Olombelo Ricky : « L’avenir de notre culture serait le fruit d’un long travail ».
- Un ambassadeur « modeste » de la musique
malgache à l’étranger.
Olombelo Ricky, cet homme qui prône la valeur de l’identité culturelle malgache depuis des années et s’est engagé dans la promotion de la culture malgache n’est pas encore sorti du tunnel même si beaucoup d’efforts ont été déjà menés en matière de recherche musicale et en matière de promotion proprement dit.
Personne n’est parfait et l’homme n’est jamais satisfait.
« C’est vrai qu’on est sur la bonne voie et beaucoup de signes reflètent cet avenir meilleur de notre culture mais il y a encore cette tâche plus importante qui de est de responsabiliser tout un chacun car c’est un rude combat », a réitéré Olombelo Ricky.
Parmi les initiateurs du dernier colloque sur les rencontres de la musique Nord-Sud qui s’est tenu dans la capitale au mois de novembre, le percussionniste hors pair et non moins chanteur par excellence, n’a même pas eu droit à une petite pause mais s’est tout de suite mis au travail.
Avant son envol à l’étranger durant ce mois de décembre où il a participé à plusieurs concerts au côté d’Edgard Ravahatra en France ou en solo à Munich, il a rendu service à sa nation.
En compagnie de ces chercheurs issus de l’Université d’Allemagne, il a eu l’occasion de sillonner une partie du Sud de Madagascar et a rencontré des jeunes assoiffés de faire connaître leur culture à toute la nation mais au monde entier également.
« Il existe des jeunes, membres de l’ONG « Azafady », participants au colloque, qui sont conscients de l’ampleur de cette rencontre et sont prêts à relever le défi » a continué Olombelo Ricky. Avec sa collaboration, appuyé par « Vazimba Produktion » ainsi que Voajanahari, ces jeunes qui se sont réunis au sein d’un groupe, auront l’occasion de mieux travailler leur propre musique qu’est le « sarandra », ce style spécifique à l’Antanosy. Ils entreront en studio et entameront le travail dès le début de cette année. Dans leur calendrier figurera également la participation à l’Asaramanitra, prévue au mois de Mars 2008.
Tout ce ceci reflète d’ores et déjà un résultat concret quant à la tenue de ce colloque. Sans parler de la grande ouverture sur les relations entre les artistes. D’où l’existence d’une collaboration entre Hajazz et M’fa Kera, ou encore Sammy et Rachel Ratsizafy et bien d’autres qui fera tâche d’huile sur le marché international.
Quant à Olombelo Ricky, durant ses différents voyages, à part la promotion de la culture malgache par le biais de sa musique qui berce, il a travaillé avec des étudiants de l’Université de Mannheim sur la littérature malgache. « Ces jeunes mènent une recherche sur la littérature malgache qui sera écrite entièrement en allemand », a expliqué Olombelo Ricky.
Et l’on ose dire encore que la culture est un facteur de développement. Surtout quand ce sont les étrangers qui l’exploitent ? Nous rendons nous compte de cette chance qui passe à côté de la plaque ? Comment se fait-il que ce sont toujours les étrangers qui s’intéressent à nous alors que cette richesse reste des « valalan’alika » sur place ?
Matières à réflexion !
==========================
Hanitra Rasoanaivo : « Les Malgaches sont capables... avec des moyens »
Suite à une tournée asiatique où ils ont joué dans des festivals à Singapour, Hong Kong, Kuala Lumpur… Tarika Bé a pu s’imposer sa valeur et son style musical . De plus, la bande à Hanitra a trouvé un agent qui s’occupera de leur tournée en 2008.Et enfin, il y eut « tapan routes », cet opus que le groupe vient de sortir.
Toujours aussi imprévisible dans sa démarche artistique, à Hanitra d’ expliquer : « Tapan Routes, c’est le mi-chemin entre le traditionnel et la modernité. En 20 ans de carrière, c’est-à-dire à la moité du parcours, il est raisonnable que Tarika entame une ouverture musicale ». Seulement, en France ou partout ailleurs au monde, un budget est prédéfini à l’avance pour sortir son album. Il y a un budget pour l’enregistrement, la promotion et tout ce qui s’en suit,... Mais à Madagascar, il faut sortir l’argent de sa poche si on veut réussir.
« C’est pourquoi, les gens ont été curieux de savoir ce que je fais comme musique avant la sortie de de cet album. Personnellement, j’ai apprécié le côté professionnel . Je trouve que les Malgaches sont capables de faire un travail sérieux et professionnel quand ils ont les moyens » a-t-elle martelé.
A noter que « Tapan Routes » est le premier album de Tarika Bé produit à Madagasacar. La musique est le mélange de roots et de musique moderne. C’est sa carte de visite.
==========================
Samoela : Une année fructueuse pour le « bandy akama »
- Samoela est confiant quant à l’évolution du marché à Madagascar.
Ayant choisi de se concentrer surtout dans la production d’albums cette année, Samoela ne cache pas sa satisfaction face à l’évolution du marché local.
« J’ai eu l’occasion de sillonner la grande île et j’ai pu constater que le problème se situe au niveau du réseau de distribution qui est souvent inexistant mais dépend aussi et surtout de la qualité des produits » constate le chanteur à texte.
Une manière de dire que les gens sont prêts à acheter quand il s’agit d’un produit bien peaufiné. « J’ai remarqué que le public a tendance à choisir entre ce qui leur est proche ainsi et de ce qu’il préfère ». Donc, la stratégie de vente est également très importante dans ce contexte.
Environnant actuellement les 7000 vcd vendus depuis la sortie de l’album au mois de mars, l’artiste a eu totalement raison de se mettre directement au four. Car à noter que Samoela se déplace lui-même, comme étant à la tête de « B mozika », sur place pour faire la promotion ainsi que la distribution de ses œuvres. « Une occasion également d’entrer directement en contact avec les fans », a réitéré l’artiste.
« Comme on ne peut pas toujours attendre des producteurs ou autres tourneurs qui vont nous donner l’opportunité de rendre visite à ses fans en province alors autant en profiter », a-t-il conclu.
