Quelques heures avant son départ définitif du territoire malgache, l’ambassadeur de France Alain Le Roy a tenu un point de presse à Ivandry pour faire le bilan de sa mission dans la Grande île.
Visiblement, ce diplomate est satisfait de ses deux années de séjour en terre malgache. Toutefois, il a laissé entendre que « quelques personnes, y compris de la classe dirigeante, ont des problèmes avec la France ». Cette information a été confirmée par le chef de l’Etat, a signalé ce diplomate lors de leur rencontre. Devant une telle situation, ce diplomate n’a pas caché sa déception, car, 90% des Malgaches sont pour une coopération étroite avec la Métropole. En fait, selon ce diplomate, il s’agit d’un problème personnel ou plutôt historique. Avec son franc-parler, M. Le Roy a déclaré à la presse que la France a un grand intérêt de continuer à travailler de concert avec Madagascar.
Sur le plan économique, ce diplomate a tenu à signaler que les hommes d’affaires français sont présents à Madagascar et ceci dans plusieurs domaines. Au total près de 650 entreprises françaises opèrent dans l’ensemble de l’île. En clair, il a reconnu que Madagascar reste un allié le plus fort de la France. A preuve, l’ancienne puissance coloniale n’a eu de cesse de plaider et de défendre les intérêts de Madagascar au niveau mondial, soit à Bruxelles ou au sein des Institutions de Bretton-Woods.
Quid de l’indépendance de la justice ?
L’occasion a été saisie par l’ambassadeur de France d’évoquer à la presse la situation qui prévaut au sein de la justice malgache. Il exige avec véhémence l’indépendance de la justice à l’égard de l’exécutif et le pouvoir de l’argent. Une manière de dire que la justice malgache est encore et toujours sous les ordres du pouvoir exécutif.
Par ailleurs, ce diplomate a totalement regretté le pouvoir de l’argent au sein de cette institution. Autrement dit, il a dénoncé la corruption qui mine le département de la justice au détriment de la recherche de la « vérité ». Un déséquilibre de la balance en fonction du poids de l’argent. Des efforts restent à faire afin d’assainir le climat des affaires, a-t-il conclu. A noter que la France a déjà dépêché des coopérants et débloqué des fonds afin d’appuyer ce département ministériel.
40 ans d’expérience
Interrogé sur les rumeurs concernant son successeur, Alain Le Roy n’a pas hésité d’un iota de déclarer qu’il connaît personnellement Gildas Le Lidec. « Ce diplomate, a-t-il affirmé, a une quarantaine d’années d’expérience. Il a été déjà ambassadeur dans deux pays africains et deux pays asiatiques. C’est un homme respectable et un ami personnel, a-t-il reconnu. Il s’est porté candidat pour être ambassadeur à Madagascar, une île entre le continent africain et l’Asie. C’est un choix naturel, a-t-il ajouté. La presse a beaucoup parlé de lui quant il était en Côte d’Ivoire, au moment où le pays était en pleine crise politique. C’est logique », a conclu M. Le Roy.
Appelé par le président Sarkozy à s’occuper de la mise en place de l’Union Méditerranéenne et la relance de l’Europe, M. Le Roy a promis d’être un « Ami de Madagascar ». Ainsi, il a promis d’aider les médias malgaches pour la promotion de la démocratie. Le projet d’appui aux médias serait de nouveau mis sur le tapis. Aux yeux de ce diplomate, la France a une responsabilité historique pour faire développer la Grande île et de contribuer à sa réussite. Toutefois, tout dépend de la volonté de la partie malagache.
