Le dernier conseil des ministres a mis fin aux fonctions de plusieurs ambassadeurs et représentants permanents en poste à l’étranger. Ce coup de balai, intervenu en pleine période de transition politique, est présenté comme une mesure de réajustement de l’appareil d’État. Sur le terrain diplomatique, il redessine déjà les équilibres, tant par l’importance des postes concernés que par le profil des personnalités relevées.
À Paris, la représentation permanente de Madagascar auprès de l’UNESCO, confiée depuis janvier 2024 à Yvette Sylla, est désormais vacante. À Rabat, Johary Rajobson, nommé en octobre 2024 comme ambassadeur au Maroc, quitte également ses fonctions. Djacoba Tehindrazanarivelo, en poste depuis septembre 2023 en Suisse et auprès des organisations internationales qui y siègent, est rappelé. Enfin, à Pékin, Jean Louis Robinson, ambassadeur en Chine depuis octobre 2019, voit sa mission s’achever.
Ces abrogations simultanées ne sont pas qu’un jeu de chaises musicales. Elles interviennent alors que le président de la Refondation, le colonel Michaël Randrianirina, a récemment affirmé vouloir « ouvrir Madagascar aux autres pays » et refonder la politique extérieure sur de nouvelles bases. Pour plusieurs observateurs, la portée réelle de cette ouverture se lit aussi dans la rupture avec l’ancienne équipe diplomatique, largement issue des nominations de l’ex-président Andry Rajoelina. Autrement dit, l’ouverture annoncée semble s’accompagner d’un tri politique : les figures associées à l’ancien régime paraissent progressivement écartées des postes sensibles.
Le mouvement n’est d’ailleurs pas isolé. Camille Vital, ambassadeur à Maurice, a vu sa nomination abrogée il y a deux semaines. Il a demandé aux autorités mauriciennes l’évacuation sanitaire à La Réunion de l’influent homme d’affaires Mamy Ravatomanga.
Même si aucun nom n’a encore été officiellement avancé pour le remplacement de ces ambassadeurs limogés, l’ex-député de Tsihombe, Masy Goulamaly, serait pressentie pour succéder à Camille Vital à Maurice.
Dans l’intervalle, Madagascar devra assurer la continuité de ses dossiers avec l’UNESCO, la diplomatie multilatérale européenne, ses partenaires africains et son axe économique avec la Chine. La refondation diplomatique est en marche ; elle sera jugée à sa capacité à renouveler sans isoler.
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Vos commentaires
Salama djiaby.
Quoi de plus normal que de se débarrasser de l’ ancienne équipe pour faire du neuf, sachant que les concernés avaient bénéficié de ces postes prestigieux non pas pour leurs compétence, (loin de là) mais par népotisme, avec la mentalité qui l’ accompagne ...
Demander l’ expatriation de ravatomanga atteste bien le sus cité !
De subodorer que le choix pour les autres postes « diplomatiques » ne peuvent qu’ être du même acabit ...
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