« Large latitude ». Les chefs de sept Régions d’Analamanga, d’Alaotra Mangoro, de Vakinankaratra, de Bongolava, de Boeny, d’Atsinanana et de l’Itasy bénéficient désormais de « large latitude » pour développer leur Région respective. Le conseil des ministres de lundi précise en outre qu’ils pourront « mettre en œuvre leur propre conception du développement au niveau de l’organisation, de l’identification des actions et des moyens ainsi que les résultats escomptés qui feront l’objet d’un contrat ». Il prévoit pour cela que « la collaboration avec les différents départements ministériels et les ministres coaches va être renforcée et revue dans ce sens ». C’est ce qu’on appelle en jargon diplomatique la « copie figurée » du Titre V, chapitre II de la Constitution sur les Régions. Autrement dit, le conseil des ministres n’a plus rien à dire. Ce chapitre II du Titre V en son article 141 et suivants dit ce qui suit : « Les Régions ont vocation essentiellement économique et sociale. En collaborant avec les organismes publics ou privés, elles dirigent, dynamisent, coordonnent et harmonisent le développement économique et social de l’ensemble de leur ressort territorial et assurent, à ce titre, la planification, l’aménagement du territoire et la mise en œuvre de toutes les actions de développement. La Région constitue un pôle stratégique de développement ». L’article 143 poursuit : « La fonction exécutive est exercée par un organe dirigé par une personnalité (chef de Région) élue selon les conditions et modalités fixées par la loi. Cette personnalité est le premier responsable de la stratégie et de la mise en œuvre de toutes les actions de développement économique et social de sa Région. Elle est le chef de l’administration de sa Région ». Plus large que ce titre, tu meurs.
Régression
Mais comme dirait l’autre, mieux vaut le dire en le disant. Au risque de tourner en rond comme ces Régions restées en marge des investissements miniers étrangers (Anosy, Atsinanana et Alaotra- Mangoro) et de celles bénéficiant des mannes des projets financés par les bailleurs (P.I.C. à Anosy, Analamanga, Vakinankaratra et Nosy Be). Ailleurs, c’est la régression : Vatovavy- Fitovinany, Atsimo Atsinanana, Melaky, Itasy, Bongolava, Sava, Matsiatra Ambony, etc. Là, rien de sérieux ne se passe sinon les attaques des dahalo, l’enclavement, les maladies, les faits divers les plus sordides, les incendies de maisons, l’inflation. Aucun grand chantier n’est en vue. Aucun projet sérieux. Ces Régions restent en marge. Elles regardent en spectateurs oisifs et désabusés ce qui se passe à côté. De temps à autres, elles envoient leurs main-d’œuvre pour trouver de l’emploi dans les Régions à « large latitude ».
