était le premier homme du terrain.
Et par rapport aux révélations du colonel Charles Andrianantsoavina qui affirmait dans une vidéo que Roindefo figurait parmi les personnes qui ont préparé cette hécatombe ayant coûté la vie à 48 personnes ce jour-là, il explique que cet officier n’a rejoint le mouvement que vers le début du mois de mars 2009, tout comme les autres dirigeants de la Transition.
L’ancien Premier ministre de la Transition nie toutefois toute implication dans la préparation de ce massacre visant, entre autres, à inculper Marc Ravalomanana afin d’obtenir le renversement du régime. « Je suis arrivé à Madagascar le 5 février, après avoir rendu visite à ma famille en France, et je n’ai pas participé à une quelconque réunion y afférente. S’il y a eu préparation de ce massacre, je peux vous assurer que je n’y ai pas participé », jure-t-il. Il affirme également ne pas être au courant de l’existence d’une enquête ouverte par le régime de la Transition sur ce massacre ayant coûté la vie à 48 personnes.
Après avoir déposé des fleurs sur la stèle commémorative de cette hécatombe à Ambohitsirohotra, Roindefo Monja a notamment déclaré qu’il reste encore beaucoup à faire dans le changement qu’on a voulu mettre en place à l’époque. Et pour lui, ce changement n’est pas encore effectif.