Les relations entre l’Etat et les Eglises membres du conseil chrétien des Eglises de Madagascar (FFKM) semblent apparemment au beau fixe. Le chef de l’Etat Ravalomanana n’a pas manqué le rendez-vous du 140e anniversaire du temple de martyrs protestants à « Tranovato Faravohitra ». Le Premier ministre Charles Rabemanjara, lui, a assisté à la clôture du synode catholique d’Antananarivo, dimanche à Mahamasina, où il a représenté le président de la République. Lors des discours de circonstances, à Mahamasina, en effet, si le Premier ministre a insisté sur le « partenariat » existant, guise de réplique, les catholiques ont mis en exergue les divergences entre la politique actuelle et leur point de vue. Pour ne citer que la révision du code électoral ; la réforme de l’enseignement... Et eux de prôner la concertation et le « dialogue ». Les guillemets s’imposent car le président Ravalomanana, lui aussi, dans son émission hebdomadaire de dimanche a abondé dans ce sens. La question se pose : quel dialogue et avec qui et qui ? Serait-ce à dire que l’Etat souverain devrait à chaque décision importante demander l’avis de telle ou telle entité ? Et le « Peuple » dans tout cela ? Demandera-t-on son avis par voie référendaire ? Improbable et impensable, du moment que le mandat présidentiel est loin d’être fini...
« Prenons nos responsabilités et faisons notre introspection », a encore recommandé le président de la République. Des directives qui s’adresseraient plutôt à ceux qui nous gouvernent, car au vu de la conjoncture économique, « survivre » pour le citoyen lambda est déjà une lourde responsabilité. Certes, la communauté internationale et les bailleurs ont confiance en nous. Toutefois, à voir et à entendre ce qui se passe chez eux, avec ces compressions de personnel, ces délocalisations d’usine à cause la crise financière internationale, le simple Malgache doute...
Habitués à un Etat providence, certains compatriotes ne comprennent pas bien la nouvelle « approche pragmatique », stratégie adoptée par l’Etat. Un peu plus de communication et beaucoup d’informations de la part des responsables étatiques seraient un plus.
En attendant, le chef de l’Etat Ravalomanana est parti pour une visite officielle en Indonésie. Un pays ami qui, selon lui, serait expérimenté en produits miniers et un de nos acheteurs de girofle.
A son retour, on attendra les « voan-dalana ».
