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Editorial

Redevabilité dites-vous ?

jeudi 7 février 2008

Redevable de qui et de quoi ? En fait, le commun des citoyens ne sait pas de quoi il retourne, ni de qui veut-on se moquer. Quand depuis des dizaines d’années il ne voit sur son petit écran ou n’entend sur sa radio que des réceptions, des ateliers, des inaugurations ou des signatures de conventions mais que de tout ceci, rien ne le touche réellement ; rien n’influe sur son quotidien ; il fait la sourde oreille. D’autant plus que lorsqu’il est sollicité pour faire son choix, ce dernier est détourné d’une manière ou d’une autre ; il s’interroge de qui se moque-t-on ? Cette fois-ci, avec l’élection des conseillers régionaux, ce citoyen lambda peut-il encore faire l’effort de s’exprimer ?
En tout cas, les plus éclairés de ces citoyens lambda ont pris note auprès des électeurs de la ville d’Antsirabe et souhaitent que le taux de participation à ce prochain scrutin soit le plus élevé possible mais que les électeurs expriment réellement d’une manière ou d’une autre, leur refus de la manipulation. Les pays amis et les bailleurs de fonds comprendront-ils ?

Une frange d’observateurs lucides attirent aussi l’attention sur les dettes qui ne cessent de s’accumuler et fait remarquer que d’ores et déjà l’avenir de nos enfants et petits enfants est compromis. Ils auront à payer les dettes (principal et intérêts) jusqu’en 2047. En fait, c’est une perception que cette opinion critique partage.

Toujours est-il que les perceptions sont différentes selon que l’on soit dirigeant ou bailleurs de fonds ou simple gens, contribuable et corvéable à merci. L’exemple suivant est pris dans le livre intitulé « Madagascar, vérités et défis », des éditions Afrique Express, 2005. En matière de désenclavement, la priorité pour la majorité de la population reste l’amélioration et l’entretien des pistes de desserte utilisées au quotidien. La priorité des dirigeants reste toutefois l’inauguration, si possible durant son mandat, de routes reliant son agglomération d’origine aux grands centres urbains. Les partenaires techniques et financiers par contre sont plus préoccupés de relier les zones de production aux grands centres de transformation ou de commercialisation, même si celle-ci ne respecte pas de toute évidence les priorités de la population ou des dirigeants.

Autre exemple ayant cette fois trait aux bénéficiaires des financements d’un projet : la majorité de la population trouve que ce sont les prestataires de services qui touchent réellement l’argent. Pour les dirigeants c’est plutôt le gouvernement qui annonce les crédits, qui inaugure les réalisations. Les partenaires techniques et financiers de leur côté trouvent que ce sont les organisations paysannes. Or, remarquent les auteurs de ce livre, ces organisations paysannes que l’on dit bénéficiaires ne reçoivent que des équipements et des formations.

Bref, quand on parle de redevabilité, de quoi s’agit-il ? S’agit-il de détourner l’argent que les descendants des contribuables actuels devront rembourser, vers les sociétés civiles, vers les entités organisées ? Quid de la majorité de la population qui fait la nation ?

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