Norbert Lala Ratsirahonana n’était pas le seul témoin oculaire du déroulement de la rencontre que le Chef de l’Etat a eu tout dernièrement avec le maire Andry Rajoelina à Ambohitsorohitra. Il y avait également Rajemison Rakotomaharo. Mais la presse n’a pas signalé la présence de l’actuel ambassadeur de Madagascar à Genève au cours de ce tête-à-tête qui a mis fin au bras de fer CUA/Gouvernement. En fait, le chef de l’Etat reconnaît jusqu’à présent la qualité de ce prédécesseur d’Yvan Randriasandratriniony à la présidence du Sénat. Rajemison Rakotomaharo est connu pour être une des rares personnalités du régime qui peut dialoguer avec tout le monde, même avec les opposants. Si le président de la République n’a pas fait appel à lui pour faire venir à Ambohitsorohitra Andry Rajoelina, c’est tout simplement parce que Norbert Lala Ratsirahonana est plus proche de ce dernier.
« Piégé »
Si l’ambassadeur Rajemison Rakotomaharo a pu être présent au rendez-vous, c’est certainement parce que le président Marc Ravalomanana l’a sollicité. Et ce n’était pas la première fois. Le lendemain de la visite de l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan à Madagascar, le chef de l’Etat a désigné son président du Sénat de l’époque pour le représenter dans le dialogue Pouvoir-Opposition, un dialogue qui a malheureusement capoté faute de la réelle volonté du locataire d’Ambohitsorohitra. Durant son mandat, Rajemison Rakotomaharo était arrivé à instaurer la paix au Sénat où le parti d’opposition AREMA a détenu la majorité. Contrairement à l’Assemblée nationale où la formation au pouvoir TIM a représenté la majorité absolue, le Sénat n’a jamais été un foyer de tension durant la précédente législature. Après sa nomination en tant qu’ambassadeur à Genève, des observateurs politiques étaient unanimes sur un constat : Marc Ravalomanana a été piégé par certains caciques du TIM qui ne voulaient pas la présence au pays d’un homme qui lui est resté fidèle, malgré tout.
