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Région

Boeny

Relance de la production de cajou

jeudi 10 septembre 2009 |  2982 visites 

Un atelier sur la noix de cajou connue sous le nom vernaculaire malgache « mahabibo » s’est tenu le 08 Septembre à l’Hôtel restaurant Les Roches Rouges. Des Représentants tanzaniens, les Docteurs Shamite Shomari et Jean Louis Kasuga de NARI ou Naliendele Agricultural Research Institute de Tanzanie sont venus apporter des éclaircissements sur leur projet de production de cajou dans la Région du Boeny. L’atelier était sous l’auspice du Ministère de l’Environnement et de la Forêt. La participation intégrale de ce dernier dans ce projet cajou est justifiée par le fait que ce fruit est classé produit des forêts par le décret du 15 Janvier 1930. Le NARI dirige le projet cajou qui est rattaché directement aux Nations Unies et qui est sous la tutelle de la FAO, et financé par le CFC Common Fund Commodities dont le Siège se trouve en Amsterdam. Le financement alloué à Madagascar dans ce projet s’élève à USD 343.930. Le projet a été lancé dans 7 pays africains de l’Est et du Sud dont la Tanzanie, le Kenya, Madagascar, le Mozambique, le Malawi, l’Ouganda et l’Ethiopie, pour une durée d’essai de 5 ans. Normalement ce projet devait expirer le mois de mars dernier mais il sera encore prolongé de 15 mois car Madagascar et Ethiopie ont adhérés un peu tardivement au réseau et les fonds budgétaires d’exercice alloués par le CFC ne sont pas encore totalement utilisés à leur fin. Chaque pays membre doit un apport bénéficiaire à ce projet, pour Madagascar, cet apport est de 75000 dollars.

Historiquement, la filière cajou n’est pas une activité nouvelle à Madagascar car depuis 1968 le Ministère du Développement Rural et de la Reforme Agraire de l’époque vulgarisait déjà la plantation de l’anacardier par des opérations de reboisement. En 1982 commençait la transformation de la noix de cajou par la Société d’Etat FAMAMA subventionnée par la BAD, ainsi que l’exportation de cajou, qui figurait parmi les 20 premiers produits d’exportation malgaches. En 2001, les américains apportaient leur aide dans cette filière par le biais du LDI. Tous ces projets étaient voués à l’échec. Ce n’est seulement qu’en 2005 qu’une approche régionale du réseau africain a relancé à nouveau l’exploitation de cette filière de cajou à Madagascar. Pourtant le climat chaud et sec ainsi que le relief littoral vaste d’altitude moyenne de 1000m que possèdent les côtes nord ouest malgaches permettent favorablement à l’anacardier de s’épanouir et de fructifier. Il suffit d’un bon encadrement technique, matériel et financier. Mais surtout d’une politique volontariste et participative des autorités et d’une sensibilisation efficace de la masse paysanne.

Cette relance d’essai de 5 ans concerne surtout l’amélioration variétale de l’anacardier local dans la pratique de greffage. Les greffons proviennent des espèces améliorées tanzaniennes et brésiliennes. L’opération est encadrée techniquement par le centre de recherches FOFIFA et sous l’égide du MEF. Une vingtaine d’associations villageoises ainsi que 500 individus ont reçu une formation professionnelle sur le rajeunissement, le greffage et la plantation de l’anacardier, y compris le traitement phytosanitaire.

L’atelier consistait entre autres à restituer l’étude de la filière cajou à Madagascar pendant ces 5 ans. Les participants se sont répartis en 3 groupes pour formuler une stratégie à la malgache pour la suite du projet qui s’étalera encore sur 15 mois et qui reprendra jusqu’en 2015 après ce délai de prolongation. 3 domaines de l’exploitation de la filière cajou ont été discutés par les 3 groupes de participants : la production, la transformation et le marketing. Les idées conçues à partir de ces travaux de groupes détermineront la stratégie de Madagascar dans la suite du projet. A noter que les participants étaient composés de représentants des paysans individuels ou issus des associations, des hauts responsables du MEF, du bureau de Consultance du projet, du représentant de la Région Boeny en la personne de Mme Boeny Razafimeva Florette, du représentant des Services des Douanes, celui de la FOFIFA, des patrons des Sociétés qui travaillent la plantation et la transformation à savoir le MUST de Mahajanga I et la VERAMA (Vergers d’anacardier de Masiloko) d’Analalava. Des opérateurs d’exportation étaient aussi présents.

Un atelier national aura lieu incessamment, et le Docteur Shamite Shomari a donné rendez vous dans un mois pour finaliser cette stratégie de Madagascar qu’il présentera au bailleur CFC en Amsterdam vers la fin Octobre 2009, au plus tard.

Questionné sur la continuité du financement ou non du projet vu la conjoncture politique qui prévaut à Madagascar, le Coordinateur Régional de l’Environnement de ce projet cajou, Mr Faustin a assuré qu’aucune sanction n’est encore prévue jusqu’ici sur ce projet. Au moins un petit espoir qui va faire vivre quelques malheureux de Boeny, Betsiboka, Melaky, Sofia, et Diana qui sont les régions du côte nord ouest incluses dans la zone d’intervention de ce projet.

Recueilli par Valis

P.-S.

Article corrigé le 12 septembre. Une version antérieure était erronée en ce qui concerne le montant prévu pour Madagascar. Ce montant est de USD 343 930, et c’est le coût total du projet pour les 7 pays (Tanzanie, Kenya, Madagascar, Mozambique, Malawi, Ouganda, et Ethiopie) qui s’élève à USD 3 194 344.

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